Déclarée morte par l’État civil depuis neuf ans : Indrowtee Sookun, 72 ans, décède deux semaines avant un jugement en sa faveur

Double drame chez la famille Sookhun à Belle-Mare. Déclarée morte depuis neuf ans suite à une erreur de l’État civil, Indrowtee Sookun, 72 ans, meurt deux semaines avant qu’un jugement de la Cour suprême soit rendu en sa faveur.

Une erreur administrative de l’État civil a eu de lourdes conséquences pour la famille Sookun. Indrowtee Sookun avait été déclarée morte par l’État civil en 2010. Deux personnes portaient le même nom et cela a prêté à confusion. Cependant, après neuf ans de calvaire, Indrowtee Sookun ne saura jamais qu’elle a obtenu gain de cause en Cour suprême. Elle a rendu l’âme le 14 février 2019 alors que son jugement a été prononcé le 1er mars.

Neuf ans de lutte

« Ma mère a lutté corps et âme pendant des années contre cette injustice », poursuit Suriadeo Sookun, le fils aîné. « Elle faisait le va-et-vient entre le bureau de l’État civil et les banques. Cette lutte a été néfaste pour sa santé. A koz bann la finn deklar li mor, zame li pa finn gagnn nouvo kart idantite », nous expliquent Suriadeo et son épouse Sandya. Sans une carte d’identité, elle ne pouvait toucher sa pension de vieillesse. Sa seule pension était d’un hôtel à Belle-Mare où elle travaillait. « Sa ousi zot ti pe fer difisil pou donn li. Li ti bizin al pran sa kas la tou le trwa mwa. Ena bann amploye ki konpran, lezot koz brit ar li, zot pa donn li so kas. Li ti pe vinn lakaz kot nou, li plore, nou ti pe consol li », soutient Sandya Sookun.

Indrowtee ne voulait pas donner de soucis à ses deux fils. Suriadeo Sookun est maçon et Dharmaraj Sookun « ti pe bat bate dan lotel lor terin golf ». Sa cousine l’aidait aussi. La famille a fini par aller contester cette erreur administrative de l’État civil en cour. Après de longs mois d’attente, le jugement de la Cour suprême, prononcé par le juge Bobby Madhub le 1er mars, a donné gain de cause à Indrowtee Sookun. Malheureusement, Indrowtee était déjà décédée le 14 février.

Ne supportant pas la disparition de sa mère, Dharmaraj, le dernier enfant d’Indrowtee, s’est donné la mort une semaine après. « Li ti pli pross ek mo mama, zot ti pe viv ansam. Li ti pe dir li pa pou kapav viv san nou mama. Li ti pe plore boukou », relate Suriadeo dans une voix brisée par le chagrin.

La lutte d’Indrowtee ne s’arrêtera pas là. Suriadeo et Sandya Sookun veulent à tout prix continuer le combat. Ils contacteront leur homme de loi, Me Naveen Dookhit, pour connaître la marche à suivre.