Les secours ont atteint jeudi la quasi-totalité des zones touchées par le cyclone Batsirai à Madagascar, fatal à 94 personnes selon un dernier bilan des autorités qui cherchent encore des disparus et s'inquiètent de l'accès à l'eau potable.
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"Beaucoup d'efforts ont été déployés pour atteindre effectivement toutes les zones impactées par le cyclone. Il s'agit maintenant de s'assurer de la présence de secours d'urgence pour aider la population en détresse", a déclaré à l'AFP Faly Aritiana Fabien, du Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC). "A cette heure on est à 94 morts", contre 92 mercredi, a-t-il poursuivi.
Le cyclone tropical a touché terre samedi avec des rafales de vent allant jusqu'à 165 km/h sur la côte est de la grande île de l'Océan Indien, frappée quelques semaines plus tôt par la tempête tropicale Ana qui avait fait 55 morts. Batsirai a quitté Madagascar lundi.
Dans la ville côtière de Mananjary, épicentre du cyclone, les habitants ont commencé à déblayer les routes jonchées de débris et de branches d'arbres. Quelques bâtiments penchés, poussés par le vent, sont restés debout comme par miracle. La plupart des maisons ont été soufflées.
Le cyclone est ensuite entré à une centaine de kilomètres à l'intérieur des terres, dans les collines agricoles. A Ifanadiana, Henriette, 66 ans, vit de la culture du riz, d'ananas et de manioc. Sa maison en pierres était "déjà un peu fragile", dit-elle.
"J'avais décidé que je ne dormirai pas ici et que je resterai chez ma sœur. Mais je n'ai pas eu le temps d'emporter mes affaires ni aucun meuble", raconte cette Malgache. Le cyclone n'a laissé qu'un pan de mur et un tas de décombres.
Selon l'Unicef sur place, 62.000 personnes se sont retrouvées sans toit, 112.000 personnes au total ont été affectées, dont la moitié sont des enfants.
"Le bilan devrait rester dans cet ordre de grandeur", les quelques zones encore inaccessibles étant peu habitées, selon Jean Benoit Manhes, représentant adjoint de l'ONG à Madagascar.
Une des principales inquiétudes des organisations humanitaires est l'accès à l'eau potable. "Les enfants sont particulièrement sensibles aux maladies liées à la consommation d'eau polluée provoquant des maladies diarrhéiques aiguës et un risque de résurgence de malaria", a mis en garde M. Manhes, rappelant que 42% des enfants malgaches souffrent de malnutrition chronique.
"C'est une course contre la montre. Si on peut atteindre toutes ces populations d'ici une semaine, on évitera une morbidité importante", a-t-il souligné.
© Agence France-Presse
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