Axe Réunion - Maurice : images CCTV et prélèvements ADN pour retracer les importateurs de zamal

Une bande de trafiquants de zamal est recherchée par la brigade anti-drogue. Cela fait suite à une grosse saisie de cette drogue, estimée à Rs 56 millions et provenant de La Réunion, dans un bateau rapide à Grand-Baie, le jeudi 16 décembre. 

La saisie de 59 kilos de drogue (cannabis et haschich) sur un bateau rapide démontre encore une fois que les trafiquants privilégient la voie maritime pour faire entrer de la drogue sur le territoire mauricien. Mais ce jeudi, leur tentative a foiré grâce à la prompte intervention des officiers de la National Coast Guard (NCG). Ces derniers, lors d’une patrouille, ont déjoué le plan de ces trafiquants de drogue qui opèrent dans l’axe Réunion-Maurice. Une fois que l’embarcation, bourrée de zamal a fait son entrée dans la passe de Grand-Baie, les éléments de la NCG ont donné l’assaut.

En voyant qu’ils seront soumis à un contrôle policier, les quatre occupants de la vedette rapide ont pris la fuite en direction du rivage aux abords d’un hôtel de renom de Grand-Baie. Une fois à terre, ils ont pris la fuite, abandonnant la drogue soigneusement dissimulée dans plusieurs sacs.

La police a ainsi saisi 11 sacs bien conditionnés et scellés, contenant 56,1 kilos de cannabis et trois sacs contenant 3,31 kilos de haschisch. Cette cargaison, selon les estimations de l’Adsu, allait rapporter Rs 56 millions à ce réseau du Nord qui envisageait d’alimenter le circuit local en « Skunk ».

Ce vendredi soir, les limiers de l’Adsu du Nord étaient toujours à la recherche d’indices en vue d’identifier ces quatre trafiquants de drogue qui étaient sur ce bateau. Le propriétaire de l’embarcation a été entendu dans la soirée par l’Adsu. Les enquêteurs s’appuient aussi sur les différentes images de caméra de surveillance installées dans la région de Grand-Baie en vue de remonter jusqu’aux fuyards.

Stimulants sexuels et papier à rouler

Les experts du Forensic  Scientific Laboratory (FSL) de Réduit sont aussi à pied d’œuvre en vue d’essayer d’obtenir des empreintes génétiques sur les emballages de ces sacs et autres valises bourrées de drogue. Outre cette grosse cargaison de zamal, les policiers ont aussi découverts 20 boîtes de stimulants sexuels et 37 boîtes de papier à rouler.

Les enquêteurs orientent leurs recherches dans le circuit des trafiquants de cannabis opérant sur le littoral Nord, principalement dans la région de Grand-Baie, Cap-Malheureux et Grand-Gaube. La région de Grand-Gaube est réputée comme étant un important point d’approvisionnement du zamal réunionnais. 

Cette drogue est très prisée par les trafiquants locaux de par la qualité des « boutes » produits ainsi que les prix qui peuvent faire exploser la marge de profit des caïds à la revente. « À La Réunion, un kilo coûte Rs 50 000, alors  qu’à Maurice, c’est près Rs 600 000  qu’il faut débourser pour un kilo », dit un limier de l’Adsu. Il souligne qu’à Maurice, la brigade mène la vie dure aux cultivateurs de cannabis. Ce qui pousse les trafiquants à se tourner vers l'île-sœur où le prix est nettement moins élevé et c’est ce qui les pousse aussi à prendre des risques afin de s’enrichir via ce business de cannabis importé. 

Cette enquête est supervisée par le commissaire de police par intérim Anil Kumar Dip. « Plusieurs unités policières sont à pied d'œuvre en vue de coffrer ces trafiquants de drogue », dira le patron des Casernes centrales, vendredi soir, au Défi Plus.