- Pravind Jugnauth : « Cela garantira un approvisionnement stable en produits de première nécessité »
Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a donné, le lundi 6 mai, le coup d’envoi d’un projet de la State Trading Corporation (STC), visant à la construction d’un nouvel entrepôt dans le parc industriel et commercial de Riche-Terre. Il a déclaré que l’absence de la STC dans le pays aurait mené à des fluctuations importantes dans le secteur du commerce, rendant les produits de première nécessité inaccessibles pour de nombreux Mauriciens et nous rendant vulnérables aux perturbations dans la chaîne d’approvisionnement au niveau mondial. « Un tel scénario aurait menacé notre société et notre économie, en particulier pendant les pandémies et les conflits géopolitiques. Cependant, la STC a continuellement su s’adapter aux situations imprévues et répondre à la demande de la population », a souligné le chef du gouvernement.
Selon Pravind Jugnauth, investir dans de nouvelles infrastructures est primordial pour Maurice en tant que petit État insulaire en voie de développement afin d’être plus résilient. « Notre dépendance aux marchés internationaux nous rend vulnérables aux perturbations dans la chaîne d’approvisionnement globale. Ainsi, un entrepôt moderne équipé des nouvelles technologies garantit un approvisionnement stable en produits de première nécessité », a fait comprendre le Premier ministre. Cette infrastructure, a-t-il poursuivi, servira comme un « buffer » contre les perturbations dans les chaînes d’approvisionnement. « Cela permettra un plus grand stockage de produits alimentaires, évitant ainsi les retards dans les cargaisons et les fluctuations de prix à l’international », a-t-il dit. Par ailleurs, il a fait ressortir que ce projet est en ligne avec l’objectif du gouvernement d’investir dans de nouvelles infrastructures pour le développement de l’économie. « Avec ce nouvel entrepôt, nous sommes désormais mieux positionnés pour établir des connexions avec de nouveaux partenaires commerciaux », a-t-il ajouté.
Investissement de Rs 1,1 milliard
S’étendant sur une superficie de 18 700 mètres carrés, le nouvel entrepôt sera dédié au stockage de denrées alimentaires de première nécessité importées par la STC, telles que le riz ration, la farine, ainsi que les produits de la marque Smatch, comprenant le lait en poudre, l’huile comestible, le riz basmati et les grains secs. Les installations seront équipées de mesures et de technologies pour faire face aux éventuelles inondations dues aux pluies torrentielles de plus en plus fréquentes. Le coût de construction est estimé à Rs 1,1 milliard et devrait s’étaler sur environ 18 mois. La durée de vie utile de l’investissement est estimée à 50 ans ou plus.
Questions à… Rajiv Servansingh, directeur général de la STC : « Collecter des fonds via la STC pour les redistribuer à d’autres institutions est une méthode louable »
La STC a procédé lundi au coup d’envoi de la construction d’un nouvel entrepôt. Quel est le but de ce projet ?
Nous avons loué un terrain d’une superficie de 15 arpents avec Landscope Mauritius pour la construction de ce nouvel entrepôt. Il est bon de souligner que la STC existe depuis 40 ans. Jusqu’à présent, nous utilisions toujours le même grenier, malgré plusieurs problèmes rencontrés. Depuis trois ans, nous louons également un autre entrepôt. Maintenant, nous estimons qu’il est grand temps d’avoir notre propre entrepôt. Si ce n’est pas le premier, nous sommes le deuxième plus grand importateur de produits à Maurice. Avec ce nouveau projet, nous aurons plus de contrôle sur notre chaîne de distribution. Par ailleurs, avec les problèmes géopolitiques devenus très courants dans le monde, il est important d’augmenter la capacité de stockage à Maurice. Ce nouvel entrepôt centralisera nos activités. Sur 18 700 mètres carrés, le bâtiment sera construit en tenant compte des nouvelles technologies tout en respectant les normes sanitaires les plus strictes.
Quand est-ce que le nouvel entrepôt sera opérationnel ?
À ce jour, le plan a déjà été finalisé. Nous sommes maintenant en attente des chiffres auprès de l’équipe de gestion de projet pour lancer un appel d’offres pour le contrat de construction. Nous pensons qu’aux alentours de mi-juin, nous lancerons cet appel d’offres et par la suite, nous désignerons le constructeur. La construction devrait s’étaler sur une période de 18 à 24 mois. Ainsi, nous envisageons que le projet soit opérationnel d’ici fin 2026.
Comment se porte l’importation des denrées alimentaires ?
Je dois avouer que les importations se passent très bien. Nous n’importons pas pour être concurrentiels avec les importateurs privés. Mais, depuis que nous avons commencé à importer, par exemple, de l’huile comestible et du lait en poudre, les prix ont considérablement baissé. Quant au riz basmati et aux grains secs, les prix sont restés stables depuis juin 2022. Si nous constatons qu’il y a un abus dans la commercialisation d’un certain produit, nous interviendrons. La marque SMATCH se développe positivement. D’ailleurs, nous allons bientôt lancer une vaste campagne de promotion dans les semaines à venir.
Concernant les produits pétroliers, quand est-ce que la révision des prix est attendue ?
La prochaine réunion du Petroleum Pricing Committee est prévue pour la fin de mai. Il est bon de noter que lors des trois dernières réunions, les prix du diesel ainsi que de l’essence sont restés inchangés. Cela montre que la situation au niveau du Price Stabilisation Account s’améliore.
L’une des mesures phares annoncées dans le programme de l’Alliance de l’Opposition est la révision de la fiscalité sur les carburants permettant une baisse des prix de l’essence et du diesel. Comment accueillez-vous cette annonce ?
Je ne souhaite pas faire de la politique, mais je pense que la méthode consistant à collecter de l’argent avec la STC pour le redistribuer à d’autres institutions est louable. Maintenant, la décision d’imposer des taxes sur les prix des produits pétroliers relève du gouvernement. En d’autres termes, c’est une décision relevant de la politique fiscale du gouvernement. Par exemple, nous pratiquons les mêmes prix à Rodrigues qu’à Maurice. Cela parce que nous sommes en mesure de subventionner le transport vers Rodrigues. Personnellement, je soutiens pleinement cette méthode de taxation.
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