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Bhooshan Domah : un homme de valeurs

Bhooshan Domah

Tous ses frères et sœurs sont des professionnels engagés dans différents secteurs. Mais Bhooshan Domah souligne que c’est la solidarité familiale, un des trois piliers de sa philosophie, qui les a sortis de leur condition sociale. Et surtout son père, surnommé Pandit Basdeo, qui leur a appris le sens des valeurs, dont celle de la connaissance.

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À Bon-Accueil, leur village natal, Bhooshan Domah se rappelle encore de leur maison en chaume ou encore du garage qui leur servait de domicile. À l’école de Bon-Accueil RCA, il est toujours le mieux classé mais les problèmes de sante de son père perturbent la fin de ses études. « J’ai obtenu une place au Northern College et j’ai été hébergé par un parent avant de terminer le HSC au collège Bhujoharry.»

Son père décède à l’âge de 59 ans. « Ça a été un choc mais je me suis dit que c’est dans l’adversité qu’on doit se dépasser. ». Sa mère, Dawantee, prof d’hindi, prend les rênes de la famille. Le jeune Bhooshan se met à l’écriture. Ses contes en anglais sont publiés, dont trois seront diffusés par la BBC. Il est surtout question d’une réflexion sur l’absence de tradition intellectuelle dans la société mauricienne, une ‘interrogation’ qui le poursuit encore aujourd’hui. Puis, il devient prof de littérature anglaise et d’histoire. Deux domaines qui, à ses yeux, ont la notion d’espace et de temps.

Vocation

Le British Council lui offre une bourse d’études pour l’Angleterre. Il refuse, il souhaite quelque chose de ‘différent’. À 27 ans, le jeune homme est victime d’un accident. « Cette main invisible de Dieu a donné une autre tournure à ma vie, confie Bhooshan Domah. Après un dossier légal, j’ai obtenu une compensation qui, couplée de plusieurs aides financières familiales, m’a permis de partir étudier le droit en Angleterre. Dans la famille, on s’est dit qu’il fallait que l’un d’entre nous soit avocat. C’est ainsi que ma vocation est née. »

En Angleterre, Bhooshan obtient sa licence et sa maîtrise de droit avant de mettre le cap sur Aix-en-Provence, en France, pour étudier le droit comparé. « J’ai eu deux offres d’emploi, dont l’un en Angleterre pour devenir Coordinator of International and Comparative Law, mais je me suis dit qu’il fallait que je sois redevable à mon pays, mes parents et la société et je suis revenu à Maurice. »

À son retour, Bhooshan Domah ouvre une étude à la rue L’Église, à Port-Louis, où il se fait vite une clientèle.

« J’avais le sens de la justice dans l’être humain. » Un an plus tard, le Chef-Juge Sir Maurice Rault lui offre un poste de magistrat. « J’ai accepté en raison du statut et non pour le salaire qui était de Rs 2 400 et sans voiture de fonction. » De 1979, date de sa nomination, à 2003 où il devient juge, il fera la navette entre le Parquet et les magistratures. Il est père de deux filles dont une lauréate, et marié à un docteur, spécialiste en médecine communautaire.

Lorsqu’on évoque les pouvoirs que confère le poste de juge, un peu semblables à un pouvoir divin, il tempère : « La justice ne se rend pas sans l’influence de la spiritualité car il faut prendre en compte la complexité de l’être humain. On doit se remettre en cause, balayer ses préjugés, les idées reçues… J’aime disséquer car tout individu, quelque soit son origine, sa religion et son pays, se détermine en fonction de ses acquis culturels lorsqu’il parvient à s’affranchir de ses instincts primaux. ». Pourquoi avoir accepté de siéger au sein de l’Integrity Reporting Board ? « Tout simplement parce qu’il sera présidé par un Anglais, Lord Philip, répond-il. C’est un gage de professionnalisme, une qualité qui fait défaut à Maurice !

 

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