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[Billet] PKJ au no 7 : scénario irréaliste

Des spéculations sont faites actuellement sur un éventuel départ du leader du MSM, Pravind Kumar Jugnauth (PKJ), de la circonscription de Quartier-Militaire/Moka (no 8) et de sa migration vers Piton/Rivière-du-Rempart (no 7).
 
En croyant qu’un tel « transfert » peut être envisagé, ce serait faire preuve d’une méconnaissance des réalités politiques et électorales du pays. Car, jamais dans l’histoire du pays, un sitting Prime Minister n’a abandonné sa circonscription pour une autre.
 
Par contre, l’histoire nous enseigne que deux anciens leaders ont choisi, après une défaite ou deux, de faire leurs adieux à leur circonscription qui les faisait élire auparavant. Il s’agit de Paul Bérenger et Navin Ramgoolam.
 
Paul Bérenger essuya deux défaites successives, la première aux élections générales de 1983, la seconde au scrutin de 1987. Cela se passa dans la circonscription de Belle-Rose/ Quatre-Bornes (no 18) qui avait pourtant élu le leader du MMM en 1976 et 1982. Le grand stratège du MMM qu’était Jean Claude de l’Estrac insista auprès de Paul Bérenger, après la débâcle de 1987, d’abandonner le no 18 pour l’accueillir à Stanley/Rose-Hill (no 19), une circonscription que le journaliste chevronné et Jayen Cuttaree contrôlaient confortablement. 

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Le no 19 fit élire Paul Bérenger en pas moins de huit occasions. En 1991, 1995 (deux fois), 2000, 2005, 2010, 2014 et 2019. L’ironie du sort a voulu qu’à l’élection partielle de janvier 1995, Jean Claude de l’Estrac, qui avait auparavant démissionné du MMM et comme député, se fit battre, comme nouvel allié d’Anerood Jugnauth, par Paul Bérenger qui avait, lui aussi, démissionné et James Burty David du Parti travailliste. Cette victoire à la partielle fut le prélude du 60-0 de la toute nouvelle alliance réunissant Paul Bérenger et Navin Ramgoolam. 

Quant au changement de circonscription de Navin Ramgoolam lui-même vainqueur à Triolet/Pamplemousses (no 5) en pas moins de cinq occasions, cela se passa suivant sa toute première défaite en 2014. Il avait été élu en 1991, 1995, 2000, 2005 et 2010. 

Donc, c’est après avoir été battu comme Premier ministre en fonction que Navin Ramgoolam s’installa à Montagne-Blanche/ GRSE pour les élections de 2019. Il se fit battre encore une fois. 

Vu les circonstances particulières dans lesquelles les leaders des Rouges et des Mauves changèrent de circonscription, on ne voit pas comment PKJ, qui n’a subi aucune défaite au no 8, envisagerait d’aller ailleurs. PKJ avait été élu avec le soutien des Travaillistes lors de la partielle de 2009 et aux élections de 2010, puis de sa propre force en 2014 et 2019. 

Comment pourrait-on croire que PKJ, fort de ses victoires au no 8, pourrait commettre l’acte de crétinisme politique le plus incroyable en abandonnant toute une circonscription à l’opposition et en débarquant dans le no 7 comme un fugitif ? Il ne partirait certainement pas du bon pied dans cette région du Nord. 

Par contre, si PKJ s’installait dans le no 7 après avoir été battu au no 8, les nostalgiques de sir Anerood Jugnauth l’auraient certainement témoigné de la sympathie. Il ne faudrait quand même pas oublier que le grand Jugnauth fut luimême battu au no 7 lors du 60-0 de 1995 et qu’il tenta sa chance, sans succès à Flacq/Bon-Accueil (no 9), lors de la partielle d’avril 1998 quand il fut battu par le néophyte travailliste Satish Faugoo. SAJ précéda ainsi Navin Ramgoolam dans la dure épreuve de se faire battre dans son fief, puis dans une autre circonscription.

 

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