Chute drastique du nombre d’arbres sur le littoral

Le pays comptait 2028 hectares de filaos et d’eucalyptus sur les terres de l’État en 1993. Il n’en restait plus que 1 404 hectares en 2015, soit 69 % du chiffre précédent. Ces deux arbres poussent surtout sur le littoral. Cette déforestation importante est sans doute causée par les développements fonciers et d’infrastructures.

Ces deux espèces d’arbres qui poussent sur le littoral sont en effet considérées comme invasives.

Les statistiques indiquent un basculement important dans la réduction du nombre d’hectares occupés par ces deux arbres. De 2 028 hectares en 1993, le chiffre passe à 2 015 hectares en 1999, puis 1 921 hectares en 2003. Le point de bascule est en 2004 : il ne reste plus que 1 450 hectares couverts par ces deux espèces. Le graphique indique clairement ce basculement dans la chute pentue entre ces deux années.

Selon Yan Hookoomsing, de l’ONG Aret Kokin Nou Laplaz (AKNL), il ne faudrait pas pleurer la disparition des filaos et des eucalyptus outre mesure. « Ces arbres ne sont pas endémiques et sont mauvais pour notre écosystème », assure l’activiste. « Les filaos contribuent même à accélérer le phénomène d’érosion des plages. » Quant aux eucalyptus, ces arbres sont décrits comme très gourmands en eau. Yan Hookoomsing accuse même certains promoteurs immobiliers de les utiliser pour assécher les terres marécageuses (‘wetlands’).

Il y a toutefois un bémol. Il n’est pas grave de détruire les filaos et les eucalyptus aussi longtemps qu’on les remplace par d’autres plantes endémiques. « Il importe de remplacer ces arbres par d’autres espèces endémiques, sinon on risque de voir disparaître davantage ou perdre notre couverture végétale », souligne-t-il. Cependant, les chiffres pour les autres types d’arbres demeurent stables : de 8 002 hectares, la couverture en pins est passée à 8 111 hectares et les 800 hectares d’autres feuillus sont passés à 868 hectares.