Le nouveau coronavirus aura des conséquences négatives sur l'économie mondiale au premier trimestre, mais il est trop tôt pour les mesurer, a déclaré jeudi la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva.
"Disons que pour ce trimestre, il y a aura très probablement des conséquences négatives", a déclaré la patronne du FMI lors d'une conférence au Centre pour le développement mondial.
"Il serait irresponsable de spéculer sur la suite. Je peux simplement me référer à un cas similaire, l'épidémie de Sras", un coronavirus qui avait touché 8.000 personnes et fait 774 morts en 2002-2003.
"Ce qui s'était alors passé, en effet, a été un ralentissement sur le court terme, puis un rééquilibrage de la croissance économique", a détaillé Mme Georgieva, s'interrogeant: "cela sera-t-il le cas cette fois? C'est très difficile à prévoir".
Elle a souligné que "les conséquences immédiates sont évidentes. Nous avons les voyages, le tourisme, l'industrie en Chine, et, au-delà de la Chine, l'Asie qui est un peu touchée".
Pour elle, "se préparer, prévenir, agir tôt: cela doit être dans les veines des politiciens, qu'il s'agisse d'une pandémie, d'un choc climatique ou de tensions géopolitiques".
Le porte-parole du FMI avait assuré jeudi matin que l'institution surveille "en temps réel" les développements du nouveau coronavirus en Chine, soulignant que l'impact sur l'économie mondiale dépendra notamment de la durée de l'épidémie.
"Au FMI, nous surveillons cette situation de très près", a expliqué Gerry Rice lors d'une conférence de presse, notant que, pour le moment, c'est la Chine qui en subissait les impacts "directs" en raison des confinements et des fermetures provisoires d'entreprises. Et ce, au moment de la semaine du Nouvel an chinois.
"Si les chaînes d'approvisionnement mondiales étaient systématiquement affectées ou si les marchés financiers mondiaux étaient considérablement touchés par une incertitude croissante, alors évidemment, l'impact serait plus important", a-t-il ajouté, relevant un possible effet de contagion dans toute l'Asie.
Le bilan des contaminations s'élève à environ 7.700 cas et 170 personnes sont mortes en Chine.
Le FMI avait dévoilé le 20 janvier ses dernières prévisions pour l'économie mondiale, tablant alors sur une reprise (+3,3% après +2,9% en 2019), grâce notamment à la pause dans la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine.
Mais il avait alors prévenu que cette reprise était fragile et qu'un regain d'incertitude pourrait contrarier le rebond.
Gerry Rice a souligné que dans la province de Hubei, épicentre de l'épidémie et qui compte pour 4,5% du PIB chinois, "l'activité économique avait considérablement diminué".
Selon lui, les effets devraient toutefois être "temporaires" et "réversibles" quand le virus faiblira, et à mesure que les routes et aéroports vont rouvrir, les personnes pourront retourner travailler et les entreprises rattraper leur travail.
AFP
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