Elle est l’une des solutions apportées à la surpêche. L’aquaculture permet de répondre à la demande croissante de poissons. 20 nouveaux sites viennent d’être répertoriés pour des projets aquacoles. Toutefois, affirme l’océanographe Vassen Kauppaymuthoo, ces fermes seraient « néfastes pour notre écosystème. »
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Le gouvernement veut booster le secteur aquacole au pays. Une vingtaine des nouveaux sites viennent d’être répertoriés, dont à Grand-Baie, Flic-en-Flac, Rivière-Noire, Mahébourg et Grand-Port, entre autres. L’océanographe Vassen Kauppaymuthoo souligne que le gouvernement doit faire « très attention » avec les projets aquacoles qui affecteraient nos lagons.
« L’océan est un espace naturel. L’installation de fermes aquacoles dérange l’écosystème », affirme-t-il. Il explique que lesdites fermes pourraient alors attirer les requins bouledogues. « À La Réunion, les attaques des requins sont souvent liées avec des fermes marines. Par ailleurs, dans les nôtres, nous retrouvons souvent des ombrines – espèces de poissons osseux – qui ne sont pas présentes dans nos eaux. Ainsi, lorsqu’il y a une attaque de requin, ces poissons seront libérés dans notre écosystème ; ce qui cause un déséquilibre », poursuit notre interlocuteur.
Impact sur le tourisme
Le président du syndicat des pêcheurs, Judex Ramphul, abonde dans le même sens. L’aquaculture telle qu’elle est pratiquée actuellement n’est pas une solution pour être auto-suffisant, affirme-t-il. Au contraire, les fermes aquacoles sont une menace sérieuse à l’écosystème marin, dit-il. Il affirme que cela peut causer une obstruction dans le lagon et occasionner des conflits entre les pêcheurs et les promoteurs de tels projets.
De plus, ajoute Vassen Kauppaymuthoo, « lorsque des cages d’aquaculture sont installées dans le lagon, les navires ne peuvent pas traverser. » Elles sont, de plus, un obstacle pour ceux qui pratiquent la plongée, indique l’océanographe. « Les projets aquacoles n’aideront aussi pas à la promotion touristique du pays. Si nous avons des fermes aquacoles dans les lagons, les touristes seront découragés à venir séjourner chez nous », souligne-t-il.
Comme dans tous les élevages intensifs, les maladies se propagent rapidement entre les animaux. « Des élevages aquacoles entiers sont décimés lorsque cela survient. Pour limiter les risques, les éleveurs traitent les animaux aux antibiotiques, antifongiques et autres pesticides. Cela pose un problème de santé publique lorsque ces résidus d’antibiotiques se trouvent dans la chair des animaux destinés à la consommation. On constate, par ailleurs, la présence de bactéries résistantes aux antibiotiques dans les sédiments situés sous les parcs. »
L’aquaculture produit, par ailleurs, une énorme quantité de déchets, indique-t-il. Ainsi, une ferme de 200 000 poissons libère une quantité de matières fécales. Sans parler des rejets de moulées et de produits chimiques ajoutés aux cages et aux étangs, qui achèvent d’asphyxier les écosystèmes locaux et réduisent la biodiversité à proximité des installations. « De même, les élevages industriels nécessitent l’utilisation massive d’antibiotiques ou de vaccins pour éviter la transmission des maladies. Résultat : les nombreux poissons ayant bénéficié de ces traitements qui parviennent à s’échapper risquent de contaminer les espèces sauvages. »
Changement climatique : les pays africains s’unissent pour la COP 22
Maurice a accueilli la Conférence ministérielle africaine sur l’économie bleue et le changement climatique, les 1er et 2 septembre. Les différents thèmes qui y ont été discutés sur le changement climatique seront abordés lors de la COP 22, au mois de novembre, au Maroc.
« Il faut intégrer le changement climatique aux plans de développement de l’économie bleue, en utilisant divers scénarios et en s’inspirant des meilleures pratiques dans le monde entier », a déclaré Benoît Bosquet, directeur sectoriel Environnement et Ressources naturelles pour la région Afrique, à la Banque mondiale dans un communiqué. La conférence, qui s’est tenue du 1er au 2 septembre à Westin Turtle Bay, à Balaclava, a vu la participation de plusieurs ministres africains, des partenaires au développement, des scientifiques et des leaders d’opinion, entre autres.
Le Premier ministre sir Anerood Jugnauth a évoqué, jeudi, l’importance de la collaboration des pays africains sur le changement climatique. « C’est important que nous partageons nos idées. Il est urgent que les pays africains aient les finances et le savoir-faire technique pour résoudre le problème du changement climatique. » Jamal Saghir, conseiller régional senior pour la Banque mondiale et coprésident de la Conférence interministérielle africaine sur l’économie bleue et le changement climatique, a abondé dans le même sens.
« La communauté internationale doit prendre davantage conscience de leur importance dans le contexte des actions sur le climat, et plus particulièrement de l’adaptation au changement climatique. » Maurice accorde, d’ailleurs, une importance au secteur de l’économie bleue, a soutenu, pour sa part, Xavier Duval, Premier ministre adjoint et coprésident de la conférence. « L’économie océanique est une priorité nationale et nous sommes ravis d’échanger avec les experts internationaux afin d’intégrer la dimension du changement climatique dans nos plans d’investissement. »
Dans son allocution lors de l’ouverture de la conférence, jeudi, le no 2 du gouvernement a affirmé que l’érosion est devenue une menace réelle pour la région, étant donné qu’« un tiers de la population d’Afrique vit en région côtière. » Les conférenciers ont aussi débattu plusieurs thèmes afin d’exploiter pleinement le potentiel de l’économie bleue dans un contexte de changement climatique pour les années à venir. La Banque mondiale compte également apporter son soutien aux pays africains en vue de trouver une stratégie pour ce secteur.
Par ailleurs, les conclusions de cette première conférence seront abordées lors de la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique. Cette Convention des parties (COP 22) se tiendra en novembre prochain à Marrakech, au Maroc.
Une foire de l’écologie au Trianon Shopping Park
Le Lions Club d’Ebène organise une foire de l’écologie, le samedi 24 septembre, au Trianon Shopping Park. Une vingtaine d’exposants évoluant dans le domaine de l’écologie et de la protection de l’environnement seront présents. Des voitures hybrides seront également exposées pour l’occasion. Le but de cet événement, explique Daya Auckloo, l’une des organisatrices, est de sensibiliser la population sur l’importance de la préservation des espaces verts.
France : la vaisselle jetable en plastique bientôt interdite
La loi devrait entrer en vigueur à partir le 1er janvier 2020. La vaisselle jetable en plastique sera interdite en France. Selon le Journal Officiel, la vaisselle jetable sera remplacée par des objets issus de matière en partie « biosourcée », soit de matériaux issus de matière organique. La vaisselle jetable devra ainsi être fabriquée à 50 % de matière « biosourcée » et « compostable ».
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