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Après des panneaux d’interdiction : des rochers bloquent l’accès à la plage de Blue-Bay

Des rochers sur une rue menant à la plage de Blue-Bay Des rochers ont été placés sur une rue menant à la plage de Blue-Bay pour en interdire l’accès au public.

En début d’année, un panneau arborant l’inscription « No Picnics » avait suscité la colère de plusieurs internautes. Ce sont maintenant des rochers qui remplacent cette interdiction honteuse.

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Josian Jean-Marc avait eu l’idée de poster l’image d’un panneau le 7 janvier dernier. Cette photo montrant un écriteau interdisant l’accès à la plage publique de Pointe-d’Esny a été partagée de nombreuses fois sur les réseaux sociaux. Elle a également suscité le mécontentement des internautes, surtout des habitants.

Sarah (prénom modifié), qui vit dans cette région, trouve inconcevable qu’on interdise au public d’accéder à la plage. « Cette route n’est pas privée. Elle appartient aux Mauriciens, non aux étrangers », martèle la jeune femme. Elle ajoute que ce n’est pas la première fois que de tels incidents se produisent. « Auparavant, on ne pouvait pas garer nos véhicules.

Maintenant des rochers ont été déposés pour barrer la route », fulmine-t-elle.

Aret Kokin Nou Laplaz

Les citoyens comme Sarah sont de plus en plus indignés par l’accaparement des plages par les étrangers et les projets hôteliers. Ils circulent une pétition qui récolte de plus en plus de signatures réclamant que la plage de Pomponette soit de nouveau décrétée publique. « Nous avons déposé une lettre au ministre du Logement et des terres pour lui demander de résilier le bail accordé par son prédécesseur, mais il n’y a aucune réaction de sa part. »

Les membres du collectif continuent de multiplier leurs actions pour se faire entendre. Ils obtiennent de plus en plus de soutien sur les réseaux sociaux. Avertis de leurs droits, les citoyens ne se laissent plus faire. Dès qu’il voit un panneau ou une interdiction d’accéder à une plage, ils crient leur révolte haut et fort.


Yan Hookoomsing : « On ira le plus loin possible dans notre combat »

L’activiste du mouvement Aret Kokin Nou Laplaz multiplie les interventions pour que des terres soient restituées au public. Le combat du mouvement se focalise actuellement sur la restitution de la plage de Pomponette.

Pourquoi ce combat ?
Nous combattons pour restituer les plages publiques aux Mauriciens. Nous essayons de guider le peuple pour qu’il se batte pour ses droits et qu’il se réapproprie ses terres ainsi que sa dignité. Nous avons nos carrières professionnelles à gérer, mais nous faisons cela gratuitement. Notre seule satisfaction est que le peuple récupère ses terres accaparées par des promoteurs.

Il faut aussi que le pays se développe…
Nous ne sommes pas contre le développement, mais cela doit se faire en harmonie avec l’environnement et dans le respect des droits des citoyens. Je ne comprends pas pourquoi l’État doit puiser des poches des contribuables pour construire des routes et des facilités pour des promoteurs privés. Nous voulons qu’à l’occasion des 50 ans de l’indépendance du pays, les Mauriciens puissent se libérer de l’emprise des promoteurs et faire valoir leurs droits. Il faut que le gouvernement puisse pouvoir dire non aux promoteurs lorsque ces derniers outrepassent leurs limites.

Jusqu’où irez-vous dans ce combat ?
Nous irons le plus loin possible. Dans le cas de Pomponette par exemple, nous allons fouiller dans tous les documents et les compagnies offshore pour dénicher qui se cache derrière ce projet. Nous avons des informations au sujet des investisseurs. Nous trouverons des preuves que nous dévoilerons. Nous nous attaquerons aussi à d’autres dossiers. Le but étant de sensibiliser le public et lui faire prendre conscience que ses droits sont bafoués.

 

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