Les femmes enceintes faisant partie de la force policière craignent d’être touchées par le Covid-19. Malgré leur état, elles se trouvent dans l’obligation de travailler à proximité de leurs collègues, même ceux qui sont dans la rue. D’où l’appel syndical au commissaire de police, Mario Nobin, pour “plus de flexibilité” pour les éléments féminins dans l’exercice de leurs fonctions.
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La peur est omniprésente. Il n’y a qu’a écouter Marie (nom fictif). « Je suis enceinte de huit mois et j’ai très peur de me rendre au travail », confie la policière âgée de 29 ans. Engagée dans la force policière depuis huit ans, Marie, qui va accoucher pour la première, dit avoir peur pour son bébé. « Il est vrai que j’ai prêté serment, mais pour le moment je ne me considère pas comme une policière comme les autres. C’est avec la peur au ventre que je me rends chaque jour au travail. Même si je suis dans l’administration, je rencontre des collègues, qui sont eux en contact avec le public. Je souhaite qu’il y ait plus de flexibilité pour les femmes enceintes », plaide Marie qui est postée dans la capitale. « J’ai tous les équipements de protection, mais j’ai peur. »
Même son de cloche chez Jhanvi, 30 ans, enceinte de quatre mois. Cette habitante du sud, déjà maman d’un petit de deux ans et demi, a été transférée au Line Barracks, le temps du confinement. « D’une part c’est très loin de chez moi, mais j’ai aussi peur pour mon bébé et pour celui que j’ai à la maison. J’ai acheté tous les équipements de protection nécessaires, mais j’ai quand même très peur d’attraper le virus », dit la jeune policière, qui compte 10 ans de service.
Pressant appel au Commissaire
Conscient qu’il existe un bon nombre de personnes vulnérables au sein de la force policière, la Police Officiers Solidarity Union(POSU), a adressé lundi 30 mars une lettre au commissaire de police. Le syndicat exhorte le chef de la police, Mario Nobin, d’exempter les personnes vulnérables du travail pendant toute la période de confinement et de couvre-feu.
« La force policière compte environ une cinquantaine de femmes enceintes. De plus, il y a beaucoup qui souffrent d’asthme, de problèmes cardio-vasculaires, de cancer et d’insuffisance respiratoires, entre autres et elles sont toutes sous traitement. Sans compter que nous avons des personnes âgées de plus de 60 ans qui sont encore en service. Suivant les recommandations de l’OMS, toutes ces personnes âgées sont considérées vulnérables. Nous demandons à ce que ces personnes ne travaillent pas pendant la période de couvre-feu et de confinement », dit l’inspecteur Jaylall Boojhawon, président de la POSU.
Joint au téléphone, l’inspecteur Shiva Coothen du Police Press Office dit qu’il n’est pas au courant de cette fameuse lettre.
Aux Casernes Centrales, on souligne que le commissaire de police a pu prendre connaissance des problèmes qui se posent et que certains policiers considérés comme vulnérables ont déjà obtenu leurs ‘releases’ pendant la période de confinement en cours.
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