Anishta Seesurrun tire la sonnette d’alarme. Il faut agir dès maintenant pour aider les planteurs à se prémunir contre les effets du changement climatique, avance la jeune femme qui est dans la plantation et la vente des légumes. Elle fait aussi le point sur la production actuelle.
Quelle est la situation au niveau de la production de légumes ?
Vu que nous entamons la période hivernale, la production va reprendre. Il y aura plus de légumes sur le marché, surtout les légumes filants (NDLR : chouchou, calebasse, etc.). Par contre, il faudra prendre en compte le changement climatique. Il y a un dérèglement. Le sol est moins productif. Nous constatons aussi l’arrivée de nouveaux virus et bactéries qui attaquent certains légumes. C’est le cas de la pomme d’amour et du piment. Il ne faudra donc pas s’attendre à ce que les prix de ces deux produits baissent sensiblement. De manière générale, la production de légumes va s’améliorer, mais il ne faudra pas s’attendre à une baisse drastique des prix, pour diverses raisons. Les planteurs ont de nouvelles charges. Les prix des intrants (sel, engrais, etc.) ont augmenté. De même, un bon nombre de planteurs ont dû tout recommencer à zéro après avoir subi des pertes pendant la saison de pluie. Ce qui implique qu’ils doivent trouver de nouveaux fonds. Ce qui pèse sur les coûts de production. Mais, il y a surtout les effets du changement climatique. Il n’y a qu’à voir ce qui se passe actuellement à Dubaï (NDLR il est tombé l’équivalent de deux ans de pluies en 24 heures).
Les prix des légumes commencent à baisser. Cette tendance va-t-elle perdurer ?
En temps normal, les prix ont tendance à baisser en hiver. Mais, aujourd’hui, rien n’est certain en raison du changement climatique. La preuve, nous avons un anticyclone dans notre région, alors que nous sommes en avril. L’évolution des prix dépendra du climat. Les consommateurs devront s’adapter au fait qu’il n’y aura pas de baisses drastiques des prix.
Certains planteurs souhaitent que les autorités viennent de l’avant avec un plan directeur pour aider les planteurs à faire face aux aléas du changement climatique…
Je suis tout à fait d’accord ! Cependant, ce n’est pas d'un plan quinquennal dont nous avons besoin, mais d’un plan annuel. Il faudra agir maintenant, car aujourd’hui tout change. Outre les aléas du changement climatique, nous affrontons certains défis internationaux. Avec la crise actuelle au Moyen-Orient, il y a des problèmes d’approvisionnement qui se profilent. Si les bateaux sont retardés, nous serons affectés. À titre d’exemple, les planteurs n’auront pas dans les temps voulus des engrais et des pesticides que nous importons. Ce qui aura un impact sur la production locale.
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