Les six policiers accusés d’actes de torture sur Krishna Seetul font l’objet d’un procès devant le tribunal de Pamplemousses, lequel débutera le 8 août 2024. En attendant, ils ont, par le biais de leurs hommes de loi respectifs, réclamé les enregistrements des caméras CCTV que l’Independent Police Complaints Commission (IPCC) a saisis au cours de l’enquête.
L’inspecteur de police Hurryduth Derochoonee (51 ans), le sergent Poonith Reedoye (39 ans) ainsi que les constables Keertiwansing Gohkool (42 ans), Joseph Jimmy Baptiste (43 ans), Jean Judex Begue (31 ans) et Doossyant Shibchurn (42 ans) sont poursuivis devant le tribunal de Pamplemousses. Ces six policiers sont accusés d’avoir fait subir des actes de brutalité à Krishna Seetul, un peintre âgé de 29 ans et habitant Arsenal, le 1er février 2020, à la brigade criminelle de Terre-Rouge. Ils font l’objet d’une accusation de « violence by public officer » en vertu des articles 86 et 228(1) de la Criminal Code Act.
Les six policiers ont plaidé non coupables. Ils sont défendus par les avocats Neil Pillay, Avineshwar Dayal, Raj Pentiah et Sharma Nobin. Une liste de huit témoins a été dressée. Le 16 avril 2024, les avocats des policiers ont demandé que les enregistrements des caméras CCTV que l’Independent Police Complaints Commission (IPCC) a saisis au cours de l’enquête leur soient remis.
Les hommes de loi ont aussi demandé que l’IPCC leur communique tout document qui est en leur possession et qui pourrait être utile à la défense de leurs clients. Ils ont réservé leur droit de déposer une autre motion en temps et lieu. Le procès débutera le 8 août 2024 devant la magistrate Neela Ramdewor-Naugah.
Un des six policiers, en l’occurrence le sergent Poonith Reedoye, a présenté une requête pour que l’ordre d’interdiction de voyager qui pèse sur lui soit levé. Il prévoit de se rendre à Madagascar depuis le début de mai jusqu’au 7 août 2024 pour des raisons familiales. L’IPCC devra faire part de sa position sur cette motion le 23 avril 2024.
DES «PRÉVENUS MALTRAITÉS»
L’affaire avait suscité l’émoi après la diffusion de vidéos sur les réseaux sociaux montrant des policiers en train de maltraiter des prévenus. Krishna Seetul avait été hospitalisé pendant plusieurs jours en raison des sévices subis lors de son arrestation en février 2020.
L’habitant d’Arsenal avait été interpellé par des officiers de la Criminal Investigation Division (CID) dans une affaire de vol. Il avait maintenu avoir été victime de brutalité policière. Il avait porté plainte à l’IPCC. Les policiers incriminés avaient été arrêtés puis libérés sous caution après leur comparution devant le tribunal de Pamplemousses.
Après une enquête approfondie, l’IPCC avait transmis le dossier au Directeur des poursuites publiques (DPP) pour connaître la marche à suivre sur d’éventuelles poursuites pénales contre les policiers. Le 27 juin 2023, l’IPCC a formellement instruit un procès contre les accusés.
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