Une cueillette de goyaves de Chine, à Plaine-Champagne, a failli virer au drame pour une famille.
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Un des leurs s’est égaré, les plongeant dans l’angoisse toute la nuit. Cependant, il s’est armé de courage et a gardé son sang-froid et il a réussi à sortir du labyrinthe sain et sauf.
Chaque année, Sattiadeo N., âgé de 52 ans, ne rate pas le rendez-vous annuel pour s’adonner à un de ses passe-temps qui est la cueillette des goyaves de Chine. Le samedi 22 avril, accompagné de ses proches, ce père de quatre enfants et employé d’hôtel quitte le village de Fond-du-Sac. Cap sur la région forestière de Plaine-Champagne. Sur place, chaussé d’une paire de ‘safety shoes’ et équipé d’un seau, il se lance dans la cueillette des goyaves. D’emblée, la récolte s’annonce prometteuse. « Ti ena zoli goyav rouz ek zonn. »
Cela l’encourage à aller plus loin pour faire le plein. Entre-temps, le crépuscule arrive et Sattiadeo décide de revenir sur ses pas pour rejoindre ses proches. « Mo seo tinn fini rempli. » Cela s’avère difficile car les conditions climatiques ont changé. « Ti ena brouyar e fini fer nwar. » Il essaie de retrouver les chemins qu’il a pris dans la forêt mais il a perdu ses repères. Il tourne en rond dans le labyrinthe de Plaine-Champagne.
L’inquiétude gagne Sattiadeo mais pas trop. « Si dan la mer mo ti pou per akoz kapav noye e ena rekin me dan la fore, ti pe fer fre e ti ena boukou brouyar ek moustik. » Il abandonne sa récolte car son seul but, c’est de regagner la route. En vain ! Il ne se laisse pas abattre. Pour se rafraîchir, il s’abreuve à l’eau d’une source et pour apaiser sa faim, il consomme des goyaves à portée de main. Mais il y a la peur des sangliers et autres animaux qui peuvent se balader dans la forêt. Pour être à l’abri, Sattiadeo grimpe sur un arbre. « Mon per koson maron atak mwa e ene nwit, mon deboutt lor pie. » De son arbre, il aperçoit des feux lumineux. Il se dit que des secouristes sont déjà à sa recherche. « Zot ti lans bann fize me zot ti tro lwin. » Il entend un bruit d’hélicoptère mais sans plus.
La lumière au bout du tunnel
Les heures passent et l’aube se pointe. Sattiadeo descend de son arbre. Il est épuisé et il porte de légères blessures et autres éraflures. Il reprend sa route pour rallier son point de départ mais ce n’est pas aussi facile. En effet, il a plu et le sol est boueux. « Mo marse, mo glise, mo marse, mo tombe, mo gaygn di mal ar bann gro gro brans. »
Ce n’est que dans la matinée du dimanche qu’il trouve enfin la lumière au bout du tunnel. Après des longues heures de marche, il entend des sons de roulement de tambours. Cela confirme une présence humaine proche. Il reprend espoir, il grimpe sur un arbre et il remarque des pique-niqueurs. Tout excité , il se met à hurler dans leur direction pour se faire remarquer. « Mon tir mo t-shirt pou mo signal banla, monn krie me zot pa tande. »
S’armant de courage, Sattiadeo reprend sa marche en direction des randonneurs. Avec succès ! C’est le soulagement pour lui après une nuit d’angoisse. « Mo pann dir zot ki mon perdi, monn demann zot pass mwa zot portab pou mo telefon mo fami me zot ine refize, kapav zot ine per ki mo ene voler. » Par contre, ils lui indiquent le chemin menant au poste de police de Plaine-Champagne. Sur place, Sattiadeo explique sa mésaventure aux policiers.
Ces derniers se chargent de le ramener et c’est avec une grande émotion partagée qu’il retrouve sa famille. Il s’est juré de ne plus vivre cette expérience. « Aster mo pou al kas goyav dans la zourne e pa pou rant en plin dan la fore ! » Comme quoi, il persiste et signe son passe-temps… De fait, Sattiadeo, pas traumatisé pour autant, a repris le chemin du travail le lundi. Comme si de rien n’était !
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