L’avocat Ashley Hurhangee a confirmé la présence d’un sac noir dans la voiture de son confrère Samad Golamaully, dans la soirée du 24 novembre 2014. Il a fait cette affirmation devant la commission Lam Shang Leen, dans l’après-midi du lundi 20 novembre. Son audition a été axée sur son rôle durant la campagne électorale de décembre 2014, aux côtés du candidat battu de l’Alliance Lepep, Raouf Gulbul. Ashley Hurhangee a traité Me Raouf Gulbul d’« underface liar ». « Il fait déshonneur à notre profession, Mr Gulbul is a wolf hidden in the skin of a lamb», a-t-il lancé. Les points forts de cette audition.
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Paul Lam Shang Leen : Vous avez été convoqué par rapport à votre rôle dans la campagne électorale de 2014. Vous avez été Deputy Campaign Manager. Comment cela ?
Ashley Hurhangee: C’est Raouf Gulbul qui a fait appel à moi pour l’aider. Je l’aidais dans la préparation de ses conférences et je l’accompagnais.
PLSL : Me Noor Hussenee faisait partie de l’équipe de campagne. Et qui d’autres ?
AH : Mes Murday, Golamaully, Sabiir Gungapersad.
PLSL: Sabiir de Londres ?
AH: Oui, Gulbul avait dit que c’est Lee Shim qui l’a envoyé. Il circulait dans un 4x4 et personne ne devait voir à l’intérieur. Les vitres étaient teintées.
PLSL : Gulbul avait démenti la présence de Sabiir Gungapersad.
AH : J’ai des photos ici (Il remet des photos de Raouf Gulbul et de Sabiir Gungapersad à la commission).
PLSL : Me Athon Murday était-il le conducteur officiel ?
AH : C’est un mensonge. Tout le monde sait que Sabiir était le chauffeur. Sauf des fois, c’était Athon Murday qui conduisait. Moi, je circulais dans la voiture de Samad, une Mercedes, le conducteur était Salim alias « Salim Dubeure ».
PLSL : Les clients de Me Gulbul impliqués dans la drogue étaient-ils présents dans la campagne ?
AH : Il y avait Gro Patrick et d’autres gros bras.
PLSL : Qui fournissait les véhicules ?
AH : Mons. Ramoly
PLSL : Hussenee a nié qu’il était le responsable des finances..
AH : C’était lui. On l’appelait le « Directeur Financier de Gulbul ».
PLSL : Vous confirmez que les deux colistiers faisaient campagne à part ?
AH : Oui, Gulbul était associé avec certaines personnes. Abbas Mamode et le Dr Anwar Husnoo avaient décidé de faire campagne à part.
PLSL : Me Murday a dit que c’était parce que Gulbul était un nouveau venu...
AH : Je ne pense pas.
PLSL : Parlez-nous de la réunion de Saint-Pierre dans la nuit du lundi 24 novembre...
AH : Vers 20 h 30, Gulbul m’a parlé d’une réunion très importante à Saint-Pierre. Il y avait Mes Murday, Hussenee et Golamaully. Nous devions l’attendre à la station-service, à Saint-Pierre. Ils sont arrivés vers 23 heures, suivis de Mamade Boccus, puis de Noor Hussenee, dans sa propre voiture, suivi de Gulbul. Ce dernier a expliqué que deux personnes allaient l’accompagner à la réunion. Nous l’avons suivi et attendu. Nous étions agacés car il ne répondait plus aux appels. « Bien importan zot atann mwa », lui a expliqué Me Gulbul.
Ashley Hurhangee raconte alors qu’ils se sont dirigés vers Moka avant de prendre un chemin à gauche. Il dit alors qu’il s’est rendu vers une maison et « Raouf Gulbul, qui s’y trouvait, est ressorti avec un grand sac noir, qu’il a mis dans le coffre de notre voiture ». « Vinn zwen lari Magon », aurait laissé entendre Raouf Gulbul. Ashley Hurhangee raconte alors que Samad Golamaully a demandé ce qu’il y avait dans le sac. Le chauffeur a répondu que c’était des pamphlets religieux.
