Les enseignants ont beau imaginer des moyens novateurs mais rien n’y fait. L’engouement des collégiens pour les études s’amenuise de jour en jour…
Le taux de réussite aux derniers examens du School Certificate (SC) et du Higher School Certificate (HSC) était de 72,5 % et 75,3 % respectivement. Si ce chiffre est jugé stable, la qualité des résultats dans certaines matières, en revanche, rend les enseignants perplexes. Ce qui les pousse à affirmer que les élèves négligent leurs études.
« Le niveau de culture des élèves est aujourd’hui choquant. Ils n’étudient plus avec passion, comme ce fut le cas il y a seulement cinq ans », constate Lysie Ribot, présidente de la Secondary and Preparatory Schools Teachers and other Staff Union.
Avis partagé par Yogesh Panday, l’assistant-secrétaire de l’Union des recteurs et des assistants-recteurs. Il est d’avis que les élèves ne sont pas motivés à suivre les cours de la même manière que certains le faisaient, il y a quelques années. Il attribue cela, principalement, au fait que « l’époque a changé. Les enfants ont développé d’autres besoins et intérêts. Leur psychisme et leurs notions du confort matériel ont radicalement évolué. Nous, en tant qu’adultes, nous ne cessons de satisfaire leurs besoins. D’ailleurs, nous ne pouvons pas leur en tenir rigueur. Ces élèves vivent simplement leur réalité à un rythme différent, en raison de l’utilisation massive de la technologie ». L’idéal, souligne-t-il, serait que nous remettions en question nos méthodes d’accompagnement.
Se réinventer
« Leur défi est de se réinventer pour apporter du changement dans l’environnement éducatif de l’apprenant. » Yogesh Panday estime que les enseignants devraient prendre conscience du fait que les méthodes classiques d’enseignement ne remportent plus le succès escompté auprès des élèves. À titre d’exemple, nombre d’enseignants constatent que les élèves développent de plus en plus une aversion pour la m1éthode du « tableau et de la craie ». De plus, leur capacité à se concentrer n’est plus la même. Leur attention se dissipe les enseignants leur mettent la pression pour qu’ils assimilent certains concepts. D’ailleurs, la plupart des élèves sont moins dans l’apprentissage selon la méthode dite « perroquet » et davantage dans l’utilisation de moyens mnémotechniques pour assimiler des informations. En fait, ils savent qu’ils évoluent dans un monde où il suffit d’un clic pour accéder à des montagnes d’informations correctes et pertinentes. Ainsi, certains utiliseraient même leur téléphone portable pour compiler les données que leur fournissent les enseignants. Autre point important : la plupart des élèves lisent de moins en moins, étant plus attentifs et réceptifs aux images et aux sons. Ce qui expliquerait également leurs lacunes en matière de linguistique. Si le constat est guère reluisant dans les collèges, l’on note, néanmoins, que l’intérêt pour les études est toujours présent au niveau du primaire. Mais Vishal Baujeet, l’assistant-secrétaire de la Government Teachers Union, reste convaincu que les parents ont un grand rôle à jouer. « L’environnement familial influe énormément sur les études des enfants. Il ne faut pas oublier que ces derniers imitent les adultes, surtout leurs parents…» En classe, les instituteurs travaillent avec des enfants de différents niveaux. Dans certains cas, les écoliers font l’effort voulu, alors que dans d’autres, les enseignants sont contraints d’utiliser des moyens novateurs pour les inciter à apprendre.Houmayoun Soobadar: « Chacun doit assumer ses responsabilités »
Houmayoun Soobadar est le recteur du Labourdonnais College de Port-Louis. Il compte une longue carrière dans l’enseignement. [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"10465","attributes":{"class":"media-image alignleft wp-image-18922","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"480","alt":"Houmayoun Soobadar"}}]]Pourquoi, selon vous, les élèves ne sont-ils pas sérieux dans leurs études ? à cause des gadgets électroniques, des jeux en ligne et des réseaux sociaux. Les parents ont tendance à fuir leurs responsabilités ; les problèmes financiers, les familles monoparentales ou brisées ; le manque de communication; l’absence de suivi au niveau des études et les enfants surprotégés. En classe, l’accent est mis sur le programme académique et les activités extracurriculaires reçoivent moins de considération. Chacun doit assumer ses responsabilités et se remettre en question. Comment encourager les élèves à étudier ? Les responsables des écoles devraient organiser des rencontres fréquemment avec les élèves pour les motiver dans leurs études. Les classes de rattrapage devraient représenter un moment privilégié pour l’enfant afin qu’il puisse avoir de bonnes notes dans les matières où il éprouve des difficultés. L’opinion et la participation des parents sur ce qui se fait en classe doivent être recherchées. L’enseignement des valeurs est essentiel au bon développement des élèves. À ce niveau, tous les partenaires de l’éducation, qu’il s’agisse de l’école et des parents, doivent assumer leurs responsabilités. L’école ne peut se faire sans le concours de parents. Selon vous quelle doit être leur contribution ? Certains parents croient qu’une fois leurs enfants à l’école, il revient aux responsables de l’établissement d’assumer leur rôle. C’est l’erreur à ne pas commettre. Les parents doivent suivre le travail des enfants. Ils doivent être en contact avec les enseignants. Ils devraient faire de leur maison un lieu où l’apprentissage se fait avec plaisir. Les actes de violence physique ou verbale ne doivent pas être commis devant les enfants.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !