Le slogan « Pa badinn ar nou liberte » a été scandé tout au long du défilé de protestation organisé par la Plateforme pour la liberté d’expression dans les rues de la capitale le samedi 11 décembre 2021. Les parties prenantes de la société ont donné de la voix pour contester les amendements apportés à l’Independent Broadcasting Authority Act. Voici des images prises sur le vif.
Vente du quadricolore mauricien à Rs 100
Le défilé organisé par la Plateforme pour la liberté d’expression ce samedi après-midi 11 décembre, pour protester contre les amendements apportés à l’IBA Act, est aussi une bonne occasion pour certains marchands ambulants de faire de bonnes affaires.
À l’instar de Nazir Moodin, marchand ambulant. Il en profite pour vendre le quadricolore mauricien à Rs 100 l’unité en compagnie de son fils.
Nous l’avons rencontré à la rue Volcy Pougnet (ex-rue Madame) à Port-Louis où le coup d’envoi de ce rallye de protestation a été donné à 14 heures.
« Sa pavillon la, pe dormi depi le 12 mars dernier », a-t-il confié à notre journaliste.
Zéro fausse note
Le défilé de la Plateforme pour la liberté d’expression, samedi, était réglé comme du papier à musique. Pas de fausses notes dans les partitions, pas un seul écart de langage, pas une seule anicroche ni le moindre dérapage. Les participants ont suivi à la lettre les 22 conditions que leur avait imposées la police.
Un défilé réussi, selon Dev Sunnasy, au vu de la participation citoyenne mais aussi et surtout par rapport au respect du protocole sanitaire et des conditions jugées excessives. Les organisateurs n’ont pas eu à déployer les grands moyens pour canaliser les partisans, venus en famille, en solo, à moto, en voiture ou en van.
Il y avait une constance : les participants avaient opté pour une couleur : celle du quadricolore omniprésente au dos des deux-roues ou des voitures. Beaucoup de bruit de klaxon, de cris anti-gouvernementaux, de slogans rappelant le Solidarnosc polonais de Lech Walesa, de bruits de moteurs, de gens en voiture style « Gilets Jaunes » de France.
Un vrai méli-mélo mais pas de cacophonie. Si tout le long du trajet, la police a été au chevet des manifestants, il faut néanmoins saluer l’intransigeance des dirigeants de la plateforme de tout contrôler tout chauffant à blanc ceux présents à travers une sonorisation bien rodée qui distillait de la musique et des messages citoyens.
Rama Valayden a annoncé que ce défilé n’est que le début d’une séquence de manif longue durée. Le but, dit-il, est de garder le peuple éveillé mais surtout d’envoyer un message au gouvernement pour lui dire que ses jours sont comptés. Que malgré la COVID-19, le « wiper » de la société civile fonctionnera et balaiera ce qu’il qualifie de « travers » du régime.
Le bilan est relatif, dépendant du côté où on se trouve. Toutefois, un gros morceau reste à venir : la manif style « Gilets Jaune » en version mauricienne fleurit dans la tête de certains organisateurs. Organiser un tel rassemblement en temps de COVID-19, avec ses variants Delta et Omicron qui rôdent, relevait de l’impossible. Mais à mesure que le défilé sillonnait la capitale, il y avait comme un sentiment de ras-le-bol. Mélanie, enseignante venue en famille, Raouf, Pamela, Iswar, taximan de Curepipe et sa tribu, la petite Tessa… Tous étaient là pour la cause. « La nôtre », disent-ils avant d’ajouter : « Et celle de nou bann radio. » Un des participants a qualifié ce défilé de « massif et historique».
Bref, si les partisans attestent qu’ils ont réussi leur pari, d’autres sont, toutefois, un tantinet mitigés. Ce n’était pas une bataille de foule mais davantage un exercice pour tâter le pouls et raviver ce sentiment de ras-le-bol. Les membres de la plateforme estiment qu’ils ont réussi leur pari. L’équipe compte bientôt se muer.
De plus, certains ont oublié un moment les amendements à l’IBA Act pour dénoncer l’achat des médicaments par le ministère de la Santé,
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