Amputé de deux pieds en à peine une année - Yovin : «Enn zour si bondie beni mo pou ressi debout lor mo de lipie»

C’est un véritable coup de massue qu’a reçu Yovin Nagamuthu. Mais le quadragénaire ne veut pas se laisser abattre. Désormais, il n’a qu’un seul objectif en tête, c’est de retrouver sa vie d’avant. Dans cette optique, il remue ciel et terre pour trouver la somme de Rs 135 000 pour une prothèse.

La première fois que Yovin Nagamuthu a été amputé jusqu’au genou remonte à 2017. Il était alors âgé de 36 ans. « À cette époque, je travaillais comme chauffeur pour une compagnie depuis trois ans. J’étais en train de réparer une voiture et je me suis appuyé longuement sur mes orteils. Je me suis blessé légèrement au pied gauche, bien loin de me douter des complications qui allaient s’ensuivre », relate cet habitant de Camp-Ithier. 

« Quand j’ai constaté que la blessure s’empirait, je suis allé au dispensaire régulièrement pour faire des pansements, mais cela n’a servi à rien. Puis, un de mes cousins en provenance de France m’a amené à la clinique du Nord.  Le diagnostic des médecins était clair. Une artère principale du pied avait été atteinte et ma jambe commençait à s’infecter. Pourtant, je ne me rendais compte de rien », ajoute Yovin, qui se remémore de cet épisode douloureux de sa vie comme si c’était hier. « Les médecins m’ont informé que j’allais subir une opération déterminante pour sauver ma jambe, mais cela n’a servi à rien. Après une rechute, ils n’ont pas eu d’autre choix que de la couper », ajoute le quadragénaire qui a senti, à ce moment-là, son monde s’écrouler.  « Mon senti kuma dir mo pe perdi partou.  Mo madam, mo zenfan ek bann pros inn soutenir mwa. Mo ti ena lespwar pou re marse », avoue le père de famille.

Le sort s’acharne contre lui : la deuxième amputation 

Par la suite, il a dû quitter son emploi, mais il n’avait pas perdu espoir, surtout qu’il avait bénéficié d’une prothèse de la Global Rainbow Foundation en 2018. « Un an après, j’ai recommencé à marcher, malheureusement je me suis appuyé davantage sur ma jambe droite. Je faisais beaucoup d’efforts et c’est ainsi que je me suis blessé à nouveau. Comme la plaie ne séchait pas, les médecins ont amputé l’autre pied », indique-t-il.

Première amputation à l’âge de 36 ans."

Quand il s’est vu la première fois sans ses deux jambes, Yovin s’est senti perdu. « Mo ti senti mwa perdi net koumadir pena nanier autour mwa. Zordi mo pe  kozsa me kan mone trouv mwa san mo de lipie, mo ti nepli mo mem. Mo ti koumans renferm mwa ek mo pa ti pe kav koze », relate Yovin.

Un vibrant appel à l’aide pour retrouver une vie normale

Dans son malheur, Yovin est chanceux d’être entouré de ses proches. « Ils m’aident à surmonter cette épreuve. J’ai acheté une autre prothèse à Marisa Nel & Associates,  à Beau-Bassin, mais il me faut une deuxième. Le problème, c’est que l’argent fait défaut. Certes, je ne pourrai pas travailler, mais je veux marcher et  avoir un minimum d’indépendance. Actuellement, j’ai réussi à réunir Rs 15 000 et il me faut  encore Rs 135 000. Le salaire de Christine, mon épouse, n’est pas suffisant non plus », explique Yovin. 

Sa fille de 10 ans ne cesse de le questionner.  « Sak foi mo tifi poz moi kestion  kan mo pou kapav marse. Me mo pe essaye fer li konpran. Mo anvi remarcher et retrouve inpe la joie dan mo lavi kouma avan. Enn zour si bondie beni mo pou ressi debout lor mo de lipie », conclut-il.

• Ceux souhaitant entrer en contact avec Yovin sont priés de le contacter au 5760 8807