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Au Rajiv Gandhi Science Centre: les filles du collège Eden surclassent des ‘Star Colleges’

Quatre filles de Form III du collège Eden ont réussi une belle performance, le jeudi 2 juin, en enlevant le premier prix devant des collèges d’élite. Cela lors d’un concours national organisé par le Rajiv Gandhi Science Centre. Dans leur projet, les filles, coachées par leur prof de biologie, avaient démontré que les cartables et autres porte-monnaie pouvaient présenter des risques potentiels de transmission de maladies contagieuses. Katheline Toussaint, Eugénie Amic, Naziira Rajbally et Shivani Pamoo ne s’étaient pas trompées en travaillant sur ce projet, alors que les autres collèges s’étaient rués sur la thématique de l’environnement. Pour paraphraser l’expression idiomatique anglaise « The devil is in the detail », leur prof, Vidiaraj Sookaram, avait porté son choix sur ce sujet, après avoir lu et collectionné un article de presse parue en 2015, et traitant des risques de contagion provoqués par les contenus des cartables et porte-monnaie. Lui-même, la même année, avait conduit les filles du collège parmi les cinq finalistes d’un concours similaire avec un sujet concernant l’anémie parmi les collégiens. Aussi l’expérience de 2015 lui a-t-il été d’un apport déterminant. « Le succès d’une telle entreprise réside dans le travail d’équipe, l’organisation et l’attribution des responsabilités et le suivi des étapes. Puis, nous avons choisi un sujet qui n’était pas banal, mais sans être trop compliqué non plus », explique-t-il. La participation du collège, bénie par sa directrice, Lalita Balgobin, ne pouvait mieux commencer avec la constitution d’un quatuor idéal, toutes des filles motivées par la double volonté de faire briller leur collège et d’emporter un petit pactole, sous la forme d’un chèque de Rs 5 000. Comme, il fallait bosser les samedis, la partie était loin d’être gagnée auprès des parents.

Indifférence et railleries

Shivani Pamoo se souvient encore des « négociations » avec son père, tandis que Naziira Rajbally a, elle, « amadoué » sa mère pour obtenir l’autorisation. « L’idée d’aller au collège les samedis ne leur plaisait pas trop », expliquent les deux adolescentes. La première partie de l’aventure revint à Katheline Toussaint, qui était chargée de récolter un certain nombre de cartables et porte-monnaie pour les faire analyser en laboratoire. « On avait expliqué aux pathologistes le but de notre démarche. Sur 12 objets, huit étaient contaminés, les tests avaient démontré une contamination de 25 % à l’extérieur et 41 % ont 46 % à l’extérieur », explique-t-elle. La deuxième étape consistait à organiser une campagne de sensibilisation au sein même du collège. Il échoua aux trois autres filles de porter la bonne parole dans les classes. « On a fabriqué un ‘chart’ informatif sur l’objectif de notre projet, les actions à prendre face aux effets des maladies. Lorsqu’on a démontré que les vases de toilettes pouvaient être des vecteurs de maladies, nous avons vu l’étonnement des autres filles », se souviennent Naziira Rajbally et Shivani Pamoo.

Valider les résultats

Un mois durant, ces filles ont fait la tournée de toutes les classes du collège, provoquant indistinctement attention, indifférence et railleries. « Cela ne nous a pas affectées, fait valoir Eugénie Amic. En notre for intérieur, nous savions que nous avions accompli un exercice louable et qui allait rejaillir sur l’image de l’ensemble du collège. Le sacrifice de nos vacances, des récréations n’a pas été vain, même avant le jour du concours ». Pour la dernière étape du projet, il fallait comparer les cartables, avant et après les analyses. « Les spécialistes du laboratoire ont validé les résultats des analyses, accréditant dans le même temps leurs séquelles. Notre projet a, d’une certaine façon, démontré que les sacs et les porte-monnaie peuvent transmettre des pathogènes et propager la diarrhée et la gastro-entérite, transmis par les micro-organismes transmis par la contamination. On a donc recommandé de bien laver porte-monnaie et sacs régulièrement, mais aussi les mains », explique Vidiaraj Sookaram. Le jour du concours, au centre scientifique de Bell-Village, Eugénie Amic, Naziira Rajbally et Shivani Pamoo sont convaincues de remporter le premier prix. « Nous étions le seul collège à présenter ce projet, puis, nous avions le sentiment d’avoir fait du bon boulot ». Katheline Toussaint, en revanche, préfère la prudence : « Je ne voulais pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué », confie-t-elle. Les grosses pointures sont aussi venues avec leurs projets : les collèges Queen Elizabeth, Royal de Port-Louis, Pierre Poivre ou encore le Lycée des Mascareignes. C’est vers midi, alors que la salle est remplie comme un œuf que le verdict tombe, à la fois dans l’euphorie et la crispation. Le jury annonce d’abord les nominées, au nombre de 15. Puis, les 5e et 4e projets retenus sont déclarés. Dans le rang de la délégation du collège Eden, on retient son souffle. « C’était un suspense insoutenable », se souvient Naziira Rajbally. Lorsque le nom de leur projet et de son auteur est annoncé, les filles tombent pratiquement en larmes. Dans la salle, la tante et la sœur d’Eugénie Amic sont en extase, alors que Naziira Rajbally, « incapable de respirer », s’empare de son portable pour annoncer la bonne nouvelle à sa mère. À Case-Noyale, ou habite Shivani Pamoo, c’est la fête au village. Katheline Toussaint, elle, fera durer le suspense : « Chez moi, j’ai d’abord dit à mes parents qu’on a échoué. Ensuite, je leur ai lâché le morceau. Ils étaient aux anges ». Pour Vidiaraj Sookaram, la grande leçon de cet exercice, c’est qu’il a permis aux quatre filles de connaître leur potentiel, mais aussi de porter très haut l’image du collège. C’est sans doute Naziira Rajbally qui a eu les mots les plus émouvants à la suite de cette expérience : « Quand je me sentirai triste, un peu abattue, je repenserai à notre performance ».
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