Faits Divers

Avis d’expulsion : une retraitée et son fils malade bient­ôt ­à la rue

Une sexagénaire et son fils malade n’ont plus que quatre jours pour trouver un toit. Sinon ils se retrouveront bientôt à la rue, ayant reçu une ordonnance d’expulsion du logement NHDC qu’ils occupent depuis 1994.

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Elle ne sait plus à quelle porte frapper pour trouver de l’aide. Poorun Hemontee, 63 ans, qui habite un logement de la NHDC à Upper Dagotière, a reçu une eviction order et doit quitter les lieux au plus tard le 24 courant. Ne travaillant pas et devant composer avec un fils malade, la sexagénaire a eu beaucoup de mal à payer le loyer et a vu ses arriérés s’accumuler au fil des années. Cette mère de trois enfants – ses deux filles sont mariées et ne vivent plus sous son toit – habite avec son aîné, âgé de 42 ans, qui souffre d’une grave maladie de la peau.

« Kot mo pou ale misie ek sa zanfan malad la ? Gouvernnman pa fer nanie pou ed nou malgre tou laport mo finn tape », lance la sexagénaire, en larmes. Cette ancienne femme laboureur confie avoir investi dans ce logement en 1994. « J’avais fait un dépôt de Rs 40 000 et je devais payer un loyer de Rs 1 500 chaque mois », souligne-t-elle. à l’époque, elle était séparée de son époux – qui avait sombré dans l’alcool – et vivait en compagnie de ses trois enfants.

Avoir leur propre maison, dit-elle, était alors un rêve qui se concrétisait. Avec son salaire et celui de ses filles, elle affirme qu’elle n’avait aucun problème à s’acquitter du loyer. « Finn gayn dizan mo bann zanfan ek mwa ti met enn sit ek nou ti gayn Rs 175 000. Nou ti al MHC pou pey enn lavans lor nou lakaz. Enn ofisie dir nou pa gayn drwa vers sa kantite larzan la ek ki mo ena 25 ans pou pey mo loan ki ti Rs 300 000 a lepok. Lerla monn gard larzan pou fer mariaz mo de tifi », explique Poorun Hemontee.

Loyers impayés

Durant cette période, son époux – aujourd’hui décédé – est revenu habiter avec eux. « Mes enfants avaient décidé de reprendre leur père à la maison pour s’occuper de lui, car il était gravement malade. Mais après leur mariage, mes filles sont parties de chez moi et je me suis retrouvée seule à m’occuper d’un époux et d’un fils malades. » C’est là qu’ont débuté ses soucis. « Je ne travaillais plus et j’avais du mal à joindre les deux bouts. J’ai reçu de nombreuses lettres de rappel pour loyer impayé et les arriérés se sont accumulés. »

Elle confie avoir, à plusieurs reprises, essayé de trouver une solution en vue de trouver un accord avec la NHDC, en vain. « J’ai proposé de payer Rs 3 000 au lieu de Rs 1 500 par mois, afin de couvrir en partie le retard. J’étais même disposée à donner les Rs 5 000 de ma pension de vieillesse chaque mois. Mais ils n’étaient pas d’accord, car ma dette s’élève désormais à Rs 700 000 et que la maison a déjà été revendue depuis trois ans. Ils m’ont dit que je devais partir. »

Engagements non respectés

Poorun Hemontee indique la manière dont les choses se sont passées la dégoûte. « Mo finn gayn enn zizma kont mwa lakour san ki finn konvok mwa ek finn ordonn mwa kit lakaz-la le 24 août 2016. Bann ofisie la ek mem responsab NHDC la finn maltret mwa ek koz kouma zot anvi ek mwa akoz mo enn ti dimounn. Zame zot finn rod enn solisyon pou ed mwa pey mo lakaz. » De plus, le 8 août, la Central Water Authority, sous l’ordre de la NHDC, est venue enlever le compteur d’eau de son domicile.

Mère et fils, en sus de leur lot de malheurs au quotidien, se voient, de plus, privés du précieux liquide. « Mem ou pir lennmi, zame ou priv li delo ek la limier. Kouma enn gouvernnman ki sipoze ed ti dimounn kapav azir san pitie. Mo zanfan ena problem lapo li mem pa kapav begne, ena moutouk pe sorti dan twalet ek lakwizinn akoz pena delo », indique la mère de famille désespérée.

Sollicité, Mahmad Kodabaccus, Chairman de la Mauritius Housing Company, fait ressortir que Poorun Hemontee n’a pas respecté ses engagements après chaque négociation. L’ultime alternative a été, dit-il, de saisir la justice et d’émettre une eviction order. En ce qui concerne l’eau, il explique qu’il n’a jamais été dans la politique de l’institution d’enlever le compteur de la CWA ou même d’électricité. « Il se peut qu’elle ait des retards de paiement sur ses fractures pour que la CWA l’ait déconnectée », soutient-il. 

 

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