Suite à un exercice de recrutement « indépendant », Youshreen Choomka, la présidente du board de l’Independent Broadcasting Authority, a été nommée au poste de directrice du même organisme. Elle dit être « totalement satisfaite » que tout se soit déroulé « dans la transparence ».
Depuis vendredi, l’Independent Broadcasting Authority (IBA) a une nouvelle directrice… la même personne qui, jusque-là, présidait son conseil d’administration. Ce recrutement s’est fait, rappelons-le, après un appel à candidatures « indépendant ». Youshreen Washeela Choomka, 31 ans, est donc la nouvelle directrice de l’organisme de régulation de l’audiovisuel. Cette jeune avocate, qui avait intégré le Mouvement socialiste militant en juin 2014, avait été nommée à la présidence de l’IBA en mai 2015.
Cependant, la polémique fait rage concernant son nouveau poste. Comment la Chairperson du board d’une entité gouvernementale peut-elle participer à un exercice de recrutement pour le poste de directeur dudit organisme ? Youshreen Choomka soutient qu’elle ne savait pas, au départ, qu’elle avait postulé pour un poste à l’IBA. « L’exercice de recrutement a été fait par une compagnie indépendante, Alentaris. À l’IBA, un conseil spécial s’occupe des recrutements. Je n’en fais pas partie car nous devons montrer l’exemple », dit-elle au Défi Quotidien. Et d’ajouter qu’elle est « totalement satisfaite que l’exercice se soit déroulé dans la transparence la plus totale ».
Youshreen Choomka soutient que bien qu’elle était Chairman de l’IBA à l’époque, elle « ne savait pas que l’IBA avait lancé un appel à candidatures » pour trouver un nouveau directeur. L’avis d’appel a été publié dans la presse en février 2015. Il ne fait pas mention de l’IBA, mais uniquement d’un « régulateur indépendant, au centre d’un secteur émergent ». Il est indiqué que le directeur devra notamment « interagir avec des entités privées et publiques dans le domaine de la diffusion, des télécommunications et des communications ». Il doit aussi « gérer les obligations de diffusion du service public et des obligations des détenteurs de permis commerciaux ». Précisons que ces responsabilités correspondent en fait aux attributions de l’IBA, comme indiqué dans l’IBA Act.
Youshreen Choomka n’a découvert qu’il s’agissait de l’IBA que lors du premier entretien d’embauche : « C’est là qu’on m’a informée qu’il s’agissait de l’IBA… Je précise que j’avais décidé de me porter candidate en voyant l’annonce dans la presse. Ce que l’on y demandait correspondait à mes compétences. Quand j’ai su qu’il s’agissait de l’IBA, j’étais contente car depuis que je suis présidente, j’ai beaucoup appris sur ce domaine et ses rouages. »
Après l’entretien, elle informe les autres membres du conseil d’administration de l’IBA qu’elle prenait part à l’exercice de recrutement. Mais reste tout de même à la tête du board. Le second entretien se déroule tout aussi bien que le premier. Et la semaine dernière, la présidente du board est informée qu’elle a décroché le poste de directrice.
Vendredi, le conseil d’administration lui demande alors de choisir entre la présidence et le poste de directeur. Youshreen Choomka opte pour la seconde option.
L’IBA était sans directeur depuis la mi-décembre 2014, suite au décès de Dulliparsad Suraj Bali. « Quelqu’un assurait cette responsabilité, mais nous la lui avons retirée, suite à certaines informations. Je n’étais qu’une présidente à temps partiel mais j’ai dû gérer l’IBA au quotidien », avance Youshreen Choomka, qui précise qu’il y avait eu un premier exercice pour le recrutement d’un directeur, qui avait cependant été annulé.
Quoiqu’il en soit, certains postulants estiment qu’ils ont été lésés. Ils sont d’avis qu’ils n’ont pas eu les mêmes chances lors de cet exercice de recrutement.
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