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Ces vies arrachées trop tôt - 2024 : 36 victimes de meurtre

2024 a fait de nombreuses victimes, infligeant aux proches des cicatrices à jamais. 36 personnes sont décédées après des cas de meurtre. La petite Kathalea Gaspard, a été abusée sexuellement et tuée par son bourreau Allan Ramborough à Cassis le 30 novembre. Plus récemment, Priscilla Vencanah a été poignardée à de multiples reprises par son époux jaloux Suraj Nalimoothoo à Stanley. Noorezza Abdoolah a succombé lors d’un coup orchestré par sa fille de 14 ans à Vallée-Pitot, début d’octobre. Sur nos routes, au 26 décembre 2024, la Traffic Branch a enregistré 128 morts pour cette année. Les cas de noyades ont fait 32 morts alors que 29 personnes ont laissé la vie dans des incendies. Le combat contre le trafic de drogue a aussi vu des prises records par les autorités, particulièrement sur la voie maritime. 

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Le meurtre de Noorezza Abdoolah orchestré par sa fille de 14 ans et le petit ami de celle-ci

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Noah (prénom d’emprunt), 15 ans, et Sarah (prénom d’emprunt), 14 ans, ont planifié le meurtre de Noorezza Abdoolah (photo), la mère de l’adolescente, au nom de leur amour interdit. Arrêté peu après les faits, Noah a rapidement avoué en incriminant Sarah.

Selon sa version, Sarah souhaitait mettre fin à la vie de sa mère, qu’elle jugeait trop sévère et opposée à leur relation amoureuse. Le mercredi 2 octobre, Noah s’est rendu au domicile de Sarah, à Vallée-Pitot. Surpris par Noorezza, Noah a pris l’initiative de l’agresser. La victime a succombé à ses blessures.

Pour dissimuler leur crime, Sarah a simulé un cambriolage ayant mal tourné. Cependant, grâce à l’enquête minutieuse de la MCIT, les enquêteurs ont pu reconstituer les faits. Depuis octobre, les deux adolescents sont détenus au CYC, après avoir avoué leur implication dans ce meurtre tragique.

Kathalea Gaspard, 7 ans, abusée sexuellement et tuée

À sept ans, proie facile, Kathalea Gaspard a été enlevée, abusée sexuellement et tuée à Cassis dans la nuit du 29 novembre. Le bourreau n’est autre qu’Allan Ramborough, l’ancien compagnon d’une des tantes de la petite. La petite avait été enlevée, alors qu’elle passait des vacances scolaires chez des grands-parents. Après une nuit, son corps sans vie avait été découvert sur un terrain en friche du quartier. Un cas qui avait suscité la colère dans le pays, avec plusieurs personnalités et membres du gouvernement dénonçant un tel acte : « Pas de mots, indescriptible. » Le suspect demeure en détention. 

Mars : L’électrocution d’un kanwar fait sept morts

pelerinSix pèlerins ont perdu la vie sur le coup, et une septième victime a succombé après plusieurs jours passés en soins intensifs. Ce drame tragique est survenu lorsque leur kanwar est entré en contact avec un câble à haute tension électrique. La structure religieuse a pris feu, piégeant plusieurs des victimes. Ce terrible incident a marqué les esprits et soulevé des questions sur la sécurité lors des processions religieuses.


Tragique rencontre pour la Russe Zaliaa sur Tinder

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Zaliaa Shamigulova, une Russe de 29 ans, a été sauvagement tuée par Pooryavirsingh Soondur, rencontré sur Tinder. Enseignante et experte en ressources humaines, Zaliaa a perdu la vie le samedi 17 août, lors d’une sortie avec son agresseur.

Le jeune homme, épris d’elle, n’a pas supporté qu’elle entretienne des amitiés avec d’autres hommes. Pris de jalousie, il l’a mortellement agressée dans sa voiture à Curepipe avant d’abandonner son corps dans une forêt à La Marie, Vacoas.

La découverte macabre a eu lieu le mercredi 21 août, après que Zaliaa avait été signalée disparue à la police. 

Rajen Suntoo, sociologue : « Le manque d’affection, un facteur lié aux violences extrêmes »

Les dégradations sociales se manifestent principalement au sein des familles, entraînant une perte des valeurs fondamentales et du respect mutuel. C’est ce qu’explique le sociologue Rajen Suntoo en commentant les cas de violences extrêmes et choquantes survenus dans notre société. Il évoque un manque de repères et d’affection au sein des familles, tant pour les enfants que dans les relations de couple, ce qui serait à l’origine d’agressions ou d’actes encore plus graves.

Selon Rajen Suntoo, des études montrent que les familles traditionnelles sont généralement plus préservées de ce type de dérives. « On ne dit pas qu’il n’y a aucun problème, mais beaucoup de cas concernent des individus issus de milieux déjà fragilisés », précise-t-il. Il souligne que la séparation des parents, le fait qu’un enfant soit élevé par un seul parent, et l’absence des aînés (comme les grands-parents) sont souvent des facteurs qui peuvent pousser les jeunes à prendre des chemins déviants.

Le sociologue ajoute que les outils technologiques, omniprésents dans nos vies, jouent également un rôle. 

« Aujourd’hui, la technologie contrôle presque la façon de vivre des gens, surtout des jeunes, et cela a un impact sur leur comportement, souvent sans que nous en soyons pleinement conscients », a-t-il conclu.

Les cas de meurtre en chiffres

Groupe d’âge Nombre de victimes
0-18 ans 3
19-35 ans 10
36-60 ans 14
60+ ans 19
Total 36

 

Marché de drogue à ciel ouvert : Quand l’illicite devient routine 

drogueMalgré la présence renforcée de diverses unités de l’Anti-Drug and Smuggling Unit, épaulée par la Special Striking Team et la Special Intelligence Cell (deux unités sous l’ère Dip), le trafic de stupéfiants continue de prospérer sans réel frein. Héroïne, cannabis, drogues de synthèse, haschisch, papiers imbibés de drogue et psychotropes alimentent un commerce illicite qui gangrène le pays. 

Tout circule comme une marchandise ordinaire. Les consommateurs, loin de se cacher, trouvent aisément leur dose, que ce soit sous forme de « pouliahs » ou de grammes. Dans des quartiers tristement célèbres comme Karo Kalyptis ou Roche-Bois, surnommés « Drug Zones », le commerce illicite bat son plein. 

« Dimounn sorti antie Moris kone kan zot vinn dan Karo zot pou gagn zot ladrog », constate un travailleur social, qui s’interroge sur la réelle volonté des autorités à combattre ce fléau : « Si lotorite ti vreman anvi kas lerin trafikan ladrog, zot ti pou redwir lof ek l’Adsu ti pou asir enn prezans pli inportan dan sa bann landrwa kot ladrog pe vande kouma ti gato. » D’autres régions comme Cité Ste-Claire, Résidence Kennedy, Goodlands, Barkly ou encore Cité Argy, ne sont pas en reste, témoignant de l’omniprésence de ce fléau.

Trafic de drogue par voie maritime : ces grosses prises réalisées sur l’axe Madagascar/Réunion/Maurice

Janvier : saisie record de Rs 510 millions de cannabis 

Début 2024, la Force Crime Intelligence Unit (FCIU), et la Maritime Intelligence Cell (MIC) ont frappé fort en arraisonnant un bateau convoyeur sur l’axe Madagascar-Maurice. À bord, 340 kilos de cannabis répartis dans 24 colis en plastique, une cargaison d’une valeur estimée à Rs 510 millions.

Six Malgaches et quatre Mauriciens présumés récipiendaires de la drogue ont été arrêtés. Parmi eux, David Legentil, 27 ans, Guillaume Emilien, 37 ans, et Yoel Ismaël, 26 ans, tous habitants de Résidence La Cure, ainsi que Steven Boodhun, 43 ans, un skipper domicilié à Grand-Gaube. 

