Qui cédera le premier ? C’est la grande question après cette semaine mouvementée dans le secteur de l’Éducation.
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Si la ministre Leela Devi Dookun-Luchoomun campe sur ses positions, des élèves comptent descendre dans les rues en début de semaine. D’autres sont d’avis qu’il faut mettre un terme à cette polémique après une rencontre cordiale avec les autorités.
Pour le ministère de l’Éducation, la décision est finale. Il n’y aura pas de retour en arrière. « Les jeunes doivent apprendre à respecter les règlements », lance Leela Devi Dookun-Luchoomun. La ministre a balayé plusieurs arguments avancés jusqu’ici par les collégiens. Selon elle, « les règlements sont clairs et la communication s’est faite comme il se doit ».
Mais tel n’est pas l’avis des divers groupes d’élèves qui se sont formés durant les dernières semaines. Et c’est sur Facebook que les élèves de plusieurs collèges discutent de la marche à suivre. Sur la page Exam Fees SC/HSC, leurs intentions sont claires : « Nou pa pou paye ! »
Malgré la résistance des autorités, ils ne comptent pas abandonner. « Nous ne céderons pas. Nous avons entamé des démarches pour organiser une manifestation dans les rues de la capitale en début de semaine. Nous n’allons pas payer pour l’incompétence des autorités », lance un collégien. Un groupe d’élèves a fait une demande aux Casernes centrales pour une marche dans les rues de Port-Louis. L’aval des autorités se fait attendre.
Les élèves du Queen Elizabeth College, elles, comptent participer à une rencontre en début de semaine au Centre social Marie Reine de la Paix, à Port-Louis. C’est ce que nous apprend Mohini. « Chaque élève a son emploi du temps. Nous ne voulons pas perturber la préparation à ces examens, qui approchent à grands pas. Cependant, nous ne comptons pas baisser les bras. Nous nous concertons pour connaître le jour et l’heure de la rencontre à Port-Louis. Une chose est sûre, la semaine sera mouvementée », dit-elle.
Si certains veulent à tout prix descendre dans la rue pour faire bouger les autorités, d’autres sont pour une démarche plus cordiale. Tel est l’avis des élèves de la GMD Atchia State Secondary School, de Port-Louis.
Selon Anusha Vencadasmy, la Head Girl, une demande sera envoyée à la ministre de l’Éducation pour une rencontre. « Nous ne comptons pas participer à la manifestation. Faire du désordre et du bruit ne servira à rien. Nous sommes des gens civilisés, il faut agir en tant que tel. Il faut noter que nous ne sommes pas contre les conditions pour la subvention des frais d’examen, soit un taux de présence de 90 %. Nous voulons juste que la comptabilisation se fasse de manière plus flexible », explique-t-elle.
Le ministère de l’Éducation explique sa position
La dernière circulaire émise par le ministère de l’Éducation, faisant état de la décision d’étendre la comptabilisation du taux de présence jusqu’au 9 septembre, a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. De nombreux élèves et parents ont déploré cette nouvelle mesure, car ceux qui étaient éligibles aux subventions se sont retrouvés du jour au lendemain sur la liste rouge.
Or, selon une communication du ministère de l’Éducation, il était clair depuis le début que le taux de présence allait être comptabilisé de janvier jusqu’au jour de la distribution du time-table, soit le 9 septembre 2016. « La période allant du 11 janvier au 15 juillet est une information dont seuls les recteurs devraient être au courant. Car la date de 15 juillet avait été arrêtée pour que l’administration des collèges puisse cibler les élèves qui n’avaient pas un taux de présence satisfaisant.
La période juillet-septembre leur aurait ainsi donné le temps de se rattraper », nous explique une source au ministère de l’Éducation. Elle ajoute qu’il est tout à fait « insensé de plaider l’ignorance ». Plusieurs circulaires ont été envoyées en guise de rappel.
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