Dans le classement annuel de l’analyste Mays Mouissi, Maurice est à la 14e place, parmi les pays les plus endettés de l’Afrique subsaharienne. Le pays est endetté à hauteur de 58,3 % de son produit intérieur brut (PIB). Est-ce grave, docteur ?
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[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"18137","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-30866","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"300","height":"300","alt":"Vasant Bunwaree, ancien ministre des Finances."}}]] Vasant Bunwaree, ancien ministre
des Finances.
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des Finances.
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et comptable.
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Qu’est-ce que l’endettement d’un pays ?
Eric Ng : Il y a deux types d’endettement : public et privé. Quand on parle du pays, on parle de l’endettement public.
Sudhir Sesungkur : Il s’agit de l’argent qu’un pays doit aux institutions financières.
Comment un pays se retrouve-t-il dans la spirale de l’endettement ?
Eric Ng : Cela survient lorsque les dépenses sont supérieures aux revenus. Ces dépenses sont les salaires des fonctionnaires, les subventions sur la farine, le gaz ménager et le riz, mais aussi les investissements dans les infrastructures du pays.
Vasant Bunwaree : Tout dépend de la gestion des finances. Des dépenses excessives engendrent l’endettement. Par exemple, le gouvernement peut emprunter de l’argent pour des développements productifs et non pas pour rembourser les clients de l’ex-BAI. Actuellement, il faut aussi payer les augmentations préconisées par le Pay Research Bureau.
Sudhir Sesungkur : Un gouvernement peut aussi hériter des dettes de son prédécesseur. C’est le cas actuellement.
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"18271","attributes":{"class":"media-image alignright size-medium wp-image-30865","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"263","height":"300","alt":"Endettement du pays"}}]]Est-ce grave ?
Sudhir Sesungkur : C’est grave lorsque la dette publique dépasse 50 % du produit intérieur brut (PIB). Le pays peut entrer dans une zone de turbulences.
Eric Ng : Tout dépend. Si l’on a investi dans des infrastructures modernes, on sait que les générations futures vont en bénéficier. Mais si c’est simplement pour gaspiller, alors nos enfants et petits-enfants vont en payer le prix. Prenons le cas de BAI, le gouvernement s’endette afin de payer les Policy Holders. C’est mauvais !
Des dettes à hauteur de 58,3 % du PIB. Faut-il tirer la sonnette d’alarme ?
Éric Ng : Le taux d’endettement public ne doit pas dépasser les 60 %. Au cas contraire, la situation devient ingérable pour le gouvernement. Il n’aura plus aucun contrôle sur la gestion des finances du pays. On entre dans une spirale. Le pays continue à s’endetter et ne récupère pas l’argent investi.
Vasant Bunwaree : Cela démontre que le pays ne produit pas suffisamment pour être en mesure de rembourser ses dettes. En tout cas, c’est un très mauvais signal.
Sudhir Sesungkur : La situation est encore gérable pour l’heure. Néanmoins, c’est un fait que l’idéal aurait été des dettes inférieures à 50 % du PIB. Il ne faudrait pas arriver à une situation où les revenus du pays servent principalement à rembourser les dettes.
Comment éviter un tel taux d’endettement ?
Sudhir Sesungkur : La réponse est toute simple. Il faut que les revenus du pays augmentent. Il faut aussi une croissance économique soutenue, c’est-à-dire de plus de 5 % annuellement. Il faut aussi développer de nouveaux secteurs qui porteront l’économie. Cela est impératif, car la zone franche, le sucre et le tourisme sont arrivés à maturité.
Le pays prend-il les mesures appropriées afin de réduire son taux d’endettement ?
Eric Ng : Je ne vois aucune mesure concrète. En tout cas, le gouvernement n’a rien dit jusqu’ici. Il faut attendre le prochain budget.
Vasant Bunwaree : J’espère que dans le prochain budget, le gouvernement annoncera des mesures pour réduire la dette publique. Il est évident qu’il s’agit là d’un problème majeur. Il ne faut pas oublier que le gouvernement vient d’obtenir Rs 12,7 milliards (dans le sillage de la révision du traité de non double imposition fiscale avec l’Inde). Cette somme pourrait être injectée dans l’économie.
Sudhir Sesungkur : 2016 sera un tournant décisif. Plusieurs mesures seront annoncées. Je table sur une croissance supérieure à 5 %, mais les résultats ne seront visibles que dans le futur.et comptable.
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