Le bilan financier du groupe IBL affiche des revenus supérieurs de 20 % pour l'année se terminant le 30 juin 2023, par rapport à la période correspondante de 2022. Arnaud Lagesse évoque, entre autres, l’impact de l’inflation et de la dépréciation sur les résultats du groupe.
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Votre départ à la retraite avait été annoncé dans un communiqué le 26 juin dernier, mais vous avez repris du service le 1er août suivant. Vous avez également été nommé vice-président de Business Mauritius. Quelles sont les raisons de ce revirement ?
Je pense que le choix de continuer une carrière à la tête d’IBL a été mûrement réfléchi entre le conseil d’administration et moi. Il se justifie par le fait que nous sommes, chez IBL, dans une vraie stratégie de croissance. Comme nous l’avons évoqué lors de notre dernier « Analyst meeting », nous avons des ambitions régionales. Avec mes équipes et le conseil d’administration, je pense que j’ai les capacités pour diriger ce changement et cette mutation du groupe pendant quelques années, tout en préparant la succession de façon sereine.
Concernant Business Mauritius, j’ai été coopté par mes pairs au sein du council. Je suis très heureux de pouvoir accompagner le président Anil Currimjee ainsi que Kevin Ramkaloan, CEO de l’association. Business Mauritius est un organisme extrêmement important qui privilégie le dialogue entre le secteur public et privé pour le bien de l’ensemble du pays.
J’espère que cette récente augmentation des prix est justifiée par la hausse du pétrole brut que nous importons»
Les revenus d’IBL, au 30 juin 2023, s’élèvent à Rs 54,1 milliards et les bénéfices à Rs 4,89 milliards. Le bilan montre une contribution très importante des segments commerce, distribution (Rs 32 milliards de revenu) et du secteur de l’hôtellerie (Rs 1,88 milliard de profits). Ces résultats sont-ils liés à l’inflation et à la dépréciation de la roupie ?
Il y a certainement un peu d’inflation qui joue en notre faveur. Le secteur de la distribution bénéficie de l’inflation. Quant à la dépréciation de la roupie, elle a un double impact. Elle est positive pour l’hôtellerie, mais elle a un effet négatif pour le commerce en détail.
Cependant, nous voyons une croissance du panier moyen et une progression du nombre d’arrivées au niveau de l’hôtellerie. Donc, l’inflation a un impact, mais à moindre mesure. Le reste est vraiment le travail des équipes sur le terrain pour faire les chiffres que nous avons publiés.
La Banque de Maurice a entrepris une politique d’appréciation de la roupie. Le nouveau cadre de politique monétaire de la Banque centrale vise également à ramener le taux d’inflation dans une fourchette cible de 2 %-5 % à moyen terme. Ces deux aspects peuvent-ils avoir un impact sur les futurs bilans d’IBL ?
Je ne pense pas qu’on soit impacté par une légère appréciation de la roupie. C’est un équilibre extrêmement difficile à avoir et je salue le travail du gouverneur de la Banque centrale sur le sujet. Ceci étant dit, il faut prendre en considération la compétitivité de Maurice par rapport aux destinations concurrentes. Il est aussi important de s’assurer que le consommateur, c’est-à-dire le Mauricien lambda, ne soit pas affecté par des produits qui soient trop chers. Tout cela entre donc dans un équilibre relativement savant. J’espère simplement que la Banque centrale saura doser le taux de change roupie-dollar et roupie-euro afin que tous, c’est-à-dire, exportateurs, importateurs et consommateurs, y trouvent leur compte.
On note un délaissement total des petits planteurs et cela pénalise globalement le secteur cannier à Maurice»
Le Petroleum Pricing Committee (PPC) a revu les prix des carburants à la hausse le 30 septembre dernier. Le litre d’essence passe de Rs 69 à Rs 72,10 et le litre de diesel augmente par Rs 5,45. Comment cela influencera-t-il le coût d’opération de votre groupe et quelle est la stratégie pour atténuer cet impact ?
Évidemment, si les prix des carburants augmentent, cela aura un effet sur les opérations. Maintenant, j’espère que cette récente augmentation des prix est effectivement justifiée par la hausse du pétrole brut que nous importons. Mais, je n’ai pas d’opinion particulière sur le sujet.
Le CEO d’une filiale d’un autre conglomérat mauricien a dit récemment que son groupe délaisse graduellement la canne et donc le sucre pour capitaliser davantage sur l’immobilier. Est-ce également une réflexion chez IBL ?
Non, pas du tout ! Parce qu’au niveau d’Alteo nous augmentons nos superficies sous cannes d’année en année. Nous tentons de faire les développements fonciers sur des terres marginales. Si nous les faisons sur des terres sous cannes, nous les compensons par d’autres développements. Notre zone industrielle au niveau d’Alteo, c’est-à-dire notre meunier, augmente.
Par contre, on note un délaissement total des petits planteurs et cela pénalise globalement le secteur cannier à Maurice.
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