Les allégations sont nombreuses, depuis l’arrestation de Jean Hubert Celerine, dit Franklin, à l’effet qu’il aurait bénéficié de faveurs de la part de l’ASP Ashik Jagai. Ce que récuse le patron de la Special Striking Team, affirmant avoir lui-même enquêté sur le « Boss de l’Ouest » dans le passé. Il dit attendre les retombées de l’enquête sur les allégations de paiement de « Protection Money » faites par Franklin.
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Connaissez-vous Franklin personnellement ?
Jamais ! Comment pouvez-vous croire que je connaîtrais un tel personnage personnellement ? Qui sont ceux qui font de telles allégations pour me nuire ?
Avez-vous déjà enquêté sur Franklin ?
Bien sûr… « Pena oken faver nounn fer li kan nou pe trap li, komie ‘case’ nounn fer kont li ». Ce que je vous dis est vérifiable. Je ne vous demande pas de me croire, procédez à des vérifications.
Il y a beaucoup d’inventions. En tant que policier, on n’est ni politicien, ni avocat, ni vagabond, ni trafiquant, on est mandaté par la loi pour parler avec qui on veut et pour mener des enquêtes. Sous ma supervision, on a procédé à l’arrestation de Franklin à deux reprises pour le délit de blanchiment d’argent allégué et d’autres contraventions routières.
Il a été relâché donc…
Nous faisons beaucoup de perquisitions mais bon nombre s’avère infructueux. Toutefois, ces informations ne sont pas publiées. La Special Striking Team a multiplié les perquisitions infructueuses. Cela ne veut pas dire que nos cibles sont innocentes ou coupables. C’est une réalité du terrain.
Vous supervisiez l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu) de l’Ouest. Avez-vous perquisitionné la demeure de Franklin ?
Bien sûr, chez lui et ses acolytes. Vous devez préciser de quel Franklin vous faites allusion...
On vous parle de Jean Hubert Celerine…
Oui, on a multiplié les opérations, mais on n’a pas pu l’arrêter.
Sur les réseaux sociaux, plusieurs publications font état d’une proximité entre vous et Franklin. Que répondez-vous à cela ?
Beaucoup de personnes ourdissent des complots sur les réseaux sociaux. D’ailleurs, nous avons fait des plaintes, les membres de mon équipe et moi. Il y a des hommes de loi, des fans des trafiquants de drogue, entre autres. De plus, les gens croient ce qui est publié sur les réseaux sociaux, les palabres.
En tant que policier, je fais mon travail, je ne fais pas de la politique « lor kes savon ». Certaines personnes complotent en vue de déstabiliser et de décrédibiliser des policiers qui ont fait leurs preuves.
« Pa zordi ki misie Jagai pe aret bann trafikan, bann kriminel ». Beaucoup de personnes veulent ternir mon image, mais elles n’ont elles-mêmes pas les mains propres.
L’Independent Commission Against Corruption (Icac) enquête depuis plusieurs jours sur Franklin. Qu’attendez-vous de cette enquête ?
L’Icac fait un travail formidable, je les félicite et je souhaite que la commission aboutisse à ses fins. La commission a sa façon de faire. La vérité doit triompher. J’ai moi-même envoyé plusieurs dossiers à l’Icac pour enquête.
N’avez-vous aucune crainte ou frayeur, dormez-vous sur vos deux oreilles depuis l’arrestation de Franklin ?
Crainte ? Jamais de la vie ! Au contraire, je réfère moi-même des dossiers pour enquête à la commission anticorruption. Je ne vous en dirai pas plus. Cette personne que nous évoquons a fait une déclaration et a fait état de « Protection Money ». J’aimerais savoir qui reçoit cette « Protection Money ».
Hormis Franklin, l’Icac a arrêté d’autres suspects depuis la semaine dernière. En tant qu’ancien responsable de l’Adsu de l’Ouest, connaissez-vous ces personnes ?
Je ne ferai pas de commentaire. L’Icac enquête selon ses paramètres. La police a les siens. Je laisse à la commission anticorruption le soin d’enquêter. En tant que policier je continue mon travail.
