Nicolas Ritter, fondateur et directeur exécutif de Prévention Information et Lutte contre le Sida (PILS), association de lutte contre le sida et l'hépatite sur l'Île Maurice, était l'invité de France 24, le jeudi 16 avril. Le thème abordé : Coronavirus et sida, points communs et différences.
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Nicolas Ritter trouve une résonance entre l'approche « intellectuelle » de l'épidémie actuelle de Covid-19 et la perception des ravages du Virus de l'immunodéficience humaine (VIH), dans les années 1980. Il se dit interpellé par la stigmatisation flagrante au quotidien qu’entraîne le nouveau coronavirus par rapport aux personnes infectées. Nicolas Ritter, fondateur et directeur exécutif de PILS, se penche dans la foulée sur la gestion de l’après-Covid-19.
« J’ai un peu peur pour la suite car il faut absolument travailler sur la question de la perception, des représentations chez le commun des mortels », affirme Nicolas Ritter qui remet en question en direct sur France 24 le terme de ‘distanciation sociale’.
« Dans un monde où nous avons de plus en plus besoin de solidarité entre les peuples, les pays, les nations, les voisins, le repli sur soi est une erreur. Plus que ‘distanciation sociale’, je préfère ‘distanciation physique’ et ‘solidarité sociale’.
Les mots sont importants lorsqu’on parle de choses graves, qui peuvent être sujettes à représentations », dit-il.
Selon le directeur exécutif de PILS, il faudrait corriger cette sémantique et utiliser des mots plus précis pour ce qu’on demande aux gens.
Selon lui, la recherche contre le VIH a permis la découverte de certaines molécules qui sont aujourd’hui utilisées contre le Covid-19.
« On essaie des molécules, on les repositionne et on espère avoir des pistes intéressantes très vite », dit-il en ajoutant que les modes de transmission et les taux de contamination ne sont pas les mêmes. Mais Nicolas Ritter évoque une similitude intellectuelle dans l’approche, la recherche et la stratégie.
La question du traumatisme collectif, qui restera de l’épidémie, a aussi été abordée. « On a aujourd’hui une représentation beaucoup plus forte. C’est un virus qui touche tout le monde, du puissant au plus pauvre. Contrairement au VIH, où il y avait un déni et pour lequel on pensait que le virus touchait qu’une catégorie de personnes », conclut-il.
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