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Arnaquée par des pseudo-guérisseurs indiens - Nazia : «Linn fer nou met Rs 525 000 dan enn bwat avek diri apre nou kass inn disparet»

C’est cette boîte qui a été utilisée pour escroquer la victime d’un demi-million de roupies. Des pseudo-guérisseurs ont utilisé cette annonce pour berner leur proie.

Des rites obscurs pour chasser les esprits maléfiques. Des membres d’une famille ont cru aux miracles et promesses faites par des pseudo-guérisseurs indiens. 

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Des membres d’une famille du Nord se sont fait berner par des astuces plébiscitées par des pseudo-guérisseurs venus d'Inde. Malheureuse en amour, Nazia (prénom fictif), qui éprouvait aussi des problèmes financiers sur le plan professionnel, voulait changer son destin : « Mo anvi gagn sikse dan mo la vi », dit-elle au Défi Plus.

Résolue à chasser le mal et le mauvais sort de sa vie, cette femme âgée de 39 ans était tourmentée moralement, car elle n’arrivait pas à conquérir l’homme avec qui elle voulait partager sa vie. C’est en août dernier, en naviguant sur Facebook, qu’elle découvre une annonce vantant les qualités du « Pandit RamKrishna » du SRI Kalimata Astrology, un faiseur de miracles capable de résoudre des problèmes d’ordre judiciaire, professionnel ou liés au mariage et à la sexualité, entre autres. Séduite par cette annonce, Nazia croit vite au miracle. Elle place sa confiance entre les mains du Guruji RamKrishna.

Li dir mwa si mo marye, mo maryaz pa pou tini

Mi-août, accompagnée de sa mère, Nazia participe à une séance de consultation dans cet univers pieux à La Louise, Quatre-Bornes, où officie le guruji RamKrishna. Lors de cette séance, le constat de ce dernier est sans appel. « Li dir mwa ena black magic, bad negativity dan mwa, ek ki bizin tire », raconte-t-elle. Pour Nazia, les rites du guruji représentent l’espoir d’une meilleure vie sans obstacles. De plus, elle affirme que le guruji l’a mise en garde contre les éventuels dégâts que pourraient causer ces esprits maléfiques dans sa vie future : « Li dir mwa tan ki mo pa tir sa black magic-la, garson-la pou fini ale. Si mo marye, mo mariaz pa pou tini ».

À partir de cet instant, Nazia exécute à la lettre tous les ordres du guruji. Il réclame à Nazia de ramener 10 limons, une bouteille d'eau provenant de chez elle, ses vêtements ainsi qu'un récipient en plastique. Les prières pour chasser le diable de sa vie commencent : « Linn met mwa asiz anba, met mo de linz lor mo lamin ». Très vite, Nazia commence à ressentir des brûlures lors de ces rites : « Mo santi mo de pla lamin pe brile, apre dife inn koumans pran dan linz ki mo ti met lor mo lamin ».

Affolée, Nazia est sous le choc : « Guruji inn ordonn mwa pran enn kouto koup linz-la, lerla dife inn teign ». Face à cette scène, le guérisseur la rassure : « Monn resi tir black magic-la ». Mais Nazia n’est pas pour autant guérie. Le guruji l’informe qu’elle a encore un long parcours pour chasser tout le mal qui hante sa personne. Cette fois, elle doit se soumettre à d'autres prières à distance, notamment le sacrifice d'animaux, qui seront dites en Inde.

Guruji inn koz ar lespri-la

Au total, Nazia participe à neuf séances de prières, pour un total de Rs 169 000 chez le guruji, visant à la délivrer des autres esprits maléfiques. « Linn fer mwa bwar delo ki ena ilayti. Kan monn krass dan tupperware, guruji dir mwa ki black magic ki ti ankor dan mo lekor inn sorti », relate-t-elle. À ce moment, Nazia n’est que partiellement guérie : « Kan guruji inn koz ar lespri-la, linn dir li ena ankor le mal dan mo lekor ». 

