Dédollarisation : pourquoi Maurice n’est pas prêt

Assad Bhuglah, diplomate : « Il est encore très tôt pour Maurice d’envisager la dédollarisation. Nous sommes une petite économie insulaire. Nous avons des discussions qui se poursuivent à propos des Chagos, de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), mais aussi avec les Européens, qui sont des alliés directs des États-Unis. Il faut prendre tout cela en considération. »

Imrith Ramtohul, Senior Investment Consultant chez Aon Solutions Ltd : « Cela fait plusieurs années qu’on parle de dédollarisation. Certains pays ont franchi le pas, mais cela va prendre du temps car nous n’avons pas un « reserve currency » face au dollar, qui s’est beaucoup apprécié ces derniers temps. Il faut dire aussi que le dollar jouit d’une bonne réputation. Utiliser une autre devise à la place du dollar ne se fera pas du jour au lendemain. »

Alexandre Sanchini, CEO de Blue Ship Capital : « Donald Trump est un grand défenseur du dollar comme monnaie du commerce mondial. Il est évident qu’il n’hésitera pas à sanctionner les pays qui n’utiliseraient pas le dollar au niveau international et tous ceux qui se mettront sur sa route. La situation est donc délicate pour Maurice car nous avons des tractations qui sont en cours. »

Dr Chandan Jankee, ex-ambassadeur de Maurice en Russie : « C’est trop prématuré pour Maurice d’envisager une telle démarche. Nous sommes un petit pays avec peu d’influence sur la scène internationale. Par contre, ce que nous pouvons faire, c’est de suivre les autres banques centrales en investissant davantage dans l’or dont la valeur est en train de grimper. »