Dans son dernier rapport sur la Mauritius Commercial Bank Limited (MCB), l’agence américaine de notation Fitch Ratings met en avant la solidité de l’institution financière. Elle maintient la note de BBB-. Néanmoins, l’avenir n’est guère brillant, quand on inclut l’impact du coronavirus sur l’économie.
Publicité
Qu’est-ce qui explique ces perspectives négatives ? D’emblée, Fitch Ratings cite l’impact de la Covid-19 sur l’environnement opérationnel de la MCB. Il existe des risques sur les finances de la banque, dont la qualité de ses actifs et de sa profitabilité. On en saura davantage ce mois-ci. En effet, le MCB Group, propriétaire de la banque, devrait publier au cours de la première quinzaine de février son bilan financier pour les six premiers mois de son année fiscale 2020/2021.
À Maurice, la MCB est la première banque commerciale du pays. Elle détient 47 % de la totalité des dépôts en roupies à Maurice. Et 39 % des prêts avancés aux entreprises et particuliers ont été déboursés par la banque, a indiqué Fitch Ratings, citant des données s’arrêtant au 30 juin 2020.
« Les clients mauriciens bénéficiant de moratoires sur le remboursement ont compté pour 16 % des prêts bruts en septembre 2020. C’est un pourcentage similaire à celui de l’ensemble du secteur bancaire. La quasi-totalité de ces prêts sont classés comme productifs », fait ressortir l’agence Fitch Ratings dans un document en date du 2 février.
Et d’ajouter : « Le secteur du tourisme représente un pourcentage important de ces prêts. À notre avis, le secteur représente le principal risque à la qualité des actifs. Le remboursement sur un faible pourcentage des prêts a repris. Mais nous estimons que l’expiration des moratoires sur le remboursement, qui a été prolongée jusqu’en juin 2021, entraînera une détérioration de la qualité des actifs. »
En ce qui concerne la note de BBB-, elle fait partie du quatrième palier plus élevé de l’agence. Cela signifie que les chances que l’institution bancaire ne respecte pas ses engagements sont faibles présentement. La capacité de remboursement est adéquate. Cependant, des conditions économiques contraires pourraient changer la donne, selon la définition communiquée par l’agence de notation sur son site.
Estimations : reprise économique à 4,5% en 2021
Les estimations de croissance en 2021 se succèdent à un rythme rapide. Après les analyses du MCB Group, c’est au tour de l’agence américaine de notation Fitch Ratings de communiquer ses perspectives. Cet après-midi, la Banque de Maurice devrait communiquer les siennes lors d’une conférence de presse après la réunion du Monetary Policy Committee.
En cette année de reprise après la contraction économique de 15,2 % en 2020 selon Statistics Mauritius, nous retrouvons des calculs optimistes. Moody’s Investors Service tombe dans cette catégorie. Cette agence de notation table sur une croissance de 7,8 % en s’appuyant sur la relance dans l’industrie du tourisme. Vient ensuite l’analyse détaillée du MCB Group. Dans le dernier numéro de MCB Focus, J. Gilbert Gnany, le Chief Strategy Officer du groupe, a avancé qu’un retour à la normale n’interviendrait qu’à partir de 2023, réduisant au passage ses estimations de croissance à 6,3 % pour 2021.
Et Fitch Ratings tombe dans la catégorie des pessimistes, serait-on tenté de dire. Car, ses analystes font ressortir : « Fitch s’attend à une reprise économique relativement faible, avec une croissance réelle du Produit intérieur brut de 4,5 % en 2021 et de 6,5 % en 2022. »
Passant en revue la situation l’année dernière, notons que Fitch Ratings a estimé que la contraction aurait été de 14 %, l’économie ayant été impactée par le confinement national de deux mois et la fermeture des frontières.
Finances publiques : La Trésorerie emprunte Rs 2 milliards
Par le biais d’émissions d’obligations remboursables après 20 ans, le ministère des Finances a levé Rs 2 milliards du marché des capitaux. Le taux annuel est de 2,85 %, a annoncé la Banque de Maurice dans un communiqué publié sur son site le mercredi 3 février. De l’appétit pour cet instrument financier, il y en a eu. La Banque centrale, en sa capacité d’agent du ministère des Finances pour ces transactions, a obtenu 16 offres pour un montant total de Rs 5,2 milliards. Rappelons que la dette du gouvernement central est composée en majeure partie d’obligations allant de court au très long terme. Pour les obligations ayant une maturité supérieure à cinq ans, le montant de la dette a été de quelque Rs 113 milliards au 31 décembre 2020.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !