Blog

COP 21: accord conclu

L’accord conclu samedi dernier à Paris, estime Suttyhudeo Tengur, reste, malgré ses limites, « une bonne chose ». Car il établit un consensus. Un accord sans précédent pour lutter contre le réchauffement, dont la vitesse inédite menace la planète de catastrophes climatiques, a été adopté, samedi 12 décembre, à Paris, dans un concert d’applaudissements par 195 pays, après plusieurs années de négociations extrêmement ardues. Le préambule à l’accord souligne, pour la première fois dans l’histoire des COP, l’objectif à plus long terme de « limiter la hausse des températures à 1,5 °C », même si le but premier est de rester sous les 2 °C. Le texte se contente de prévoir une éventuelle hausse des montants versés aux pays pauvres, faisant « des 100 milliards, promis en 2009, un simple plancher ». Les pays riches pourront relever ce « plancher », mais ils n’y sont pas obligés. Le texte final fait référence aux « obligations en terme de protection des droits de l’Homme » dans son préambule. Il s’agit de l’aide apportée par les États ’riches’ aux pays les plus touchés par les changements climatiques pour y faire face. Un article entier est consacré aux obligations des pays développés. Elles sont, d’abord, d’ordre financier. L’accord souligne, en effet, qu’une partie du fonds vert (les 100 milliards de dollars par an à partir de 2020) doit être consacrée à cette question. Mais la formulation est décevante : les pays les plus pauvres voulaient que 50 % de l’argent soit alloué à l’adaptation et 50 % aux efforts de réduction des émissions. Les pays développés ont obtenu qu’aucun objectif chiffré ne soit écrit noir sur blanc. Un flou qui a fait dire à plusieurs ONG que la voix des plus pauvres n’a pas été réellement entendue. Il est aussi question des transferts de technologie pour mieux lutter contre les conséquences du réchauffement climatique. Un article entier organise un mécanisme permettant aux pays développés de faire bénéficier aux plus démunis des innovations technologiques. Les promesses de réduction des émissions faites par les parties prenantes à l’accord avant le début de la COP21 ne suffisent pas à rester sous la barre d’une hausse de 2 °C des températures en 2100. Il fallait donc prévoir un mécanisme pour y remédier. Le texte met en place un système de révision périodique des engagements (tous les cinq ans). C’est une bonne chose, car certains pays ne voulaient pas en entendre parler, comme les puissances pétrolières. Mais les premières révisions obligatoires à la hausse des engagements n’ont pas à être faites avant 2024. Les Etats s’engagent à faire un point tous les deux ans sur les progrès réalisés pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. C’est une manière de faire pression sur les pays qui n’apparaissaient pas dans le texte. Le texte, bien qu’imparfait, établit un consensus entre les parties sur la plupart des thèmes soulevés avant le début des négociations. Reste un dernier problème : il ne rentrera en vigueur que si 50 pays le ratifient.
Publicité
Related Article
 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !