Le 28 avril 2024, un internaute (faux profil ou victime de hacker ? – il faut bien se poser la question) a posté publiquement sur Facebook, la photo d’une présentatrice du journal télévisé de la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC), accompagnée de propos dénigrants pour toutes les femmes. Selon lui, la « ordinarily very decent lady … pe montrer indecently so bits meaning so tits la honte » et toujours selon lui « should be sanctioned ». Il va même jusqu’à lui conseiller de « exhibit ou private nipples elsewhere not on National TV Moris » et se demande si « li ena Mari ki kapav stray her away from such exhibitions » et termine par cette phrase insultante « Is she paid extra for such exhibitions »
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Il est regrettable qu’en 2024, les femmes dans les médias continuent à subir ce type de dénigrement en toute impunité. Les femmes journalistes, présentatrices et photographes, ces employées des médias visibles au public sont souvent ainsi victimes de campagne de dénigrement sur les réseaux sociaux quand elles ne sont pas victimes de harcèlement sexuel. Elles doivent aussi mener un parcours de combattantes contre le ‘bodyshaming’ sous forme d’agression constante. Elles sont critiquées pour leur poids, leurs cheveux, leurs habits, leurs traits du visage, leur âge, leurs contours du corps, leurs seins et maintenant leurs mamelons ! Oui le mamelon, papille mammaire, fait de fibres musculaires dont la fonction essentielle est l’excrétion de lait a retenu l’attention d’un téléspectateur de la télévision nationale qui s’est emballé à publier des propos dénigrants portant atteinte à la personne.
Va-t-on simplement continuer à tolérer ces réflexions ? Cette publication démontre un défi encore plus complexe dans la société mauricienne : celui de contrer la mentalité de certains hommes qui continuent à avoir des pensées, propos inacceptables sur les femmes. Et pas que ! N’est-ce pas encore plus incompréhensible de constater que certaines femmes les suivent dans leurs délires ?
Et si, à l’aube de la 31e journée mondiale de la presse qui sera observée ce vendredi 3 mai, on considérait la manière dont les hommes devraient être éduqués pour respecter les femmes des médias, c-à-d avec leurs droits et leur liberté d’être ce qu’elles veulent : mère, épouse, lesbienne, célibataire, ronde ou plate… Que les hommes ne cèdent au ridicule de la pudibonderie dès qu’ils voient un téton se dessiner sous un vêtement. Que nul ne puisse s’indigner qu’une femme soit ainsi faite. Qu’elle soit sur le chemin, à la plage ou à la télé, une femme n’a pas besoin de se cacher pour ses attributs féminins.
Entretemps, nous ne cesserons pas de nous indigner, les tétons à l’air ou pas !
Mélanie Valère-Cicéron, Secrétaire Générale – Journalists’ Association
Activiste des Droits Humains – DIS-MOI
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