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Consommation : ces hausses de prix décriées en cette période de confinement

  • 34 % des contraventions proviennent de la zone rouge

Depuis la semaine dernière, les consommateurs sont nombreux à déplorer une hausse générale sur les prix. Quels sont les produits dont les prix ont augmenté ? Qu’est-ce qui explique la hausse ? Que fait le ministère du Commerce pour s’assurer qu’il n’y a pas d’abus ? Le point.

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Suttyhudeo Tengur : « La hausse des prix varie entre Rs 3 et Rs 10 »

tengurDepuis le début du confinement à ce jour, l’Association pour la Protection de l’Environnement et des Consommateurs (APEC) a reçu une soixantaine de complaintes auprès des consommateurs concernant les hausses des prix.  « Ce sont plutôt les produits couramment utilisés par la classe moyenne qui coûtent plus cher. Par exemple : grains secs, produits frigorifiés et boîtes de conserve », soutient le président Suttyhudeo Tengur. Ce dernier indique qu’une hausse, variant entre Rs 3 et Rs 10, est notée sur les articles. Par ailleurs, il fait ressortir que l’augmentation des prix est plus prononcée dans les points de vente situés dans la région de Plaines-Wilhems.


Mosadeq Sahebdin : « Une boîte corned beef qui était à Rs 109 est à Rs 116 » 

MosadeqSi une boîte de tomates coûte Rs 25 dans les grandes surfaces, la même boîte peut coûter jusqu’à Rs 35 dans une boutique du coin. C’est ce qu’indique Mosadeq Sahebdin, président de la Consumer Advocacy Platform (CAP). Idem pour une boîte de ‘corned beef’ qui selon lui, est à Rs 109 dans un supermarché alors que dans une boutique, le consommateur peut la payer à Rs 116. « Ainsi, nous constatons que les exagérations des prix sont plus fréquentes dans les boutiques. Les consommateurs ne sont pas en mesure de comparer les prix d’autres marques dans les boutiques. Donc, leur choix est limité. Par conséquent, ils sont obligés de payer plus cher », explique-t-il.  Toutefois, ce dernier dit noter une hausse générale sur les prix depuis le confinement.  « Il faut compter une hausse de Rs 1 000 sur le budget alloué pour l’achat des produits alimentaires », soutient-il.


Sanjana Seebrun, Consumer Affairs Unit Officer : « Nous recevons 280 appels en moyenne chaque jour »

sanjanaEn cette période de confinement, des cas d’abus de la part des commerçants sont enregistrés. Que risquent-ils ?
Nous sommes plus de 30 fonctionnaires de la Consumer Affairs Unit (CAU) qui font des visites surprises dans les commerces tous les jours en cette période de confinement. Nous avons constaté que la plupart des délits concernent le non-affichage des prix et des prix abusifs.  Suite à des abus des commerçants observés l’an dernier durant le confinement, des amendements ont été apportés à la Consumer Protection Act. Ainsi, un ‘fixed penalty’ est imposé contre les commerçants qui font fi des règlements. Ces derniers devront s’acquitter d’une amende qui commence à partir de Rs 2 000 à monter, dépendant de la nature de l’infraction.

Quelles sont les régions où les contraventions sont les plus nombreuses ?
Sur un total de 95 contraventions établies le mercredi 17 mars, 34 contraventions proviennent de la zone rouge, ce qui représente 34 %. D’ailleurs, depuis le début du confinement, nous avons constaté que la majorité des commerçants qui ne respectent pas les règlements exercent dans la région de Plaines-Wilhems.

Quels types de commerce sont principalement concernés ?
Nous avons constaté que les prix exorbitants sont principalement pratiqués par les marchands de légumes. Par ailleurs, il y a aussi beaucoup de contraventions qui ont été prises contre les petites boutiques, les libres-services et les supérettes.  En ce qui concerne les grandes surfaces, le nombre d’infractions est très peu.

Quel est le nombre de complaintes reçues sur la hotline 185 en un jour ?
Ils sont quatre officiers de la CAU qui sont engagés pour recevoir des complaintes sur la hotline 185. En cette période de confinement, nous recevons 280 appels en moyenne par jour. Des fois, suite à de nombreux appels entrants en même temps et avec un nombre de personnel restreint, certains consommateurs n’arrivent pas se connecter. Dans ce cas, ils peuvent envoyer leurs complaintes sur l’adresse mail : consumerpu@gov.mu.org.

Est-ce que les descentes dans les commerces vont se poursuivre après le confinement ?
Les officiers de la CAU étaient sur le terrain bien avant le confinement. Mais depuis l’annonce du confinement, nous avons augmenté le nombre de visites pour s’assurer qu’il n’y ait pas des abus comme c’était le cas l’année dernière. Oui, nous allons continuer à faire des inspections dans les commerces même après le confinement.

Témoignages des consommateurs

Anju, enseignante : « Le prix d’un sachet de levure a doublé  »

Anju, enseignante au primaire, était surprise de voir que le prix d’un sachet de levure a doublé en cette période de confinement. « J’achète souvent des sachets de levure pour la préparation de pizza à la maison.  Normalement, je paye Rs 7 pour un petit sachet d’une marque que j’ai l’habitude d’utiliser.  Mais lors de ma visite dans un supermarché mercredi, j’ai trouvé que le prix de la même marque est passé à Rs14 », déplore-t-elle.  Pour cette jeune femme, c’est une ‘exagération’.  « La levure est un produit très demandé durant la période de confinement. Ainsi, je pense que les revendeurs ont profité de cette forte demande », confie-t-elle.

David, agent immobilier : « Rs 45 de plus pour un plateau d’œufs dans la zone rouge »

Si avant le confinement, David payait un plateau d’œufs à Rs 135, aujourd’hui il paye le même plateau à Rs 180. « Je suis un habitant de la zone rouge et avec les restrictions de voyage qui sont imposées, je dois acheter dans la boutique à proximité de ma maison.  Je n’ai pas d’autres choix », dit-il. D’ailleurs, il avance que dans une autre boutique à Phoenix, le prix d’un plateau d’œufs est à Rs 170, ce qui est toujours cher. « J’ai appelé sur la hotline 185 pour informer les autorités concernées, mais il n’y a personne qui répond », déplore le consommateur.

Un chou à Rs 320

Un chou à Rs 320,40, un chouchou à Rs 70,50 ou encore un melon d’eau à Rs 829,20. Autant sont les quelques prix des produits qui circulent sur les réseaux sociaux en ce moment.

 

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