La victime est angoissée, car cette fois, le pseudo-guérisseur l’informe que sa maison est infestée de « Black Magic ». Le guruji a une astuce de plus pour convaincre ses proies faciles : « Li dir nou met limon dan delo dan enn bwat. Apre trwa zour kan nounn amenn bwat kot guruji, pa ti ena limon ». Nazia ajoute, d’une voix désabusée : « Li dir ki dan mo lakaz ena 4, 5 evil, zot mem inn tir sa limon-la ».

C’est l’occasion pour le guruji de convaincre Nazia et sa mère que des rites doivent être pratiqués sous leur toit dans les plus brefs délais. Les tarifs prennent l’ascenseur et cette prière spéciale sera au coût de 
Rs 95 000 : « Sa le mal ki ena dan to lakaz-la, pa pou less to relasion tini, dan six mwa to mariaz pou kase », prévient le pseudo-guérisseur à Nazia. Il se rend chez elle pour poursuivre ses prières, auxquelles assistent le père et le frère de Nazia. Lors de ces rites, des scènes d’horreur se manifestent : « Mo frer so linz inn koumans pran dife, linn zet so lekor anba, linn koumans plore ». Le guruji indique que c’est dans une armoire, se trouvant dans la chambre du frère de Nazia, que le mal se cache : « Ena dix black magic laba ».

Li dir mwa ki an oktob, mo pou marye ek ki septam mo fami pou gagn boukou kass

D’autres ingrédients sont requis pour d’autres rites, notamment du riz, des bananes, ainsi qu’une lampe faite de terre. Mais le guruji et son associé ne se contentent pas uniquement de chasser le mal de cette maison, ils disent aussi avoir des pouvoirs pour faire fructifier l’économie de cette famille : « Linn fer nou met Rs 1 000 dan enn la twal, met ne ar li apre gard li dan enn bwat di ri. Apre linn fer nou alim enn la lamp later ». 

Trois jours plus tard, les guérisseurs apparaissent de nouveau chez cette famille et demandent au père de Nazia d'ouvrir cette boîte de riz. Un miracle se produit alors sous les yeux des membres de la famille :
 « Rs 1 000 inn vinn Rs 2 000 ».

Nazia et ses proches sont vite convaincus par les pratiques miraculeuses de ces guérisseurs pour faire fructifier leurs économies : « Li dir mwa ki an oktob mo pou marye ek ki septam mo fami pou gagn boukou kass ». Nazia affirme que les pseudo-guérisseurs leur ont intimé de rassembler des sommes d’argent à hauteur de Rs 1 million, ainsi que des bijoux, afin qu’ils deviennent riches.   Le 23 septembre dernier, le guérisseur retourne chez cette famille, qui a pu réunir la somme de Rs 525 000 : « Nounn pran tou kass ki nou ti ena, ena montan nounn pran prete tou ladan ». Sur les ordres des guérisseurs, lors de ces rites, les membres de la famille placent cette grosse somme dans une boîte contenant du riz (voir photo). Puis, ils quittent la pièce, et le guruji leur intime de ne rien manipuler pendant son absence : « Li dir nou dan trwa zour li pou vini, ek ki dan so labsans, personn pa bizin ouver bwat-la. » 

Au bout de trois jours, les guérisseurs ne se manifestent pas. Nazia appelle sans arrêt les faiseurs de rêves, mais ils ne répondent pas à ses appels. Flairant quelque chose de louche, Nazia et ses parents décident de vérifier le contenu de la boîte miraculeuse : « Lor katriemm zour, kan nounn ouver bwat, ti ena zis diri, pa ti ena nou Rs 525 000. Avek sorselri zot finn tir kass-la », se désole la victime, accablée. 
Réalisant avoir été victime d’une escroquerie bien ficelée, elle dépose plainte au poste de police de Pamplemousses le 30 septembre dernier, pour escroquerie. Au total, les membres de cette famille se sont fait plumer de la somme de Rs 694 000. Le signalement d’un des guérisseurs, auteur de cette arnaque au préjudice de Nazia et ses proches, a déjà été communiqué à différentes unités policières. Il est activement recherché par la police.

 

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