Texte : Constructions sauvages. L’île-aux-Bénitiers défigurée, surexploitée, bétonnée… S.O.S urgent des riverains… Le district de Rivière-Noire en présence d’aucune demande de permis de construction (L’Express du 7.1.2025)
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Commentaire de Democracy Watch : Grand merci aux journaux attirant l’attention publique sur scandale aussi déshonorant. Il en va d’une île que d’aucuns pourraient considérer édénique et qui appartient à notre population. On en a fait un repoussoir. Comme disait Marcel Cabon : « Des étrangers nous regardent. »
Le Bénitier-décharge fait déjà la une des réseaux sociaux. Maurice ? Ah oui ! L’édénique déchèterie indocéanique… Carte postale accusatrice à expédier, même aux antipodes. Le folklore mauricien dans toute son horreur !
Casse pas la tête. Des ministres juniors rendront promptement à l’îlot sa virginité retrouvée. Mais nos forains-barbares, ayant roupies à la place des yeux, vandalisent déjà d’autres attractions touristiques. Là où il y a des visiteurs étrangers à plumer jusqu’au trognon et nul responsable attitré pour leur prêcher le patriotisme.
Hier c’était : « Ou kapav anpes dimounn kokin ? ». Désormais c’est : « Pa anpes dimounn kokin ». Faute de responsables de ministères, pourtant concernés par la bonne gouvernance de nos 2 000 kilomètres carrés de terre, sans compter nos millions de kilomètres carrés d’océan.
Qui sont les ministères les plus coupables par la transformation de l’île-aux-Bénitiers en bordel ? Administrations régionales, police, garde-côtes, tourisme, environnement et, dans une moindre mesure, pêche, santé et commerce. Et leurs chefs hiérarchiques. Nous en oublions et pas des moindres.
Le troufion « faute » quand il ne craint pas son généralissime, incapable d’imposer son autorité. Sont-ils capables d’indiquer à la population contribuable (qui les finance et rémunère) le nom et l’identité du fonctionnaire mandaté par eux pour veiller à ce que la bonne gouvernance prévale sur l’île-aux-Bénitiers, comme sur n’importe quel autre coin du territoire national ?
La mise sur la sellette de fonctionnaires non performants pourrait inciter d’autres à comprendre qu’ils sont payés pour travailler et non pour paresser. Nous touchons du doigt une des failles principales de l’outrancière centralisation des pouvoirs. Port-Louis s’agite convulsivement, mais le bal des voleurs et des nuisances bat son plein, loin des regards irresponsables.
Si Ramgoolam et Bérenger ont une heure à consacrer à la consolidation de la confiance que l’électorat, venant de les plébisciter, voudrait tant leur accorder, ils devraient convoquer les principaux responsables des ministères précités (ministres, secrétaires permanents, chefs de département, conseillers) pour leur demander : Que n’a-t-on pas fait jusqu’ici pour que ce soient des journaux qui doivent nous signaler que l’île-aux-Bénitiers devient une honte nationale ? Que doit-on faire pour empêcher toute récidive et permettre à la population de redonner sa confiance en son gouvernement ?
Bien faire ne suffit pas. Faut-il encore le faire savoir. Ce n’est pas leur priorité première, mais cela aura le mérite de faire comprendre aux dizaines de milliers de fonctionnaires et apparentés, à commencer par leurs chefs hiérarchiques, que l’ère du fout-pas-malisme est terminée.
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