Rubina Seetharamdoo-Callatchan affirme qu’elle n’a rien fait de mal. Mais des internautes disent qu’elle a mené des collectes sans permis. La jeune femme a même été expulsée de l’ONG Youset.
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Chèque sans provision, collecte illégale… Ce type d’agissements de la part de Rubina Seetharamdoo-Callatchan ne se comptent plus, selon des dénonciateurs. Mise à la porte de l’ONG Youset, la pseudo-travailleuse sociale aurait récidivé avec l’ouverture d’une Charity Shop sans aucun permis ni enregistrement. La police a été alertée.Le Défi Plus a enquêté.
Rubina Seetharamdoo-Callatchan se présente comme une travailleuse sociale. Cette mère de trois enfants, qui dit être aussi commerçante, indique qu’elle consacre ses journées au travail social depuis deux ans. Son combat : la lutte contre la pauvreté. C’est à travers les réseaux sociaux qu’elle partage ses « accomplissements ».
Chèque sans provision
Mais à force de publier ses actions, de nombreuses anomalies ont été décelées. La dernière en date : l’ouverture d’une Charity Shop, à St-Pierre. Selon sa page Facebook, Rubina Seetharamdoo-Callatchan a ouvert cette boutique pour venir en aide aux pauvres.
Mais elle précise que cette boutique n’opère sous aucune organisation. Or, toute organisation doit être enregistrée auprès du Registrar of Associations, comme pour toute collecte de fonds publique, l’aval du commissaire de police est obligatoire.
Plusieurs internautes soutiennent qu’elle aurait mené des collectes sans permis. Ils allèguent que Rubina Seetharamdoo-Callatchan revend les vêtements qu’elle collecte pour les pauvres. Ce qui a provoqué la colère de nombreux internautes qui n’ont pas manqué de commenter l’affaire sur la page Facebook Rubina in action.
Dans le cadre de notre enquête, nous avons appris que ce n’est pas la première fois que ses agissements sont dénoncés. José Mooken, vice-président de l’association Youset, explique qu’il s’est rendu aux Casernes centrales et à l’Independent Commission against Corruption : « J’avais des doutes quant à la crédibilité de Rubina Seetharamdoo-Callatchan, qui était assistante-trésorière de Youset. Je suis contre ces pratiques. C’est abuser de la vulnérabilité des gens. Elle a organisé une collecte pour une famille qui avait perdu sa maison dans un incendie. Puis elle a disparu avec les boîtes de collecte. »
José Mooken, documents à l’appui, poursuit que « la travailleuse sociale a aussi signé un chèque de Rs 150 000 au nom de l’association ». Elle aurait emprunté cette somme à une tierce personne pour l’organisation d’un concert. La personne n’a jamais pu toucher son argent par manque de fonds sur le compte de l’ONG. Une déposition a été faite au poste de police de St-Pierre en novembre 2016. « Comment cette personne peut-elle continuer à sévir en toute impunité ? J’ai dénoncé ses agissements plusieurs fois. J’ai décidé de me retirer de la vice-présidence de Youset, car je suis contre la façon dont elle est gérée. »
Témoignages
Vanjana, mère célibataire de 28 ans, a porté plainte au Central Criminal Investigation Department et à la commission anticorruption contre Rubina Seetharamdoo-Callatchan. « Ma maison a été ravagée par un incendie le 19 juillet 2016. J’avais les permis pour une quête publique. Rubina est venue me voir et m’a proposé de m’aider au nom de Youset.
Nous avions eu dix boîtes pour la collecte. Elle m’accompagnait et à la fin de la journée, elle gardait la boîte. Un jour, je l’ai vue à Quatre-Bornes en train de faire une collecte pour moi.
Mais elle ne m’a jamais donné les cinq boîtes en sa possession », dit la jeune femme. Vanjana, qui n’a pas pu trouver les fonds nécessaires pour sa maison, a dû en louer une.
Andy Kylasopathan de Youset : « Nous ferons d’autres dépositions »
Andy Kylasopathan, président de Youset, confirme que l’association a demandé à Rubina Seetharamdoo-Callatchan de se retirer : « Elle a trahi notre confiance. Nous étions les signataires des chèques. Elle m’a dit qu’il fallait Rs 20 000 pour le Central Electricity Board.
J’ai signé un chèque en blanc. Le 2 février, en analysant un relevé bancaire, j’ai vu un chèque d’un montant de Rs 150 000 qui n’avait pas été honoré. J’ai fait ma petite enquête et j’ai compris qu’elle avait falsifié le montant. J’ai alors alerté la police de St-Pierre. Nous l’avons expulsée. Elle a fait des collectes du fonds illégales et a accepté des donations au nom de l’association pour les revendre. À son départ, elle a emporté trois cellulaires et un laptop. Nous ferons d’autres dépositions contre elle. »
Rubina Seetharamdoo-Callatchan : « Je n’ai rien fait de mal »
Rubina Seetharamdoo-Callatchan a bien voulu donner sa version. Elle nie les faits qui lui sont reprochés : « Je n’ai rien fait de mal. J’ai le droit de venir en aide aux autres. » En ce qui concerne les Rs 150 000, elle dit que l’association voulait lui faire « porter le chapeau ». Quid de Vanjana ? « C’est elle qui me doit de l’argent. J’ai acheté des boîtes de collecte pour elle. À ce jour, ni l’Icac ni la police ne m’a convoquée. Je suis à leur disposition. D’ailleurs, j’ai déposé des plaintes à la suite des attaques faites à mon encontre sur Facebook », dit-elle.
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