Septembre 2014 : saisie de Rs 333,7 de zamal en mer 

drogueUne opération spectaculaire en haute mer a permis de contrecarrer une tentative d’introduire 222,5 kilos de cannabis à Maurice. La DCIU et la National Coast Guard (NCG), alertées par un bateau suspect, ont engagé une course-poursuite. Les trafiquants, acculés, ont jeté leur cargaison par-dessus bord, mais 20 sacs de zamal, pesant 222,5 kilos et estimés à Rs 333,7 millions, ont été récupérés par les forces de l’ordre. 

L’enquête a ensuite conduit à l’arrestation de Mohammad Umayr Mudhoo, 34 ans, et de son épouse Bibi Rukan SK Batchameah, 31 ans, ainsi que du skipper Ben Mooroogen Jootun, de Hemant Vashisht Ramsurrun et de Muzammil Raman Beedessy.


Novembre : saisie de Rs 175 millions de zamal 

Coup dur pour les trafiquants opérant sur l’axe Réunion-Maurice. L’année 2024 a été marquée par plusieurs opérations réussies menées par les limiers de la FCIU, conjointement avec la MIC de la National Coast Guard. Grâce à des renseignements précis, les policiers ont pu intercepter des convoyeurs de drogue. 

Début novembre, une mission de surveillance en haute mer a permis l’interception d’un hors-bord chargé de 120 kilos de cannabis d’une valeur de Rs 175 millions. Trois suspects à bord ont été arrêtés : Louis Fabrice Gentil, 37 ans, et Louis Jaimi Joseph, 46 ans, tous deux habitants de Rivière-Noire, ainsi que Joël Tare, 38 ans, résident du Morne, sont arrêtés.

Décembre 

« British Airways » : la nouvelle voie privilégiée par les trafiquants internationaux 

L’astuce des passeurs britanniques privilégiant les vols de la British Airways (BA), classifiés comme « low-risk flights », a été démasquée par l’Adsu et la douane à l’aéroport Sir Seewoosagur Ramgoolam à Plaisance. Nombre de passeurs provenant de Grande-Bretagne se sont fait arrêter à Plaisance. Début décembre, un homme de 34 ans et une femme de 20 ans ont été appréhendés pour l’importation de 49,52 kilos de drogue, d’une valeur marchande de Rs 59,4 millions. Ce réseau privilégie également l’envoi de personnes âgées. Un couple, âgé respectivement de 73 ans et 52 ans, avait aussi été écroué pour l’importation de Rs 18 millions de cannabis. 

Ally Lazer : « Souffrance, désolation et misère d’une famille ruinée » 

Le trafic de drogue fait rage à travers le pays, détruisant de nombreuses familles à cause de la dépendance d’un de leurs membres devenu prisonnier de ce fléau. L’infatigable Ally Lazer, qui rencontre quotidiennement des familles brisées, brosse un tableau sombre de cette situation. « Enn paran ki so zanfan rant dan lanfer ladrog, enn madam ki so mari rant ladan, li amenn bokou dezolasion ek tristes, mizer. Tou lafami soufer rwine ansam. Enn zanfan ki rant dan ladrog, li vinn enn pir lennmi de so paran. Kouma zanfan la leve gramatin, so premier doz ladrog pli inportan. Li koumans kokin depi dan so lakaz », explique le travailleur social. 

La méthode Sooroojebally : Un « revamping » de l’Adsu et le démantèlement des unités parallèles

Plusieurs changements sont intervenus depuis décembre au sein de la police lorsque le nouveau commissaire a pris ses fonctions. Notamment, le « revamping » de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu), avec des transferts de masse et le démantèlement des unités de l’ère du commissaire Dip, notamment la PHQ SST, la Special Intelligence Cell, et la Force Crime Intelligence Unit (FCIU). Depuis, l’Adsu est de nouveau sur l’avant-plan dans le combat contre la drogue. Ancien patron de la brigade antidrogue, Rampersad Sooroojebally replace ses pions au sein de la force policière et a un œil particulier sur la brigade antidrogue. À ce jour, le directeur de l’Adsu, le DCP Mardaymootoo Rassen, demeure en poste. Le travail de terrain, la discrétion, et surtout la discipline, confidentialité sont privilégiés par le nouveau patron des Casernes centrales. 

  • defimoteur

     

 

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