L’Independent Commission against Corruption (Icac) ne néglige aucune piste. En fin de semaine dernière, elle a formulé une demande auprès du Mauritius Credit Investigation Bureau (MCIB) en vue d’obtenir toutes les informations disponibles sur des achats à crédit (leasing) que Jean Hubert Celerine, alias Franklin, et ses prête-noms présumés auraient pu effectuer. La requête inclut les entreprises de l’homme d’affaires de Rivière-Noire, notamment Ti-Mimi Grill Ltd et Top Fleet Car Rental Ltd.
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Les enquêteurs devraient recevoir ces éléments dans le courant de la semaine. Franklin et les autres personnes éventuellement concernées y seront confrontés lors de prochaines auditions au Réduit Triangle.
Jean-Hubert Celerine, 33 ans, a été arrêté et inculpé pour blanchiment d’argent mardi dernier. Depuis, il est maintenu en détention pour les besoins de l’enquête. L’Icac a déjà placé sous scellés une maison à La Gaulette évaluée à Rs 25 millions, plusieurs véhicules et un yacht estimé à Rs 7, 5 millions. Franklin aurait acquis ces biens par l’intermédiaire de prête-noms. Le 23 janvier, les comptes bancaires de Jean Hubert Celerine, de ses sociétés et de plusieurs de ses « proches » ont aussi été gelés à la demande de la Financial Intelligence Unit.
Le propriétaire officiel de la luxueuse villa de La Gaulette, Rikesh Sumboo, a reconnu que ce bien immobilier appartenait en réalité à Franklin. Il aurait accepté d’enregistrer la maison à son nom en contrepartie d’une aide financière. Cet habitant de l’Ouest fait également l’objet d’une accusation provisoire de blanchiment d’argent. À ce jour, une dizaine d’autres prête-noms présumés ont été identifiés par l’Icac.
La commission anticorruption soupçonne que l’argent utilisé pour financer ces achats provient du trafic de drogue. Dans un entretien accordé le mois dernier au Défi Media Group, Jean Hubert Celerine avait affirmé qu’il n’avait jamais été impliqué dans une affaire liée à la drogue. Or, en juillet 2021, il a été condamné par contumace à sept ans de prison à La Réunion pour complicité d’exportation et d’acquisition de stupéfiants. L’enquête judiciaire avait établi qu’il était le commanditaire et le bailleur de fonds d’un réseau qui a alimenté Maurice en cannabis entre 2017 et 2018.
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