Cinéma : une rentabilité en demi-teinte

Une fréquentation supérieure des salles de cinéma ne rime pas forcément avec une rentabilité conséquente. C’est ce que révèlent les opérateurs du secteur. Même si, depuis trois ans, les exploitants de salles de cinéma connaissent une recrudescence du nombre de fréquentations de leurs salles, notamment avec l’avènement de nombreux multiplex et le ticketing online, les recettes ne sont pas toujours au rendez-vous.

Callicharan Raajeshwar, propriétaire de huit salles de cinéma, notamment Mcine et Novelty, assure que le secteur de la projection cinématographique était totalement mort avant les années 2000. « De 2000 à 2014, le secteur tournait au ralenti. Ce n’est qu’en 2015 qu’il y a eu une reprise et les salles se remplissaient de 2 % à 3 % » explique-t-il. Aujourd’hui, les salles ne se remplissent qu’entre 10 % et 30 % durant la semaine et de 70 % à 80 % durant le week-end. De son côté, Vinay Seewoopaul, propriétaire de salles de cinéma, dont le Cinema Anand à Triolet, indique que dans les bonnes saisons, il enregistre une affluence de 1 500 à 2 000 cinéphiles par mois et, dans les mauvais jours, seulement 100 personnes.

Malgré cette hausse de la fréquentation des salles, pourquoi le secteur ne connaît-il pas de rentabilité réelle ? Vinay Seewoopaul répond que les investissements pour rénover les salles, les écrans, les projecteurs et les nouveaux ‘gadgets’ sont astronomiques. « Nous parlons de plusieurs millions de roupies investies » explique-t-il. Il s’avère également que tous les films ne sont pas rentables.

Ceux qui le sont, principalement les ‘blockbusters’ tels que Jurassic World, les Marvels, entre autres, ne sont diffusés que de manière occasionnelle. Bhavish Ajageer, propriétaire de Cine City et Cine King, affirme qu’il n’y a plus de réelle culture cinématographique à Maurice. « Les cinéphiles sont rares et les gens ne sortent que durant des périodes précises de l’année » déplore-t-il.

Les opérateurs soulignent que « les mois qui marchent bien sont : novembre, décembre, janvier, avril, mai, juillet et août. Octobre, c’est le mois le plus ‘mort’ à cause des examens scolaires. »