Les premières conséquences de l’adoption de la résolution des Nations unies sur les Chagos se font sentir. Armé de ce vote, Maurice entend maintenir la pression sur le Royaume-Uni. Une des options : remettre en question la présence des Britanniques sur la Commission thonière de l’océan Indien (CTOI). Ils y siègent grâce au British Indian Ocean Territory (BIOT), appellation donnée aux Chagos. Ce même BIOT qui est désormais officiellement illégal aux yeux du droit international.
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« La France est présente à cause de La Réunion et Mayotte, mais les Anglais se justifient par le BIOT. Nous y avons toujours objecté, mais ils ripostaient », explique Sateeaved Seebaluck, conseiller spécial du gouvernement sur le dossier Chagos. Avec la résolution, en sus de l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ), le conseiller estime que les arguments de Maurice auront plus de poids. Le BIOT étant illégal, le Royaume-Uni ne possède dès lors plus de territoires dans l’océan Indien pour justifier sa présence sur la CTOI.
Sateeaved Seebaluck indique que depuis l’avis consultatif émis en février, Maurice a déjà contesté la présence du Royaume-Uni sur la CTOI. « C’était lors d’une réunion sur le changement de quota. La prochaine est prévue en juin. Nous pourrons affirmer avec fermeté que nous n’accepterons pas leur présence. » Selon lui, il y a désormais un Statement of Fact sur la souveraineté de Maurice sur les Chagos. Le conseiller spécial est d’avis que Maurice pourrait suivre la même stratégie concernant d’autres instances où la présence du Royaume-Uni peut être contestée. Sateeaved Seebaluck ne nous en dira pas plus à ce sujet.
Mais Milan Meetarbhan, ancien ambassadeur de Maurice à New York, explique : « Cette résolution aura d’autres impacts, avec des commissions régionales concernant l’aviation civile ou la météo qui servent d’instruments de coordination régionale. Si l’Angleterre a un rôle dans tout cela, il faudra le revoir. »
Le Royaume-Uni est déjà confronté à une situation similaire au sein de l’International Commission for the Conservation of Atlantic Tunas (ICCAT). C’est l’Argentine qui y conteste sa présence du fait du litige qui existe sur les îles Malouines, archipel du Sud de l’Atlantique que les deux pays se disputent depuis 1833. L’ambassadrice du Royaume-Uni, Karen Elizabeth Pierce, en a fait mention à l’issue du vote. Pour ce qui est du suivi sur la résolution, Sateeaved Seebaluck dit que les futurs développements dépendront de l’attitude adoptée par les Britanniques.
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