Ashley Hurhangee soutient que Samad Golamaully et lui avaient confiance en Raouf Gulbul et pensaient qu’il était un « individu propre ». « On n’a pas douté de lui un instant. En sus, l’ex-magistrat Me Mamade Boccus était de la partie. » Par la suite, Ashley Hurhangee dit qu’il est rentré chez lui.
PLSL : Monsieur Bocus affirme qu’il n’y avait pas de pamphlets...
AH : Deux jours plus tard, Samad m’a informé que le chauffeur lui a expliqué que ce n’était pas des pamphlets mais de l’argent. Nous ne l’avions pas cru.
PLSL : Vous ne savez pas ce que c’était ?
AH : Je ne savais pas. Nous avions donné une interview dans laquelle Samad et moi avions exprimé le souhait que Raouf démissionne. Il a alors organisé un rendez-vous avec nous, par l’intermédiaire d’Athon Murday. Il était vexé et a affirmé : « Si mo demisione ki mo madam e mo zanfan pou manze ? » Je lui ai alors dit que nous allions dire la vérité. « Un sac noir était dans la voiture e ti ena panfle ». Selon Me Hurhangee, Raouf Gulbul leur aurait lancé : « Pou mwa to pa kapav pa vinn dir sa ». Me Hurhangee raconte que Raouf Gulbul a dit à l’adresse de Samad Goolamaully: « Si li al dir sa mo pou res zis pu swiside ». Nous avions conclu que Salim Mohamed, le chauffeur, disait la vérité.
PLSL : Avez-vous vu les pamphlets ?
AH : Non. À Samad Goolamaully, il a affirmé qu’il fallait les distribuer aux musulmans.
PLSL : Quelle est votre relation avec Gulbul ?
AH : De bonnes relations. Nous avions l’habitude d’aller au restaurant.
PLSL : Est-ce vrai que vous aviez des repas gratuits chez Gloria Fast Foods ?
AH : Oui, il disait que c’était son client. Ses gros bras aussi, nous ignorons que Gloria était mêlé au trafic de drogue. Me Gulbul est un « under face liar »
PLSL : Pourquoi ?
AH : Il nie connaître le maulana. Il nie que Samad était son « Campaign Manager ». Il a nié la réunion d’Ébène. Il nie connaître Sabiir. C’est un loup dans la peau d’une brebis. Mr Gulbul is a wolf hidden in the skin of a lamb.
PLSL : Connaissez-vous Peroomal Veeren ?
AH : Non, je ne l’ai jamais rencontré.
PLSL : Il a impliqué Golamaully et Hervé Duval en les accusant d’avoir accepté l’argent de la drogue.
AH : Nous avons des informations que Peroomal Veeren allait venir de l’avant avec des fausses informations contre Pravind Jugnauth.
PLSL : C’était authentique ?
AH : Oui. Peroomal l’a dit par la suite. Raouf voulait aussi se retrouver dans la même situation.
PLSL : Je pense que j’ai terminé...
AH : Gulbul avait trois téléphones cellulaires. Le 5 933xxxx. Il avait l’habitude de nous appeler. Et il possède un téléphone bleu, nous l’avions vu plusieurs fois.
PLSL : Êtes-vous toujours en contact ?
AH : Non, la dernière fois, c’était à Ébène. Je lui ai envoyé un SMS pour qu’il paie Me Athon Murday. S’il y aurait eu un contrôle routier ce jour-là ? Qu’aurions nous fait ? Il a joué avec notre profession. Qu’il aille se pendre avec sa robe.
PLSL : Pourquoi une telle amertume envers Me Gulbul ?
AH : Il a joué avec notre réputation. Nous avons pris conscience de ce fait lors de la rencontre à Ébène. He’s a crooked man with a crooked mind.
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