Le procès intenté à Christelle Bibi pour blanchiment d’argent a pris fin, ce mardi 1er octobre 2019, en Cour intermédiaire. Après avoir écouté les plaidoiries de la défense et le réquisitoire de l'avocat de la Poursuite, la magistrate Navina Parsuramen a informé les deux parties qu'elle prononcerait son jugement le 11 décembre 2019.
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Christelle Bibi fait face à trois accusations de blanchiment d’argent. Elle est accusée d’avoir reçu en trois occasions Rs 40 000, Rs 70 000 et Rs 70 000 respectivement. Elle avait été arrêtée le 27 mai 2017 suite à la saisie de 135 kg d’héroïne d’une valeur de Rs 2 milliards au port.
Défendue par Me Alwin Juwaheer, Christelle Bibi plaide non coupable. La poursuite est, pour sa part, représentée par Me Azam Neerooa, Assistant Director of Public Prosecutions assisté par Me Poojanjali Gya.
Lors de la séance de ce mardi 1er octobre 2019, la défense a appelé le garde-chiourme Yanduth Seegoolam à la barre. Ce dernier a produit une liste comprenant des articles que Christelle Bibi aurait apportés lors de ses visites en prison pour les remettre à Peroomal Veeren. Les articles sont principalement des vêtements, sous-vêtements, chaussures, entre autres. Le garde-chiourme a soutenu que, dans le registre de la prison, Christelle Bibi est décrite comme la belle-sœur de Peroomal Veeren.
D’autre part, Yanduth Seegoolam a déclaré que Christelle Bibi s’est rendue à la prison pour rencontrer Peroomal Veeren à 17 reprises.
Répondant aux questions de Me Azam Neerooa, le témoin a souligné qu’il n’y a rien dans les données de la prison qui indique que ces articles avaient été remis à Peroomal Veeren.
Riacca, un «self-confessed accomplice»
Après le témoignage du garde-chiourme, les avocats des deux parties ont présenté leurs plaidoiries et réquisitoire respectivement. Me Azam Neerooa a évoqué l’article 6(3) de la Financial Intelligence and Anti Money Laundering Act (FIAMLA) qui stipule que dans tout procès intenté à une personne pour blanchiment d’argent, il suffit d’établir que les biens sont, dans leur totalité ou en partie, directement ou indirectement le produit d’un crime.
Me Azam Neerooa s’est référé au témoignage de Fabio Tony Riacca, témoin principal dans cette affaire. L’avocat de la Poursuite a souligné que la version de Fabio Tony Riacca est consistante. Ce «self confessed accomplice», qui s’était volontairement rendu à la police, a entièrement coopéré avec les enquêteurs et n’a reçu en retour dans cette affaire, selon la Poursuite.
Me Azam Neerooa a aussi fait état des photographes des lieux où Fabio Tony Riacca avait récupéré de l’argent pour ensuite pour le lui remettre à Christelle Bibi.
La Poursuite s’est également appuyée sur le témoignage du garde-chiourme Seegoolam qui a confirmé que Peroomal Veeren a été condamné pour trafic de drogue et que Christelle Bibi est venue le rencontrer pendant neuf mois
Pour sa part, Me Alwin Juwaheer a soutenu que sa cliente «n’a pas bénéficié d’un procès équitable car il n’y a pas eu d’enquête policière équitable». Selon la défense, la police n’a pas enquêté sur le numéro de téléphone sur lequel Fabio Tony Riacca recevait des appels du dénommé «Ramesh» qui lui donnait des instructions pour récupérer de l’argent.
Me Alwin Juwaheer a déclaré que les conversations entre Riacca et Ramesh sont des «ouï-dire» (hersay). Il affirme aussi que c’était à la police d’établir ce que Christelle Bibi est allée remettre à Peroomal Veeren.
La défense a maintenu que la Cour «ne peut se fier au témoignage de Fabio Tony Riacca et que les accusations à l’égard de sa cliente doivent être rayées».
Rappelons que Fabio Tony Riacca avait été condamné à trois ans de prison le 29 novembre 2018 en Cour intermédiaire sous douze accusations de blanchiment d’argent.
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