Au cœur de l’info - Raviraj Beechook : «Nando Bodha et Roshi Bhadain font le jeu de Pravind Jugnauth» 

«Une alliance composée des partis extra-parlementaires séduira-t-elle l’électorat ? » C’était le thème de l’émission Au cœur de l’info. Pour Raviraj Beechook, la présence Nando Bodha et Roshi Bhadain, deux ex-membres du Mouvement socialiste militant dans une alliance de l’opposition, ne profite pas à celle-ci. 

« Ils sont en train d’agir comme des kamikazes et dynamitent l’harmonie qui règne au sein de l’opposition », estime-t-il. Il leur attribue la « pagaille » au sein des partis extraparlementaires. « Ils font le jeu de Pravind Jugnauth », soutient-il. 

Cette situation, poursuit-il, favoriserait une division des votes favorables au parti au pouvoir. Car, c’est un système bipolaire, semblable à celui de l’Angleterre, qui prévaut à Maurice avec un gouvernement et une opposition. « D’ailleurs, on prénomme le camp de l’opposition ‘government in waiting’ », dit-il.      

C’est un avis que partage Anisha Aujayeb, membre exécutif du Parti mauricien social-démocrate (PMSD). Celle-ci laisse entendre que les partis extraparlementaires ont toujours existé. Mais elle est d’avis que les Mauriciens ne seraient pas prêts à passer un cap en plébiscitant un parti autre qu’un parti traditionnel. « C’est bien d’avoir différentes écoles de pensées. Cela dit, notre système électoral n’est pas près de changer. Il faut tenir compte de la façon de voter des Mauriciens », insiste-t-elle. C’est pour cette raison que Rezistans ek Alternativ s’est rapproché de l’alliance Parti travailliste (PTr)-Mouvement militant mauricien (MMM)-PMSD, dit-elle. 

« Ils ont réalisé qu’il leur est difficile de réunir suffisamment de votes. Et ils sont en train de contribuer à l’élaboration du programme électoral », dit-elle. 

Malgré les arguments mis en avant par les deux invités, pour Dev Sunnasy de Linion Pep Morisien, il n’est pas question que les partis extraparlementaires s’effacent. Car selon lui, leur présence répondrait à l’appel d’une section de la population. « Il y a une partie de la population qui ne se retrouve plus dans les partis traditionnels. Inutile pour moi de vous rappeler un sondage qui évoque que 50 % des personnes interrogées s’étaient exprimées en ce sens. Be sa bann dimounn la, bizin gayn enn plas kot zot fer dimoun konfians », estime-t-il. Et d’insister : « Dans une démocratie, il faut donner à la population le choix pour un meilleur avenir et non leur offrir des formules du passé qui viendraient supposément venir sauver leur avenir ».

Dev Sunnasy s’interroge sur la réelle volonté de l’alliance PTr-MMM-PMSD, des partis « mainstream » qui ont été en alliance à un moment ou à un autre, d’apporter des changements systémiques. « Ils n’ont rien fait dans le passé pour changer le système électoral. Je suis d’accord que le système est ce qu’il est. Me pa cav vinn dir la popilasyon aster vinn fer nou konfians. Nou, nou pa pou manz sa boul la », dit-il.