Le Workers’ Rights Bill et l’Employment Relations Amendment Bill ont été présentés en première lecture au Parlement la semaine dernière. Si cela semble être bien accueilli par le corps syndical et les travailleurs, le patronat souhaite, pour sa part, davantage de consultations au lieu de décisions hâtives.
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«Le patronat crie au loup quand il n’y en a pas », selon Dev Ramano, avocat spécialisé en relations industrielles. Il était l’invité de Ruzayna Beegun lors de l’émission « Au cœur de l’info » sur Radio Plus, le mardi 23 juillet. Selon lui, le gouvernement a intérêt à faire passer le Workers’ Rights Bill et l’Employment Relations Amendment Bill « pour éviter une explosion sociale qui couve depuis ces huit à 10 dernières années ». Cela, dit Me Ramano, depuis l’introduction de l’Employment Rights Act (ERiA) et de l’Employment Relations Act (ERA) en remplacement de la Labour Act qui a favorisé des licenciements massifs sous prétexte d’une mise en liquidation. Il a soutenu que ce que préconisent les deux nouveaux projets de loi n’enlève en rien les droits des employeurs, mais vient « corriger les inégalités de ces lois ».
Depuis l’introduction de l’ERiA, il est difficile de détacher cette loi de la société et d’un système à travers lequel les entreprises sont en mode de restructuration en permanence avec le profit comme objectif principal. « Nous ne sommes pas dans un cadre économique dans lequel l’économie est au service du social, mais où le social est sadiquement au service de l’économie » a ajouté Me Dev Ramano. D’où son souhait que la loi soit passée même s’il aurait souhaité qu’elle soit plus démocratique. «Mais, par rapport à l’ERiA il y a des avancées dans le Workers’ Rights Bill », a affirmé l’avocat. Le Portable Retirement Gratuity Fund a aussi été abordé. Cela va permettre à un employé qui change de travail de conserver son temps de service et ainsi bénéficier d’une pension adéquate à l’âge de la retraite.
Le patronat n’est cependant pas en faveur de l’introduction d’une nouvelle loi sans consultations. C’est à la suite de ses récriminations que le conseil des ministres a annoncé, le jeudi 18 juillet, la mise sur pied d’un comité technique pour écouter leurs représentations.
Selon Ahmed Parkar, directeur général de Star Knitwear, « il faut avoir un consensus dans les décisions qui sont prises ». Pour lui, s’il y a des conséquences à l’issue de l’introduction d’une loi sans des consultations préalables, chacun devra assumer ses responsabilités, a-t-il fait ressortir. Il a toutefois précisé que « le patronat n’est pas contre l’amélioration du sort des employés », mais a souhaité néanmoins que « tous les aspects du projet de loi soient examinés ».
Intervenant au nom du ministère du Travail, le responsable de communication, Leevy Frivet, a fait ressortir que « les consultations autour de ces projets de loi ont été enclenchées depuis fin 2015 et début 2016 » et qu’il n’y a « aucune précipitation ». Il a soutenu qu’il y a déjà eu des consultations au préalable avec les parties prenantes. Ce qui a abouti aux projets de lois présentés en première lecture le mardi 16 juillet dernier au Parlement.
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