Le mode de nomination des membres qui feront partie du Drug Users Administrative Panel dans le cadre de l’usage du cannabis médical interpelle l’avocat José Moirt. Il était l’un des invités d’Al Khizr Ramdin et de Jugdish Joypaul dans l’émission Au Cœur de l’info, sur Radio Plus, hier.
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« Consommation et possession de drogue : vers un assouplissement de la loi ? ». Tel était le thème abordé lors de cette émission. Ce, en rapport avec la présentation d’un projet de loi sur l’usage du cannabis médical, par le ministre de la Santé Kailesh Jagutpal, au Parlement, le jeudi 3 novembre.
José Moirt dit d’abord saluer le « u-turn » du Premier ministre sur le sujet du cannabis médical. « Il y était farouchement opposé », soutient l’avocat. S’il dit constater que ce projet de loi permettra la création d’un Drug Users Administrative Panel (DUAP), il évoque toutefois ne pas comprendre pourquoi ce panel sera institué au sein du ministère de la Santé.
« Les membres seront nommés par le Premier ministre, en consultation avec le ministre de la Santé. C’est un gros problème. Car c’est ce panel qui déterminera si une personne qui a été arrêtée avec de la drogue a un problème d’addiction et doit être réhabilitée, ou si elle doit suivre une filière légale et être poursuivie », indique-t-il.
José Moirt critique, en fait, les nominations faites par le Premier ministre au sein de différentes institutions. « Mo konn so trak rekord lor bann nominasion li fer », lance-t-il, estimant qu’il faudra plus de transparence dans les décisions que prendra ce panel.
L’avocat exprime aussi des réserves sur la création du Medical Cannabis Therapeutic Committee au sein des cinq hôpitaux régionaux. C’est ce comité, souligne-t-il, qui déterminera si une personne malade a besoin de cannabis médical, ou pas. « Un patient recommandé pour l’usage de cannabis médical par un ‘authorised specialist’ n’a aucun recours si ce comité décide de rejeter sa demande », fait-il ressortir. José Moirt met aussi en avant le problème de manque de personnel dans les hôpitaux ainsi que l’opacité sur la façon dont ces comités vont opérer.
Le Dr Siddick Maudarbocus, médecin et addictologue, également présent sur le plateau, estime pour sa part que c’est une bonne décision que le Drug Users Administrative Panel soit institué au sein du ministère de la Santé. « Car les membres doivent évaluer, en fonction de la drogue que prend la personne arrêtée, quel type de traitement alternatif il lui faut : le cannabis médical, la méthadone, etc. (…) C’est un panel composé de personnes avec un background médical et non légal qui est mieux placé pour prendre cette décision », est-il d’avis. Il précise que lorsque le cas de la personne arrive jusqu’au panel, c’est que le bureau du Directeur des poursuites publiques a déjà pris une décision dans ce sens.
Intervenant par visioconférence, le travailleur social Percy Yip Tong a, quant à lui, fait un plaidoyer en faveur de l’usage du cannabis à des fins récréatives. « La légalisation du gandia, qui est un sujet tabou, permettra à de nombreuses personnes, surtout des jeunes, à ne pas tomber dans le fléau de la drogue synthétique », pense-t-il.
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