Arvin Boolell : «la classe moyenne est laissée pour compte dans ce budget décousu et décevant»

En conférence de presse au Bureau du leader de l’opposition, Arvin Boolell, l’alliance PTr/MMM/PMSD n'a pas manqué de souligner les incohérences du Budget 2024/25. « C’est un budget électoraliste, décousu et décevant qui ne tacle pas les problèmes de fond. La classe moyenne est laissée pour compte alors que l’inflation touche surtout ceux qui sont au bas de l’échelle », a dit Arvin Boolell.

Selon lui, « l’inflation continuera à affecter lourdement la population ». Il a déploré « l’absence de mesures » pour amortir le prix des médicaments. « Il n’y a rien sur le problème de la drogue ni sur le Law & Order. »

Arvin Boolell a aussi dénoncé la « mauvaise gestion de l’économie » et a cité le démantèlement de la BAI et les compensations payées par l’État à Betamax pour rupture de contrat d’approvisionnement de pétrole et à Patel Engineering pour la résiliation du bail à Les Salines, Port-Louis, pour le projet Neotown, qui ont coûté respectivement Rs 20 milliards, plus de Rs 6 milliards et Rs 1,9 milliard.

De 2019 à ce jour, a fait ressortir Arvin Boolell, « le pouvoir d’achat a chuté énormément, tandis que la dette publique a augmenté. Lorsque l'on examine les chiffres présentés par le ministre des Finances, on constate un camouflage de la réalité concernant la dette et la croissance. La vie deviendra encore plus chère. Qui va en payer les conséquences ? »

Pour le leader de l’opposition, le gouvernement « pe badin avek lavenir pei. Zot ireflési e iresponsab e zot pe ipotek lavenir ».

Reza Uteem, président du MMM, dira, lui, que le budget est décevant car qu’il n’y a « rien de nouveau ». « Depuis cinq ans, ce ministre des Finances nous ressert le même plat. Li fer labous dou me pa donn oken mezir pou kre krwasans, me provok linflasion e depresiasion roupi. Ses mesures sont financées par l’inflation, la dépréciation et les emprunts ».

Reza Uteem précise que le ministre des Finances s’attend à récolter Rs 182 milliards en taxes contre Rs 156 milliards auparavant. « Li donn enn kote e li repran lot kote », a déploré le député mauve. Et d’ajouter qu’une autre façon de financer est « à travers la dette publique qui va augmenter de Rs 42 milliards pour atteindre Rs 567 milliards. Ce sont encore plus de dettes que la population devra rembourser ».

Selon lui, « beaucoup de gens sont déçus » et cela, entre autres, en raison de « l’absence du réajustement des salaires tant attendu ». Par rapport à la baisse du prix du gaz, il rappelle que « le 18 avril 2022, la bonbonne se vendait à Rs 180, puis le prix a augmenté à Rs 240 pour maintenant la faire baisser à Rs 190. C’est plus cher qu’en 2022 ».

Khushal Lobine, de Nouveaux Démocrates, a, pour sa part, soutenu que c’est « un budget défaitiste d’un gouvernement en fin de règne qui sait qu’il perdra le pouvoir dans quelques mois. Il n’y a pas de « waouh effect ». Zot inn donn disik me li fad ». Des thèmes importants, comme l’économie bleue, ou des mesures pour freiner l’exode des Mauriciens, ont été oubliés, selon lui.