L’avocat Kailash Trilochun a été une nouvelle fois interrogé par la commission d’enquête sur la drogue. Il a déclaré que c’est une honte si la profession est impliquée dans le trafic. Voici un extrait de l’audition.
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Paul Lam Shang Leen (PLSL) : Quand je vois vos « VAT Return » et l’argent sur vos comptes bancaires, je constate que les chiffres ne correspondent pas.
Kailash Trilochun (KT) : J’ai plusieurs comptes en banque.
PLSL : Vous avez des emprunts de plus de Rs 8 millions…
KT : Effectivement. J’ai des emprunts avec diverses institutions financières.
PLSL : Vous possédez une BMW ?
KT : Oui, mais j’ai emprunté auprès de la MauBank.
PLSL : Concernant vos visites en prison, je n’ai pas eu les reçus…
KT : En effet, j’ai perdu plusieurs dossiers en 2014.
PLSL : Qu’en est-il de la visite aux 41 détenus en octobre 2009 ?
KT : Je devais rencontrer un détenu. Par la suite, il m’a dit que d’autres prisonniers voulaient me rencontrer. C’était drôle pour moi de rencontrer tous ces gens. Ils n’étaient pas mes clients. Je ne les connaissais pas. On ne m’a pas payé pour voir ces personnes. Je l’ai fait car cela fait partie de ma profession.
PLSL : Mais vous n’êtes pas le seul avocat à avoir vu ces prisonniers.
KT : Il y avait aussi Roubina Jadoo-Jaunbocus, mais je n’ai pas pris un sou pour les conseils. Je me suis même rendu devant le Privy Council à plusieurs reprises, mais je n’ai été rémunéré qu’à deux reprises. Ce que je trouve étrange c’est que les détenus avouent qu’ils sont impliqués dans le trafic de drogue et qu’ils nient tout par la suite. Il faut aussi revoir l’article 58 de la Dangerous Drugs Act. Les limiers de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu) ne pèsent pas les drogues saisies. Pour l’instant, c’est le Forensic Science Laboratory (FSL) qui le fait. Entre la saisie et la pesée, plusieurs choses peuvent arriver.
PLSL : Je crois que c’est incorrect. L’Adsu sécurise les drogues saisies et doit peser tous les sachets. Le FSL ne pèse que les poudres.
KT : La rémission est importante pour le combat contre la drogue. Ceux qui sont dans le trafic doivent pouvoir dire des choses.
PLSL : Parfois, dans un cas de drogue où il y a plusieurs suspects, il y a aussi plusieurs avocats. N’y a-t-il pas une connivence parmi les hommes de loi ?
KT : Le Bar Council doit voir cela. C’est une honte si notre profession est impliquée dans la facilitation du trafic de drogue. L’intégrité au sein du Bar Council doit être préservée. Il doit être proactif. Si les choses que j’ai entendues s’avèrent être vraies, je trouverai cela très triste.
PLSL : Les avocats politiciens ne font-ils pas pression sur des policiers ?
KT : Je n’ai jamais croisé d’avocat politicien qui ait fait pression sur un policier.
À la sortie de l’audience - L’avocat : «Il y a un code d’éthique à suivre»
« Dans n’importe quelle profession, il y a un code d’éthique à suivre. » C’est ce qu’a déclaré Me Kailsah Trilochun dès sa sortie de la salle d’audience. « Si les hommes de loi ne suivent pas leur code d’éthique, ils commettent une offense. Si en tant qu’avocat je commets quelque chose d’incorrect, cela aura de graves conséquences. L’intégrité du barreau doit être très élevée », a précisé l’avocat avant d’ajouter que « l’argent facile intéresse les gens. Mais quand on est un professionnel, il faut établir une ligne de démarcation ». Concernant sa convocation, il souligne que quand un avocat part en prison et reçoit 40 personnes, il faut savoir pourquoi. « Auparavant, les prisonniers ne bénéficiaient pas du remand time. Certaines personnes ont même passé cinq à six ans en détention préventive. Des années qui n’ont pas été déduites de leur peine. »
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