La crise constitution-nelle, le bras de fer entre la Présidence et le bureau du Premier ministre, la commission d’enquête instituée par la présidente de la République.
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Ces dossiers ont été décortiqués dans l’émission Au cœur de l’info samedi. Nawaz Noorbux et Jugdish Joypaul ont accueilli l’ancien ministre Armoogum Parsuraman, l’avocat et ancien Speaker Ajay Daby, ainsi que les légistes Arvin Halkhoree et Rouben Mooroongapillay, pour commenter cet imbroglio politico-constitutionnel.
C’est une tentative de coup d’état. Tel est l’avis exprimé par l’ancien président du Bar Council, Me Antoine Domingue, State Counsel. Celui-ci a parlé de complot et a affirmé que la police avait le devoir d’enquêter pour démasquer les personnes qui ont conseillé la Présidente de nommer une commission d’enquête. « Cela ne vient pas d’elle. Il y a des personnes qui l’ont manipulée et l’ont misled. C’est un acte de haute trahison. Il y a des pyromanes qui opèrent dans l’ombre », a-t-il dit, ne mâchant pas ses mots.
Me Antoine Domingue a précisé que la commission d’enquête évoquée par la Présidente ne tenait pas la route, car elle n’avait pas été instituée selon les procédures prévues dans la Constitution.
La Constitution à jour
Pour éviter ce genre de crise constitutionnelle, l’avocat et ancien Speaker Ajay Daby préconise un toilettage de la Constitution. « Il faut une Constitution plus adaptée, plus explicit, mais il ne faut pas toucher à l’institution. Il y a des apprentis-sorciers qui disent que la Constitution n’est pas bonne. Ce n’est pas the best of systems, mais the best of the worst », a souligné Ajay Daby.
Une commission d’enquête de mise
Rien n’empêche le gouvernement d’instaurer une commission d’enquête pour faire la lumière sur toute cette affaire. L’avocat Rouben Mooroongapillay estime que, si Ameenah Gurib-Fakim a pris la décision d’instaurer une commission d’enquête, bien qu’elle soit l’une des protagonistes, c’est dû « à la lenteur du gouvernement ». « Elle a fait preuve de bonne foi.
Même si elle a l’immunité, rien ne l’empêchait de déposer », a indiqué Me Mooroongapillay. Il a soutenu que la population n’avait désormais qu’un souhait : que le voile se lève sur toute cette affaire. « à la fin de la journée, le gouvernement peut toujours instituer une commission. Il ne faut pas oublier toute l’affaire Sobrinho », a-t-il affirmé.
L’image du pays prend un sale coup
Toute cette affaire éclabousse l’image du pays. Propos de l’ancien ministre du Mouvement socialiste militant, Armoogum Parsuraman. Il est aussi d’avis qu’il faut enquêter sur ce scandale. « Pourquoi le gouvernement ne vient pas de l’avant pour dire qu’il n’a rien à cacher sur l’affaire Sobrinho ? » s’est demandé Armoogum Parsuraman. Il a mis l’accent sur le fait que c’était le Bureau du Premier ministre qui avait approuvé l’accès du VIP Lounge à Alvaro Sobrinho.
Et que « c’est ce même bureau qui a approuvé les missions à l’étranger d’Ameenah Gurib-Fakim ». L’ancien ministre du MSM est d’avis que « s’il était encore Premier ministre, sir Anerood Jugnauth aurait déjà tranché. Il est au gouvernement, mais c’est Pravind Jugnauth qui prend les décisions », a-t-il déploré. évoquant d’autres cas, comme les affaires Soodhun ou Tarolah, il a ajouté que « le pouvoir était quelque chose qu’il fallait savoir gérer ».
Violation de la Constitution
Me Arvin Halkhoree a été tout aussi incisif, indiquant qu’il y a eu violation de la Constitution lorsqu’Ameenah Gurib-Fakim a pris la décision d’instituer une commission pour éclaircir les zones d’ombres concernant sa conduite, Sobrinho et les cartes de crédit. « Il est clair qu’elle a été mal conseillée. N’empêche que tous les citoyens mauriciens veulent avoir des réponses. Je pense que le Premier ministre doit agir très vite », a-t-il ajouté.
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