Le fonctionnement du Parti travailliste a été, entre autres thèmes, discuté lors de l’émission « Au cœur de l’info », sur Radio Plus, lundi. Pour le député Ehsan Juman, il n’y a aucun problème de fonctionnement, mais Yatin Varma laisse entendre que tout est à revoir. Et si Abdallah Goolamallee penche dans cette direction, Dharam Gokhool joue, lui, à l’apaisement.
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«Le PTr, le MMM et le PSMD doivent faire alliance, car nous avons en face de nous un gouvernement MSM qui est en train de finir le pays », lance Ehsan Juman, député et secrétaire administratif du PTr. C’était lors de l’émission « Au cœur de l’info », animée par Ruth Rajaysur et Patrick Hilbert, sur Radio Plus, le lundi 13 février 2023. Lui donnant la réplique, Abdallah Goolamallee, chargé de cours en communication à la Curtin University et observateur politique, dira être « sceptique » par rapport à cette alliance entre le MMM et le PTr qui n’a pas fonctionné en 2014. Le député rouge a retorqué que « cette alliance avec Navin Ramgoolam, comme leader et Premier ministre, vise à ne donner aucune chance au MSM de revenir au pouvoir et être à la tête du pays ».
Pas de dictature
Pour Ehsan Juman, il n’y a aucun problème de fond ni de fonctionnement au PTr qui a enclenché un processus de « rupture » en accordant plus de place aux jeunes. Ce qui ne semble pas au goût de certains qui ont remis en question le leadership même du parti. Il faisait ainsi référence aux propos tenus par Satish Faugoo et Yatin Varma dans les médias. « Ils devront s’expliquer devant le comité disciplinaire du parti ».
Selon lui, « le leadership de Navin Ramgoolam n’est pas contesté » et il (le leader du PTr) « n’agit pas comme un dictateur ». « Si c’était une dictature, les contestataires auraient été exclus au lieu de passer devant un comité disciplinaire », a souligné le député travailliste. Il a aussi affirmé qu’il n’y a aucune « clique » au sein du parti.
Pour Abdallah Goolamallee, il y a bien « un malaise profond ». Évoquant les diverses démissions, il est d’avis que le PTr est en train « d’être gangréné ». Pour lui, « le parti doit se renouveler en laissant la place aux jeunes ». Abdallah Goolamallee soutient aussi que le mode de fonctionnement des divers partis ne permet pas l’émergence de nouveaux leaders. « Si Navin Ramgoolam est le leader du PTr depuis des années, cela ne veut pas dire qu’il est plébiscité mais qu’il n’y a pas de challenger. Quand un leader ferme toutes les portes pour une relève, il va rester à la tête du parti » dit le chargé de cours. Ce « verrou » existe au sein du PTr comme chez les autres partis politiques, estime-t-il.
L’ancien secrétaire général et ex-ministre travailliste, Dharam Gokhool, s’est, lui, interrogé sur le timing des propos tenu par les contestataires du PTr. Pour lui, ils auraient mieux fait « de s’adresser aux instances du parti au lieu d’étaler de tels propos sur la place publique ». « S’il veulent aider le parti, il y a des instances pour cela », a-t-il fait comprendre. D’ajouter que « tout changement engendre une résistance si certains se sentent évincés ». Pour lui Satish, Faugoo et Yatin Varma ont choisi « à tort la confrontation au lieu du dialogue ». Dharam Gokhool s’est aussi exprimé en faveur de l’alliance PTr/MMM/PMSD pour barrer la route au MSM. Selon lui, « Navin Ramgoolam est la personne désignée comme leader de cette alliance de par son expérience et son rayonnement ».
Yatin Varma: «Je suis Travailliste et non pas ‘Ramgoolamiste’»
Intervenant au téléphone, Yatin Varma, membre de l’exécutif du PTr, souligne que « les différentes structures du parti ne fonctionnent pas ». Pour lui, l’élargissement du comité exécutif, qui compte 400 membres, est une farce d’autant plus que « ce n’est que la moitié qui a participé au dernier comité ».
Il dira attendre « avec impatience » sa convocation pour se présenter devant le comité disciplinaire, tout en affirmant son « allégeance au PTr ». « Je ne compte pas démissionner. Je suis Travailliste et non pas un « Ramgoolamiste ».
Proposant Arvin Boolell comme leader du PTr, Yatin Varma a ajouté que « présenter Navin Ramgoolam au poste de Premier ministre n’est pas une bonne formule ». Il a plaidé pour « une réforme en profondeur dans l’intérêt du parti ». Par contre, il précise que « le problème n’est pas une alliance avec le PMSD et le MMM ».
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