Vous êtes à la tête de la Special Striking Team qui a réalisé de gros coups. Vous travaillez plus sur le terrain. Franklin n’a-t-il pas été dans le viseur de votre équipe à un certain moment ?
Je ne peux commenter. Comment puis-je révéler sur qui je travaille ? C’est confidentiel. Nous savons ce qu’il se passe après de telles arrestations. Il y a eu une arrestation pour Rs 200 millions de drogue. « Ou finn truve komie palab ena ? ».
Beaucoup de personnes veulent ternir mon image mais elles n’ont elles-mêmes pas les mains propres.»
Avez-vous protégé Franklin ou ses acolytes à un moment ?
« Pena tousala.. kouma ou kapav krwar mo fer sa ! Sou mo supervizion Adsu inn trap li, inn fer ‘case’ ». Allez vérifier si vous ne me croyez pas. Je ne peux révéler des informations. Quoi que puissent dire des oiseaux de malheur, on a notre façon de travailler.
Sauf que ce que vous appelez des « palabres » sèment le doute dans l’esprit de la population…
Loin de là. Ce sont les auteurs de ces publications qui n’ont rien pour salir mon image, et celle de la Special Striking Team, qui inventent ces fabulations. Les institutions enquêtent. Attendons les conclusions.
Voulez-vous dire que les rôles sont inversés, vous êtes la cible au lieu des hors-la-loi ?
Ces gens savent qu’ils ont affaire à une équipe de policiers expérimentés et chevronnés. Nous avons plus de temps pour nos opérations. Les hors-la-loi nous craignent. À l’époque, on parlait de « Hit list ». Une fabulation insensée. Si c’était vrai, au bout d’une semaine toutes ces personnes auraient été mises derrière les barreaux.
Pensez-vous que j’aurais piétiné les procédures pour procéder à ces arrestations ? Ces personnes n’ont aucune preuve contre moi et la Special Striking Team et c’est pourquoi elles inventent toute sorte de choses.
Depuis l’arrestation de Bruneau Laurette, la Special Striking Team semble faire profil bas. Votre équipe est-elle sur le point d’être démantelée ?
C’est faux, archi faux ! Nous avons réalisé de grandes opérations et plusieurs saisies après Bruneau Laurette. La Special Striking Team fait des opérations de surveillance simultanées. On ne travaille pas au petit bonheur. Ceux qui ne nous aiment pas inventent des rumeurs.
Des personnes sont à l’œuvre pour semer la zizanie afin que nous n’accomplissions pas notre mission. Il y a des personnalités qui œuvrent pour ternir la réputation de la Special Striking Team.
C’est exactement ce qu’il se passe lorsqu’un nouveau gouvernement est élu. Les adversaires vont réclamer la démission du gouvernement. Ces personnes font la même chose au sein de la police. Certaines ont recours à des méthodes légales, comme des mises en demeure, pour essayer de nous intimider. Or ces personnes ne jouissent pas elles-mêmes d’une bonne réputation.
Un message à vos détracteurs ?
Nous sommes dans un pays où il fait bon vivre. Eux-mêmes disent faire confiance aux institutions, mais mènent une politique de « zet labou ». Réfléchissez donc à ce que vous faites.
À quand un gros coup de la Special Striking Team ?
L’avenir nous le dira. Je ne travaille pas comme d’autres unités. Je ne suis pas en compétition avec une quelconque unité.
Disposez-vous toujours du soutien du commissaire de police ?
J’ai son soutien et celui de toute la population, sauf des trafiquants et leurs acolytes. La population sait que je mène un combat contre la drogue, contre la mafia, depuis 30 ans.
Comptez sur mon équipe et moi. Nous sommes là pour travailler. « Kot mo finn ale mo finn travay mwa ! » À Plaine-Verte, au port, dans la capitale, à Rose-Hill, au sein de la Flying Squad, à la douane, ma performance parle d’elle-même.
Aux informateurs, je les invite à me rencontrer aux Casernes centrales. À mes détracteurs qui se cachent derrière de faux profils sur Facebook, je les invite à venir me parler en face à face « Enn dimoun ki malprop zame pa pou kapav fann parfum. »
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