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Coronavirus en Chine: le bilan grimpe à 908 morts et plus de de 40.000 contaminés

Cette photo prise le 7 février 2020 montre des habitants se tenant à l'entrée de leur village qui est bloqué pour empêcher la propagation du coronavirus, à Jiuduhe, au nord de Pékin

Le nouveau coronavirus a fait 908 morts en Chine continentale, où le nombre des personnes infectées dépasse les 40.000, selon le bilan établi lundi par les autorités, confirmant une certaine stabilité dans la progression de l'épidémie.

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Quatre-vingt-dix-sept nouveaux décès ont été repertoriés en Chine continentale, dont 91 dans le Hubei, province du centre de la Chine dont la capitale est Wuhan, foyer de l'épidémie.

Le virus 2019-nCoV, apparu en décembre sur un marché de Wuhan, a en outre tué deux autres personnes dans le monde, une aux Philippines et une autre à Hong Kong.

Le bilan global de 910 morts dépasse désormais largement celui du Syndrome respiratoire aigu sévère (Sras), qui avait fait 774 morts dans le monde en 2002-2003.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le nombre de contaminations relevées quotidiennement en Chine se stabilise, mais il est trop tôt pour conclure que l'épidémie a dépassé son pic.

Une "mission internationale d'experts" de l'OMS dirigée par Bruce Aylward, vétéran ayant travaillé sur d'autres urgences sanitaires, est partie dimanche soir pour la Chine, a annoncé l'organisation.

Période de stabilité

"Nous enregistrons une période de stabilité de quatre jours, où le nombre de cas rapportés n'a pas progressé. C'est une bonne nouvelle et cela pourrait refléter l'impact des mesures de contrôle", a déclaré le responsable des programmes sanitaires d'urgence de l'OMS, Michael Ryan.

En Chine continentale, avec quelque 3.000 cas supplémentaires d'infection annoncés lundi (contre environ 2.600 la veille), le bilan est désormais de 40.171 malades. 

Pour le spécialiste américain Ian Lipkin, de l'Université Columbia, l'épidémie pourrait atteindre un pic dans les deux semaines, avant de refluer nettement - même si un "sursaut" est possible lorsque les gens reprendront massivement le travail.

Approvisionnement difficile 

La situation semble toujours chaotique dans les hôpitaux de Wuhan, ville coupée du monde depuis le 23 janvier.

Une habitante, Chen Yiping, rapporte que sa mère âgée de 61 ans attend toujours d'être hospitalisée malgré des symptômes graves, "parce qu'il y a trop de gens qui ont besoin d'être soignés".

L'approvisionnement reste difficile. "La mairie demande aux gens de rester chez eux autant que possible mais il n'y a pas assez de produits dans les magasins, nous devons donc aller souvent faire les courses", a confié Wei, dont le mari est contaminé. 

En raison de problèmes de transport, de prix et de main d’œuvre, "l'offre a du mal à atteindre un niveau normal", a reconnu un haut responsable du ministère du Commerce, Wang Bin.

La Banque centrale chinoise a annoncé débloquer 300 milliards de yuans (43 milliards de dollars) la semaine prochaine pour aider les entreprises impliquées dans la lutte contre l'épidémie, qui continue à se propager dans le monde. 

Lettres ouvertes 

Plus de 320 cas de contamination ont été confirmés dans une trentaine de pays et territoires. Cinq nouveaux cas (quatre adultes et un enfant, tous de nationalité britannique) ont été annoncés en France samedi, portant le total à 11 dans le pays.

En Chine même, la mort vendredi d'un jeune médecin qui avait été réprimandé pour avoir donné l'alerte fin décembre continuait à susciter une rare polémique, dans un pays où l'information est étroitement contrôlée.

Des intellectuels ont diffusé au moins deux lettres ouvertes qui ont circulé sur les réseaux sociaux depuis la mort du docteur Li Wenliang dans un hôpital de Wuhan.

Le médecin, décédé du coronavirus, fait désormais figure de martyr face à des responsables locaux accusés d'avoir caché les débuts de l'épidémie.

"Cessez de restreindre la liberté de parole", plaident ainsi 10 professeurs de Wuhan, dans une lettre qui a depuis été retirée du réseau social Weibo.

Une autre lettre, émanant d'anciens élèves anonymes de la prestigieuse université Tsinghua à Pékin, appelle le Parti communiste chinois (PCC) au pouvoir à cesser de faire de sa "sécurité politique la seule priorité".

AFP

 

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