Les dénonciations se poursuivent au Mauritius Oceanography Institute. Des employés auraient offert des services conseil et touché des honoraires des institutions privées, sans l’aval de la direction et du conseil d’administration.
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Les enquêteurs de l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) ont du pain sur la planche. À peine ont-ils démarré une enquête sur des cas allégués de fraude et de mauvaises utilisations de fonds publics dans l’octroi de certains contrats au MOI (voir détails plus loin), voilà qu’ils se retrouvent avec de nouvelles dénonciations sur les bras.
L’une d’elles concerne les rémunérations pour des « consultancy services » qu’aurait perçues un cadre technique du MOI d’une firme de conseil internationale. Ce, sans avoir obtenu au préalable le feu vert du Management et du conseil d’administration. « (…) has received fees for consultancy services from a particular international consultancy firm without the approval of the Management and Board », peut-on lire dans une lettre de dénonciation datée du 4 octobre et adressée au directeur de l’ICAC.
Les dénonciateurs déplorent qu’un département du MOI en particulier, bien qu’au courant des honoraires perçus par le cadre technique, aurait tenté de passer sous silence cette affaire. « (…) and it is to be noted that this amount paid to […] is a really big amount », disent-ils. Les dénonciateurs ajoutent que cette affaire a toutefois fini par être ébruitée, d’où l’envoi d’un courriel au personnel à ce sujet par l’administration. « (…) the Administration section has sent an email to all staff on 27.09.22 with regard to that », est-il écrit. Pour les auteurs de la lettre, ces informations seraient facilement vérifiables. « There are proofs, such as shocking emails which are available, even minutes in files (…) ».
« Quelques cas »
Sollicité pour une réaction, un cadre du MOI confirme que des membres du personnel sont parfois appelés à offrir leurs services, contre paiements, à des compagnies privées ou des institutions. Des rémunérations qui peuvent varier de 5 000 dollars à 15 000 dollars. Il précise cependant que la nature des services ne doit pas être « conflicting » pour le MOI ou le ministère.
« D’où la nécessité d’obtenir l’autorisation du conseil d’administration et de la direction », soutient-il. Sans compter, dit-il, que le paiement doit être fait au MOI et non directement au personnel du MOI. « D’après les recommandations, un tiers du montant revient au MOI, alors que les deux tiers restants vont aux employés concernés, après déduction de la taxe », précise le cadre.
Notre interlocuteur confirme qu’il y aurait eu « quelques cas » où la direction et le conseil d’administration n’ont pas été informés. « Ces entreprises font le paiement directement à ces membres du personnel du MOI. Si jamais on finit par le savoir, certains sont amenés à rembourser le tiers du montant qui revient de droit au MOI, alors que d’autres, non. Inutile de vous dire qu’il n’y a aucun moyen de savoir si ces employés ont payé la taxe sur les deux tiers du montant qui leur reviennent », dit-il.
Suspension des services conseil
Le cadre indique que des cas similaires ont récemment été remontés jusqu’au conseil d’administration. Ce dernier envisagerait de suspendre cette pratique qui consiste à offrir des services conseil à des compagnies privées « le temps d’y mettre bon ordre ». « En attendant, nous laissons le soin à l’ICAC de poursuivre son enquête. Au niveau du MOI, nous allons maintenir notre collaboration avec les enquêteurs afin que la lumière soit faite sur toute cette affaire », rassure-t-il.
Pour rappel, l’ICAC a fait une perquisition au siège du Mauritius Oceanography Institute dans la matinée du jeudi 29 septembre, soit il y a à peine deux semaines. Cela, dans le sillage d’une enquête qu’a démarré l’ICAC sur des cas allégués de fraude et de mauvaises utilisations de fonds publics dans l’octroi de certains contrats. Plusieurs documents ont été saisis et plusieurs employés ont été auditionnés jusqu’ici.
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