Dans le port : un plan ambitieux pour accélérer la productivité 

• Entre 34 000 et 43 000 conteneurs additionnels par an 

Le Mauritius Container Terminal (MCT) amorce une transformation majeure. Face aux défis croissants d’un secteur maritime en constante évolution, la Cargo Handling Corporation Limited (CHCL) a lancé un plan ambitieux pour optimiser ses opérations. Le but est d’augmenter le rythme des conteneurs à l’heure.

Des initiatives ont été enclenchées afin d’augmenter le rythme de mouvement des conteneurs, passant de 21 à 25 ou 26 unités par heure. Cette performance, si elle est atteinte, pourrait générer entre 34 000 et 43 000 conteneurs supplémentaires par an. Ce qui constitue comme étant un gain crucial pour répondre à la demande croissante. Des informateurs très proches du dossier avancent, sous le couvert de l’anonymat, que le projet repose sur la mise en œuvre d’un ‘new operation set-up’, une réorganisation opérationnelle portée par la Port Louis Maritime Employees Association (PLMEA).  

La proposition, validée par la direction de la CHCL, prévoit la constitution d’un comité stratégique dédié. Composé de deux cadres supérieurs des opérations, de deux coordinateurs de planification et d’un statisticien, ce comité a pour mission de superviser et de piloter les changements nécessaires. En attendant l’arrivée de nouveaux équipements et le recrutement de personnel, cette équipe devra réorganiser le fonctionnement act\uel du terminal. « Nous avons insisté pour que ce projet soit conduit avec rigueur et transparence. Les attentes sont grandes, tant pour les employés que pour les acteurs économiques qui dépendent de l’efficacité du port », déclare Gérard Bertrand, secrétaire général du PLMEA.

Pour l’intervenant, cette transformation ne doit pas se faire au détriment des droits des employés. Gérard Bertrand a rappelé l’importance de finaliser, d’ici au 31 janvier 2025, la liste des promotions attendues et d’activer l’Anomalies Committee pour identifier et corriger les irrégularités dans la gestion des ressources humaines, comme stipulé dans l’Accord Collectif. « Nous devons garantir que cette transition se fasse dans le respect des engagements pris. C’est une question de justice sociale autant que d’efficacité économique », dit-il. Alors que le comité stratégique entame ses travaux, des tensions subsistent quant à la gestion du terminal. Le PLMEA a exprimé ses réserves vis-à-vis du Terminal Operations Manager actuel, préférant s’appuyer sur l’équipe nouvellement constituée pour mener à bien cette réorganisation.

En parallèle, le syndicat reste vigilant face aux éventuelles pressions en faveur de la privatisation de la CHCL. « Nous jouons notre rôle de chien de garde. Le port est un pilier de notre économie, et il est hors de question de céder aux intérêts privés ou aux agences maritimes qui chercheraient à s’en approprier la gestion », insiste Gérard Bertrand. Le PLMEA place de grands espoirs dans la nomination d’un président du Conseil d’administration capable de conduire la CHCL vers une modernisation réussie. « Le bon sens doit prévaloir. Ce plan doit non seulement améliorer la productivité, mais aussi renforcer le rôle central du port dans l’économie du pays », insiste Gerard Bertrand. La transformation du MCT, ajoute-t-il, représente un défi de taille, tant sur le plan technique qu’humain. « Si elle est menée avec succès, elle pourrait placer Maurice comme un acteur clé du commerce maritime régional, tout en répondant aux exigences d’efficacité et de justice sociale. Une évolution qui, pour le port, marque le début d’une nouvelle ère », termine-t-il.