
- Une ex-policière remet des enregistrements de l’opération au CCID vendredi
- Des membres de l’ex-SST parlent de manipulation
L’affaire Vimen Sabapati prend une nouvelle tournure avec la diffusion de vidéos révélant d’éventuelles irrégularités lors de son arrestation et de la saisie de 10,35 kg d’héroïne valant Rs 150 M. Ces images, diffusées dans le cadre des Vimen Leaks 2 sur TéléPlus, ont soulevé des interrogations sur le déroulement de l’opération menée par la Special Striking Team. Alors que les anciens membres de cette unité défendent la légitimité de l’intervention, une ex-policière ayant participé à l’opération a déposé une plainte au Central Criminal Investigation Department, dénonçant des pratiques suspectes. Une enquête a été ouverte, et les autorités tentent désormais d’établir l’authenticité des enregistrements vidéo. Pendant ce temps, d’anciens membres de la SST dénoncent une tentative de discréditer l’enquête, tandis que l’ex-WPC craint pour sa sécurité et demande une protection rapprochée.
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Les vidéo-clips diffusés sur TéléPlus jeudi soir, dans le cadre des « Vimen Leaks 2 », révèlent des « incohérences » concernant l’opération et le sac de Vimen Sabapati, supposé contenir 10,35 kg d’héroïne.
L’apparence du sac, à l’arrivée de Vimen Sabapati dans les locaux de la Police Head Quarters Special Striking Team (PHQ SST), semble différente quelques instants plus tard, avant son ouverture dans un bureau en présence du suspect.
Dans les vidéos, on peut voir Vimen Sabapati dans un bureau au moment où le sac de sport est ouvert, et il semble déjà flairer un piège. Toutefois, d’anciens membres de SST insistent : « Tout a été fait selon les règles, nous discuterons de l’affaire en cour. On verra bien. » Le Surintendant Ashik Jagai réagit et évoque la diffusion de vidéo-clips qu’il qualifie de manipulés : « cropped, cut & paste », selon sa déposition vendredi. Il soutient que les images diffusées ne reflètent pas la réalité de l’opération.
Ce scénario survient après que le sac ait été déplacé entre deux pièces dans les locaux de la SST, hors de la vue de Vimen Sabapati. Mercredi, une ex-policière de l’unité a déposé une plainte au Central Criminal Investigation Department (CCID). Elle évoque les irrégularités présumées qui ont entouré l’opération ayant mené à l’arrestation de Vimen Sabapati et à la saisie de drogue le 3 mai 2023.
Le vendredi 7 mars, l’équipe de l’ACP Seebah du CCID a entamé des investigations. L’ancienne policière a remis l’appareil utilisé pour enregistrer les vidéos concernées durant l’opération. Le contenu de ce téléphone a été cloné à l’IT Unit de la police, en présence de l'ex-policière et de son avocat, Rouben Mooroongapillay. Les vidéos, datées du 3 mai 2023, ont été extraites à des fins d’enquête. Elles seront soumises à des expertises afin d’en vérifier l’authenticité. Les informations et descriptions liées à ces enregistrements feront l’objet d’un examen minutieux par le CCID.
Les enquêteurs doivent déterminer si les vidéo-clips présents sur le téléphone de l’ex-WPC sont originaux ou modifiés (« trimmed »), selon nos sources proches de l’enquête. L’objectif de la police est de savoir si certaines parties des vidéos ont été manipulées avant d’être remises aux autorités. Le CCID devra également identifier formellement les policiers membres de l’ex-PHQ SST présents dans ces vidéos. Ceux-ci seront appelés à fournir des explications pour les besoins de l’enquête.
Des ex-membres de la SST ont réagi : « Pe rod fabrik fay ki pena pou kraz enn ‘case’ ladrog »
Ces anciens policiers de la SST expriment leurs préoccupations et inquiétudes quant à l’avenir de la force policière, en particulier pour leurs collègues impliqués dans des ‘high profile cases’. Ils soulignent que l’enquête porte sur une saisie de 10 kilos d’héroïne, d’une valeur de Rs 150 millions, et non sur 10 kilos de drogues à moindre valeur. « Pe rod fabrik fay ki pena pou kraz enn ‘case’ ladrog », sont-ils d’avis. Une telle enquête est considérée comme susceptible d’aboutir à une lourde condamnation devant la cour d’assises.
Vendredi 7 mars
Demande de protection réitérée
Au CCID vendredi, en présence de Me Rouben Mooroongapillay, l’ex-policière a réitéré sa demande de protection rapprochée, suite à ses dénonciations faites mercredi. Elle affirme craindre pour sa sécurité après avoir révélé les pratiques de ses collègues au sein de l’ex-Special Striking Team lors de l’arrestation de Vimen Sabapati. Lors de son audition au CCID, elle a détaillé ses craintes de devenir une cible, sans toutefois nommer de suspects précis.

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